Rennes. Les Cotons de Romane, une sucess-story zéro-déchet

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cotons de romane

Connaissez-vous l’e-shop Les Cotons de Romane, spécialisé dans le zéro-déchet ? L’équipe a ouvert les portes de son atelier pour une vente exceptionnelle les vendredi 23 et samedi 24 mai 2025. En cinq ans, Romane et Yoann ont su créer une entreprise florissante qui a connu une évolution progressive que fulgurante.

L’e-shop Les Cotons de Romane, c’est 35 000 commandes entre 2019 et 2025 et une équipe de six salariées et une quinzaine de couturières indépendantes. C’est aussi l’histoire vraie de Romane, la créative du binôme, et Yoann, le gestionnaire, qui ont sauté le pas de l’entreprenariat alors que rien ne les prédestinait à prendre cette route. Le couple a réuni ses compétences respectives et a créé un modèle économique stable grâce à une clientèle toujours croissante et une gestion des coûts qui leur permet de dégager de la trésorerie. « Ce projet a changé nos vies entières », déclare Romane avec honneteté. « On a pu proposer aux filles une vision de salarial et du management différent. »

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Yoann et Romane (c) Les Cotons de Romane

D’un naturel fonceur, Romane aime toucher à tout et se lancer des défis, c’est ce qu’était la couture à la base. L’infirmière de métier a commencé à vouloir coudre en 2017 pour trouver des alternatives zéro-déchets aux produits de la maison. Elle débute sur la vieille Singer de la grand-mère de son conjoint, Yoann, et apprend aux côtés de sa propre grand-mère. « Elle était motivée pour trouver des alternatives zéro-déchets à tous les produits jetables de la maison : lingettes, essuie-tout, etc. », se rappelle Yoann. Le temps est passé depuis les premières galères d’enfilage de fil. L’amour des tissus et des motifs est arrivé, et avec le plaisir de créer de nouvelles choses.

L’évolution a été progressive, mais n’en reste pas moins impressionnante : en 2019, elle commence à vendre ses premiers produits et deux ans plus tard l’activité s’accélère : elle installe son atelier dans une pièce de 10 m2 avant de le déménager dans leur grenier de 30 m2 en fin d’année, entre autres ils quittent leur métier respectif. « On a pas des âmes d’entrepreneurs à la base, mais on avait une véritable pépite entre les mains, on ne pouvait pas faire autrement. » Le premier local est arrivé en 2022, le deuxième, 4 rue de la Sauvaie, est acheté pour un peu plus d’un million d’euros et est opérationnel en août 2024. « Être en ligne est un avantage, on a dès le début touché toute la France et les pays francophones, particulièrement la Belgique. »

les cotons de romane

La salle de bain, la cuisine, les toilettes, les produits pour bébé, « ce qui a fait la force du concept, et qui le fait toujours, c’est qu’on propose des produits pratiques qui sont beaux aussi. » L’entreprise s’est en effet fait un nom dans la conception de jolis articles écologiques, aux couleurs sobres ou plus éclatantes, unis ou à motifs, qui se marient avec tout style d’intérieur.

800 produits, 4800 références 

En 2020, l’entreprise commence à compléter l’offre des produits des Cotons de Romane avec des produits en adéquation avec leur activité : Umïa, marque de shampoings solides, est la première marque a rejoint le catalogue : suivront Avril, Endro, Nuud, Les Petits Prodiges, Centofolia, pour n’en citer que quelques unes. « On ne se repose jamais sur nos acquis, on référence un à deux fournisseurs supplémentaires par mois pour proposer des nouveautés à nos clients. », précise Yoann.

Entre les produits labellisés Les Cotons de Romane et les produits de revente, l’e-shop propose 800 produits différents déclinés en différents tissus, « plus de 80 tissus », ce qui fait 4 800 références au total. Dans le prolongement de leur activité écoresponsable, l’équipe a d’ailleurs à cœur de privilégier les bons tissus : leur principal fournisseur est la mercerie française Domotek, basée à Lille. « On fait attention en faisant du mieux qu’on peut avec ce que l’on a », exprime-t-il. Le coton fabriqué en France étant très cher, ils se fournissent en Asie et en Turquie. « On a regardé du côté des tissus certifié GOTS, mais c’est le double du prix du tissu qu’on achète à l’heure actuelle. » Cependant, en terme de chutes de tissus, Les Cotons de Romane n’ont pas jeté un bout de tissu à la poubelle depuis un an. Comment y parviennent-ils ? Grâce au petit bijou italien qu’ils se sont offerts, une machine de découpe dernier cri. En plus de leur offrir du confort, elle leur permet de travailler deux fois plus vite. « On commence aussi à faire de la sous-traitance pour d’autres entreprises qui n’ont pas les moyens d’avoir ce type de machine. »  Le reste est donné pour les personnes qui pratiquent le patchwork.

Les produits best-sellers ?

Deux tiers des ventes restent des créations de Cotons de Romane. « Notre crédo, c’est l’hygiène, le bien-être, la femme, la beauté. » À la première place des produits phares se trouve le coton lavable en éponge bambou (2€), avec plus de 30 000 en stock. Incontournable, il est certainement le premier produit qui constitue une salle de bain zéro-déchet. 

Le gant démaquillant magique en tissu minky est une véritable alternative écologique pour un démaquillage intégral, tout en douceur : de l’eau tiède suffit pour démaquiller le visage et la peau (même le mascara waterproof). « Le tissu est tissé d’une façon qui permet d’absorber ce qu’il y a sur le visage. »

En soie, en satin ou en tissu imperméable pour faire poser des colorations, le bonnet de soin pour cheveux fait aussi partie de leurs best-sellers. Les couturières ont par ailleurs récemment conçu à la demande des clientes un bonnet adapté spécifiquement aux chevelures volumineuses qui possède une bordure en gersey, tissu qui est extensible. « On pourrait développer beaucoup de choses, mais on a aussi envie de pérenniser l’entreprise et de durer dans le temps. » 

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Bientôt une boutique physique ? 

« Quand on voit le succès des portes ouvertes, ça pose question, mais ce n’est pas prévu, et on ne se sent pas prêts », exprime Romane. Par contre, l’atelier propose ponctuellement des ventes éphémères comme celle du 23 et 24 mai dernier. « On travaille énormément, mais ce temps est réparti comme on veut dans la semaine, on a réussi à concilier vie perso et vie pro », et il en va de même pour les salariées. Le duo ne souhaite pas bousculer toutes les habitudes dans lesquelles s’épanouit l’ensemble de l’équipe. Yoann et Romane n’imposent en effet pas d’horaires de travail : chaque salariée est en contrat 35h et gère en toute autonomie ses horaires.

« Je ne le savais pas ou je le cachais peut-être, mais je sais maintenant que c’était ma vocation. Aujourd’hui je suis pleinement épanouie dans l’entrepreunariat. » Romane a d’ailleurs ouvert une deuxième entreprise, Casa Castille, une boutique de prêt-à-porter sur laquelle elle souhaitait faire principalement de la création et un peu de revente. Mais devant le succès de cette nouvelle entité, elle a choisi de prendre le temps de la développer en douceur avec 90 % de revente. Après la tornade Les Cotons de Romane, la couturière prend les choses comme elles viennent.

Il est possible de commander en ligne sur leur site, d’acheter pendant les ouvertures exceptionnelles (deux fois par an) et pour la population rennaise et avoisinante en click& collect directement à l’atelier de Rennes. 

Instagram (https://www.instagram.com/lescotonsderomane/)