Les déambulations du Petit Piéton, les Taties Danièle (de Rennes)

Le mercredi, c’est spaghetti ? Non. Pas plus que potimarron, ce sont les carnets du Petit Piéton. Ils vont feront sourire, pleurer de rire, peut-être de joie, voire, qui sait, de honte. Les déambulations mirifiques d’un acteur du pavé rennais.

Les Taties Danièle

Les générations passent, les modes aussi. Les coutumes évoluent, mais je pensais bêtement que la politesse restait la même ou presque, avec quelques évolutions dans le langage. Bah que nenni, les petits morveux d’ados (bon même si souvent ils me dépassent d’une ou deux têtes) peuvent être moins rebelles, plus polis et aimables que les Taties Danièle. Ce phénomène prend de l’ampleur, les vieilles méchantes deviennent des rebelles de chez Rebelle, autant de poils au menton, que d’impolitesse et de sans-gêne. Le regard tendre parfois, elles vous passent sous le nez aux caisses des Galeries, elles vous claquent le caddie tout terrain vintage de 1939 dans les pattes, en vous défiant du regard, avec de la salive de haine aux commissures des lèvres… un Twilight du 3e Age.

Il ne faut pas généraliser, mais mon sens de l’exagération sudiste, coule dans mes veines, et surtout fait parti intégral de mes gènes. Des mamies gentilles, il y en a ; des mamies odieuses, il y en a aussi. Je reste autant que possible aimable si je sens cette petite dame malicieuse et pas foncièrement méchante. En même temps, qui sait si je ne suis pas un petit vieux méchant en puissance, un tonton Daniel en devenir !

 Mais ça reste surprenant de voir une personne « âgée » à qui l’on tient la porte, ou à qui l’on propose de l’aide pour un pack d’eau, de se faire rembarrer, voire parfois limite insulter. « Mon sac ! Mon sac ! » C’était l’intervention d’une gentille dame, surement apeurée, que je tentais d’aider à se relever, suite à une glissade sur un passage piéton gelé… C’est surement de ma faute, j’ai l’air si aimable, je crois même parfois sourire, mais c’est dans ma tête (NB : à moi même si je me relis : en parler à mon psy ?!).

Peut-être que l’impolitesse est maintenant le mal du siècle ? Après tout, nous sommes individualistes, égoïstes, et que par conséquent bah pas grand-chose à faire des autres, non ? Pas la peine de dire merci, si on ne nous dit pas merci, pas la peine de tenir une porte si on ne nous tient pas la porte.

Oh, j’ai peut être une solution pour être tendance et en même temps presque unique (habillé en H&M) : cultivons notre manière d’être polis et courtois. Genre : vous tenez la porte à la mamie aux dents longues du 4e, celle qui vous dit souvent merde (pas exactement, mais c’est à comprendre comme çà de sa part) quand vous lui dites bonjour, et bien vous formulez un : « il y aura une canicule, cet été, je vous porterais avec plaisir de l’eau fraîche ». Ou encore, « les marches de l’immeuble vont être cirées, je pense à passer mon brevet secouriste, les chutes sont si vite arrivées… » Dit avec un vrai sourire çà peut passer, non ? OK, c’est rudement méchant, mais on peut adapter aussi des formules, pour les jeunots… « Merci de ne pas me tenir, de me claquer ni ne me fermer la porte au nez, t’as déjà une face de calculette, et j’ai pas l’habitude de remercier un bolos ! » (à entendre comme boulet ou bouffon pour bolos). Ou alors, « je vais te rascailler la face, la boule à facettes, t’as la poker face gamin ! » Bon, là, je pense qu’il faut savoir marcher en boitant, avec une chaussette par dessus l’ourlet du pantalon, pour pouvoir assurer un tel discours. Pour une coupe de bon Cava mousseux, je donne des cours…

Bon, çà va, on ne dit rien, on se laisse faire, du moment que l’on reste polis en famille, ou avec nos amis, c’est déjà pas si mal. En 2013, soyons résignés, soyons renfermés (sur nous-mêmes, continuez à utiliser du déo, çà soulagera vos voisins de métro), oublions toutes motivations du savoir-vivre en intelligence ! (C’est bien un slogan du coin çà ? j’ai déjà lu çà sur des panneaux, franchement cette pub n’est pas une grande réussite, ou alors je ne l’ai toujours pas comprise.)

 Tatie-Daniele

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