Cet été, Unidivers vous embarque dans ses valises et vous fait voyager avec lui… aujourd’hui Rodez, dans l’Aveyron ! Au musée Soulages à Rodez sont à découvrir, jusqu’au dimanche 3 novembre 2024, les œuvres à la fois classiques et futuristes du peintre et sculpteur Lucio Fontana (1889-1968).
L’exposition temporaire Il y a bien eu un futur, que le Musée Soulages propose, est une importante rétrospective consacrée au peintre argentin Lucio Fontana. Elle retrace le voyage dans l’ensemble de son œuvre, avant et après la Seconde Guerre mondiale, à la fois en Argentine et en Italie. Le public découvre la grande variété créatrice de l’artiste : ses peintures, ses papiers, ses sculptures, ses céramiques et ses installations lumineuses et spatiales, des œuvres abstraites mais aussi des dessins de nus féminins. Au total quatre-vingt œuvres y sont réunies avec un parcours sous le thème d’intuition du futur.
Lucio Fontana, peintre à la fois classique et futuriste, imaginait la société des années 1940-50 comme le modèle d’un monde futur dominé par les conquêtes de l’espace, atteint en partie avec l’arrivée des premiers astronautes dans le cosmos dans les années 60. Il s’estimait alors satisfait d’avoir eu des contradictions entre le matériel et l’immatériel !
Cette exposition rappelle que l’artiste peintre Pierre Soulages (1919-2022) lui-même avait rencontré Lucio Fontana et qu’il admirait sa singularité et le voyait plus sculpteur que peintre ! Il espérait un jour exposer les œuvres de Lucio Fontana dans son musée : le Musée Soulages de Rodez, qu’il avait fondé avec son épouse Colette de son vivant, en octobre 2010 alors qu’il était âgé de 90 ans.
Portrait de l’artiste
Lucio Fontana est un grand nom de l’art moderne, un artiste figuratif et informel, un homme classique et futuriste… Il vient au monde le 19 février 1899 à Rosario, en Argentine, dans une famille d’immigrés italiens de Lombardie. Sa mère, née Lucia Bottini, est une actrice italienne. Son père est architecte et sculpteur. Il dirige une importante entreprise de monuments funéraires et espère que son fils reprenne sa succession. Ses parents se séparent quand il a six ans.
Le jeune Lucio part à l’âge de 15 ans étudier dans une école en bâtiment en Italie, et au cours de la Première guerre mondiale, il s’engage en 1917 comme volontaire dans l’armée italienne. Réformé en 1918 à cause d’une blessure au bras, il revient travailler dans l’atelier familial, tout en réalisant des sculptures. Mais en 1927, il retourne à Milan en Italie pour se consacrer à son art. Il étudie à l’Académie des Beaux Arts et dès 1928, ses œuvres sont exposées au syndicat fasciste des Beaux-Arts de Lombardie. Mais ces œuvres abstraites déplaisent aux autorités du pays ! Il se détache alors de l’abstraction géométrique et se tourne vers la céramique colorée aux formes tourmentées : Torso italico (Torse italique aux bras coupés) ; crabe jaune étonnant, etc.
En 1940, il retourne vivre en Argentine où il devient professeur. A Buenos Aires, il rédige le Manifesto blanco et lance les bases du mouvement spatialiste. Il est de retour à Milan en 1947. Marqué par le futurisme, il donne corps au mouvement spatialiste, en compagnie d’autres artistes. L’art spatial est un dépassement des genres traditionnels : peinture et sculpture. Avec un poinçon, Fontana perfore la toile ou le papier des deux côtés et crée des reliefs où s’engouffre la lumière : il retire de la matière pour faire son œuvre ! En 1958, Fontana entame la célèbre série des fentes, Tagli. Avec un cutter, il lacère la toile monochrome d’un geste radical ! Le sculpteur creuse aussi de grosses boules, Natura, à l’image d’une pluie de météorites parvenues sur terre.
Ses œuvres les plus recherchées sur le marché sont celles de la série Fine de Dio (la fin de Dieu) réalisées dans les années 1960. De grandes toiles en forme d’œuf, aux couleurs vives rose et vert sont parsemées de cratères. Elles évoquent d’une façon distanciée la naissance et la finitude humaine.
À la fin des années 60, l’artiste s’installe à Comabbio, commune de Lombardie dans la province de Varèse, berceau de sa famille en Italie. Il trouve la mort à l’âge de 69 ans, le 7 septembre 1968. Il est inhumé quelques jours plus tard au cimetière Monumentale de Milan.
L’œuvre de Lucio Fontana a marqué plusieurs générations d’artistes et a fait de lui un provocateur. Sa fascination pour l’exploration de l’espace l’a poussé à développer sa désormais célèbre théorie spatialiste, qu’il a créée sur une réflexion autour de l’art, du temps, de l’espace et du futurisme…
INFOS PRATIQUES
Exposition Lucio Fontana, jusqu’au dimanche 3 novembre 2024, au musée Soulages – Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo à Rodez.
Ouvert toute l’année du mardi au vendredi : de 10h à 13h et de 14h à 18h
Et samedi et dimanche : de 10h à 18h
Juillet et août : du lundi au dimanche : de 10h à 18h
Trois tarifs : 12€ – 10€ – gratuit
Contact : 05 65 73 82 60 et/ou museesoulages@gmail.com