Rennes. Les Paradis perdus, nouvelle bonne adresse de la rue Vasselot

Les Paradis perdus ont ouvert au 20 rue Vasselot à Rennes mardi 20 septembre 2022, sur les vestiges du Mange-Disque. La nouvelle tenancière, Thérèse Lemaître, vous accueille dans son « café goguette » rénové, avec une carte revisitée et le large sourire qu’on lui connaît.

Depuis quelques mois le Mange-Disque, bar de la rue Vasselot à Rennes, avait fermé ses portes. Le 20 septembre 2022, l’établissement rouvre après avoir fait peau neuve, sous la houlette de Thérèse Lemaître, la nouvelle patronne.

paradis perdus rennes
Thérèse Lemaître

Âgée de 32 ans, la jeune propriétaire originaire des Côtes d’Armor s’est installée à Rennes en 2007 pour ses études, et n’en est plus jamais partie. En 2018, elle devient serveuse au Mange-Disque et gère le bar les dimanches et lundis. Elle y prend ses marques et développe une clientèle avec sa bonhomie naturelle. Quand le patron annonce sa volonté de vendre l’affaire, la peur de perdre ce lieu où elle se sent si bien, et la confiance en sa clientèle fidèle la pousse à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat.

Après la remise des clés le 31 mars 2022, elle entame d’importants travaux dans le troquet qu’on connaissait « dans son jus ». Une mise aux normes incendie obligatoire dans cette maison à pans de bois du 17e siècle, de l’isolation phonique pour réduire les nuisances sonores, et puis surtout un grand coup de frais dans la salle. Forte de son expérience au Mange-Disque, elle souhaite rendre l’espace plus fonctionnel. « Je voulais adapter au mieux cet espace typique des bars rennais : petit et tout en longueur, très contraignant », explique-t-elle. Le bar qui encombrait autrefois l’entrée a été reculé au fond de la salle, laissant place à de petites tables rondes et rouges où s’installer tout en pouvant contempler la vie passagère de la rue Vasselot.

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Et puis la décoration a été complètement revue. « C’était une condition pour me sentir chez moi. » Coquette, Thérèse aime les belles choses. Depuis longtemps déjà, un papier peint fleuri House of Hackney lui avait tapé dans l’œil. Pour lui faire face, elle choisit un rose vif uni qui éclaire la pièce. Et quel ne fut pas son bonheur quand, en retirant une couche de parquet et une couche de carrelage, elle tombe sur deux belles mosaïques, datant des années 1950 et certifiées Odorico, qui courent tout le long du bar. Quelques globes d’opaline en guise de luminaires, des bouquets de fleurs séchées parsemés ça-et-là dans la pièce, et le bistrot se pare d’une élégance de salon anglais.

Le nouveau bar s’appellera Les Paradis perdus, référence à la chanson de Christophe aux consonances rêveuses qui laissent libre cours à l’imagination. « Chacun peut y mettre ce qu’il veut », précise Thérèse Lemaître qui y voit une évocation proustienne aux temps perdu et retrouvé. La tenancière a sous-titré ce nom « café goguette », un joli mot ancien associé aux fêtes libres, à la gaieté et à l’ébriété. Son souhait est de faire de l’établissement un café de quartier convivial où il fait bon s’arrêter, comme elle en a connu étant petite. « J’avais une grande tante qui faisait café dans sa maison, comme ça se faisait beaucoup en Bretagne. C’était un lieu de rencontre, d’échange, où il y avait toujours quelqu’un à qui parler », se rappelle-t-elle.

Pour aller avec cet esprit d’accueil, Thérèse Lemaître a revu sa carte. Le café à 1 € au comptoir, le demi de bière à 3, la pinte à 5. Le choix de bière est pour le moment assez classique (Paulaner, Weissbier et Punk IPA), mais deux becs de la tireuse serviront à mettre en avant des brasseurs indépendants, notamment des productions de la brasserie rennaise Louarn. Une des idées phares de la patronne est de développer l’offre sans alcool, car comme elle le dit en souriant, « ça devient ringard de se pinter la gueule ». Alors Thérèse propose des alternatives alléchantes : jus bio, kombucha, limonades de mastic, Gimber (un concentré de gingembre infusé d’herbes et de citron). Elle propose du thé de la maison Mariage acheté aux halles centrales, et du café torréfié à Rennes qu’elle va chercher à Café 1802, rue d’Antrain, à pied.

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Si on prend la peine de cette dernière précision, c’est que Thérèse Lemaître, citadine ayant abandonné sa voiture, joue à fond la carte du zéro déchet, et ce dès le début, pour ne pas tomber dans de mauvaises habitudes. Parmi les bonnes résolutions : privilégier les livraisons en triporteur, les produits d’entretien naturels ou microdosés, et réduire au maximum le plastique. Seuls trois produits de la carte sont en bouteille de PBT, le reste est en verre, parfois consigné. Thérèse nous montre avec fierté le système de filtrage qu’elle a installé derrière le bar. Il permet de microfiltrer l’eau du robinet pour la servir glacée, tempérée ou gazeuse et dire ainsi adieu à Perrier, Badoit, Evian et leurs packs infernaux qui ruinent le dos de nos tenanciers et tenancières. 

Le Mange-Disque était connu pour accueillir régulièrement des collectifs de DJ rennais, et Les Paradis perdus ne renieront pas cet héritage. Le 1er octobre, Frangines & Co animait le vernissage d’une première exposition, des artistes-tatoueuses Nins Nekketsu et Romanimale, en cours jusqu’au 1er novembre. Au vu de la demande, les expositions devraient tourner tous les mois, voire deux fois par mois. Ce week-end encore, on retrouvera le Octopus Crew vendredi 14 octobre, et Repi Del Mundo samedi 15. Thérèse Lemaître annonce pour la fin du mois la reprise des soirées tricot qu’elle animait au Mange-Disque, mais aussi des blindtest le dimanche, en attendant de pouvoir installer de quoi faire des karaokés.

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Au cœur d’une des plus belles rues de Rennes, aux crépuscules grandioses, Thérèse Lemaître vous invite à retrouver avec elle Les Paradis perdus.

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Infos pratiques

20 Rue Vasselot, 35000 Rennes

Du mardi au samedi de 15 H à 1 H

Dimanche de 10 H à 1 H

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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