Stationnement payant, la colère des habitants des beaux quartiers

On ne le dira pas assez. La ville de Rennes a un sérieux problème avec les automobilistes. Non contente de mettre des parcmètres partout dans le centre, elle s’attaque maintenant aux faubourgs. Dans les temps passés, les habitants du quartier de la Mabilais avaient retrouvé sous leurs fenêtres des machines à « ponctionner » nos sous. Il y a quelques semaines, il en fut de même dans le quartier du Mail. C’est désormais le quartier de la rue de Paris qui va se retrouver pourvu de stationnements payants. La raison en est simple pour la municipalité rennaise :

Les places disponibles dans ce secteur sont rapidement occupées par des véhicules d’usagers venant travailler en centre-ville. Il devient difficile pour les riverains de trouver un emplacement. Pour favoriser leur stationnement et dissuader des voitures ventouses, nous allons procéder à compter du 5 novembre prochain à la mise en place de parkings payants (1)

Voilà les explications données dans une lettre cosignée le 17 septembre dernier Sébastien Semeril, élu du quartier Thabor/Saint-Hélier et Eric Berroche, adjoint délégué aux transports. Encore une fois, ici, on est dans la fameux dicton : c’est le serpent qui se mord la queue…Car s’il est difficile de prouver l’existence de voitures ventouses, il apparait toutefois évident que le manque de place devient criant depuis la disparition de celles de l’avenue du Sergent Maginot au nom du développement alternatif…. Ce que reconnaissent d’ailleurs dans leur courrier les deux élus:  « L’aménagement de l’axe est/Ouest au-delà du pont de Châteaudun a pour but de prolonger la voie bus vers le parking relais récemment créé en bout de l’avenue François Château. »

Où est la logique ? « Je suis en colère, – répond un riverain, Xavier – Les Rennais sont pris en otage. On n’est pas contre le développement durable, bien au contraire. Mais on ne doit pas le faire au détriment d’une catégorie d’usagers. Pour ma part, j’ai besoin de ma voiture. Tous les jours, je me rends à l’extérieur de la ville pour mon travail. Quand je n’ai pas besoin de mon auto, où voulez-vous que je la mette sinon près de chez moi ?»  Un avis partagé par un autre riverain qui ajoute : « La municipalité accorde des permis de démolir et de construire partout dans notre quartier. Qu’elle ne s’étonne pas du coup de retrouver des automobilistes en mal de stationnements ! » Pour calmer les esprits, la ville propose un tarif spécifique pour les usagers. Pas sûr que cela apaise les esprits chagrins qui bien souvent sont propriétaires pas seulement d’une voiture, mais de deux !

(1) La disparition des places a d’ailleurs été entreprise au prix d’un massacre de plusieurs dizaines d’arbres (voir notre précédent article).

La ville procédera au stationnement payant dans les rues suivantes à partir du 5 novembre : Paul-Bert (section Bizette/Châteaudun), Belfort, François Bizette, Châteaudun, Richard Lenoir, Armand Barbès, François-Charles Oberthur, Raoul Ponchon, Jean-Malo Renault ainsi que du boulevard Jeanne d’Arc. Un tarif s’applique aux usagers standards : 1,09 par heure pour trois heures maximum. Une tarification préférentielle est réservée aux usagers résidants : 0.35 euro pour 5 euros, 0.70 euro pour 8 heures, 4.20 euros pour une semaine, 7 euros pour deux semaines. Ces tarifs spécifiques sont possibles via une carte à puce délivrée sur présentation de justificatifs. Une seule carte est en revanche délivrée par logement.
Jean-Christophe Collet

 

 

 

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