Paris Photo 2025 , la plus grande foire mondiale dédiée à la photo est de retour.
Sous la verrière du Grand Palais, l’automne parisien s’illumine en images : Paris Photo 2025 rassemble, du 13 au 16 novembre, le meilleur de la photographie mondiale. Collectionneurs, artistes, commissaires, éditeurs, institutions et simples passionnés se retrouvent pour quatre jours où l’image devient langue commune, de Diane Arbus à Zanele Muholi.
Plus de 200 galeries et une quarantaine d’éditeurs, venus de 33 pays, déploient un véritable atlas visuel de la photographie, des tirages historiques aux expérimentations numériques les plus contemporaines. Des icônes du XXe siècle côtoient de jeunes signatures, des archives rarement montrées répondent à des œuvres produites spécialement pour la foire. On traverse ainsi la mémoire et le futur d’un médium qui n’en finit pas de se réinventer.
Un Grand Palais transformé en cathédrale d’images
Revenir au Grand Palais, c’est déjà une expérience en soi. La nef monumentale, baignée de lumière, devient un labyrinthe de stands, de couloirs et de perspectives où l’œil se perd avant de se recomposer. Chaque allée fait cohabiter tirages argentiques, grands formats couleur, installations, films, archives de presse, photobooks rares. On passe d’un paysage minéral de la Nouvelle Topographie à un portrait militant de Zanele Muholi, d’une scène de rue de la Beat Generation à une recherche conceptuelle sur l’intelligence artificielle.
Au fil du parcours, le visiteur navigue entre émotion pure et regard critique. La photographie y est tour à tour mémoire, engagement politique, contemplation, enquête, fiction. Paris Photo confirme son rôle de baromètre : ce qui se montre ici dit beaucoup de notre manière de voir le monde en 2025.
Cinq secteurs pour cartographier le médium
Pour guider cette immersion, la foire s’articule autour de cinq grands secteurs, chacun avec sa tonalité propre :
- Principal met en avant les grandes galeries internationales, les maîtres reconnus, les séries historiques et les projets d’envergure. C’est le cœur battant de la foire, celui où l’on retrouve les grands noms et les pièces muséales.
- Éditions rassemble maisons d’édition, librairies spécialisées, institutions et petites structures expérimentales. On y feuillette les plus beaux livres photo, les maquettes d’artistes, les fanzines, les rééditions de classiques.
- Émergence met en lumière la jeune scène internationale avec une vingtaine de projets monographiques qui montrent la photographie en train de se faire, au plus près des recherches d’aujourd’hui.
- Digital explore le versant contemporain du médium : images générées, installations interactives, œuvres en ligne, dispositifs immersifs. Ce secteur interroge la place de la photo à l’ère des écrans, des flux et des algorithmes.
- Voices offre un espace curatorial où s’inventent de nouveaux récits : focus sur des scènes géographiques, sur des minorités, sur des thématiques comme le paysage ou les liens de parenté. La photographie y devient un outil pour raconter d’autres histoires du monde.
Cette structure donne à la visite un rythme naturel. On peut choisir de se laisser porter, de suivre un thème (le corps, la ville, l’écologie, l’intime), ou de traquer les grands noms qui ont nourri notre imaginaire de spectateur.
Livres, signatures, conversations : le salon comme agora
Paris Photo est aussi un immense salon du livre photo. Autour du secteur Éditions, les stands des éditeurs vibrent au rythme des signatures, des rencontres, des discussions improvisées autour d’un ouvrage. Plus de 400 séances de dédicaces sont annoncées, moments privilégiés pour échanger avec les artistes, découvrir des maquettes, comprendre la généalogie d’une série.
La programmation culturelle prolonge cette dimension d’agora : conversations avec curateurs, artistes, critiques, tables rondes sur l’avenir du médium, Book Talks et Prix du Livre Paris Photo–Aperture qui distinguent chaque année les ouvrages les plus inventifs. On y parle autant de tirage, de papier, de vente et de collection que de mémoire coloniale, de luttes sociales, d’intimités queer ou de mutations climatiques.
Une photographie-monde
En 2025, Paris Photo revendique plus que jamais son rôle de plateforme internationale. Les stands reflètent l’extrême diversité des scènes photographiques : archives latino-américaines, avant-gardes européennes, pratiques documentaires africaines, scènes asiatiques émergentes, propositions venues d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient.
La foire donne à voir la photographie comme une « langue-monde », capable de traverser les frontières, de documenter les fractures de nos sociétés, mais aussi de célébrer les gestes infimes, les paysages ordinaires, les formes de vie discrètes. De Diane Arbus, qui a donné un visage aux marges, à Zanele Muholi, qui réécrit l’histoire visuelle des communautés queer noires, toute une généalogie du regard se dessine.
Infos pratiques
- Dates : du 13 au 16 novembre 2025 (vernissage le 12 novembre).
- Lieu : Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris (accès par la nef, entrée Gabrielle Chanel).
- Horaires indicatifs : journées continues, avec nocturnes selon les jours.
- Billetterie : les billets sont exclusivement en vente en ligne sur le site officiel de Paris Photo ; plusieurs formules existent (pass premium, pass professionnel, entrées journée, tarifs réduits).
Les tarifs varient selon les jours, les pass et les publics (plein tarif, réduits, offres premium). Comptez environ une vingtaine d’euros pour une entrée simple, davantage pour les formules étendues ; les informations à jour sont détaillées sur la billetterie en ligne.
Paris Photo 2025 n’est pas seulement un rendez-vous de marché. C’est un observatoire vivant de la photographie, un endroit où l’on mesure, en quelques heures, à quel point notre époque se raconte en images. Sous la verrière du Grand Palais, le temps d’un long week-end, Paris devient la capitale mondiale du regard.