Notre partenaire, le Festival de théâtre étudiant Entrez dans l’Arène se déroule du 11 au 23 mars 2013 (voir la programmation). Présentation jour après jour, pièce après pièce, émotion après émotion…
Pour rire pour passer le temps
Mardi 19 Mars
Et si on jouait à la torture, si on jouait à frapper notre voisin parce qu’il nous a contrariés, juste comme ça, pour rire pour passer le temps?
L’Arène-Théâtre présentait mardi 19 mars, la création de Marion Coutel, d’après un texte de Sylvain Levey.
Les lumières s’allument, quatre comédiens vêtus de noir, debout, le regard droit se tiennent à l’extérieur d’un cadre dessiné au sol. Ils pénètrent dans le carré, dans l’arène : que le jeu commence ! La cruauté absurde et amusée est l’unique règle à respecter. Si on vous offense vous vous devez de répondre par la violence, tout simplement. Deux personnages mènent la danse, s’amusant de la naïveté des autres en les manipulant. Ces petits divertissements vicieux sont ponctués par des apparitions oniriques, divinités imaginaires, surréalistes, qui traversent la scène. Figures d’une perversité sadique qui vit tapie en chacun de nous?
Puis les petites mesquineries deviennent de véritables brutalités, gratuites, humiliantes, injustes ; les rôles s’inversent. Rien n’est acquis, et bien est pris celui qui croyait prendre. La victime devient bourreau. Mais qui aura le dernier mot, qui tirera le dernier coup?
L’accent est mis sur le texte, la mise en scène est épurée, le plateau est vide d’accessoire, hormis une longue table et quatre chaises dans la dernière partie du spectacle. La lumière habille la scène et met en valeur les personnages.
Les comédiens portent la voix, on écoute avec attention les dialogues acerbes et cyniques échangés avec vivacité. Ils représentent des personnages drôles, à la folie absolument tragique. Obsédés par le pouvoir, par cette envie avouée ou non d’être supérieurs, d’avoir l’ascendant sur l’autre. Il n’y a plus de réalité, plus de frontière entre le bien et le mal.
Enfin les intermèdes créent une autre ambiance mais qui est toujours teintée de folie, peut être plus légère, plus innocente. On ne sait pas exactement ce qu’ils représentent mais leurs déambulations, leurs parades sur la scène sautillantes et chantantes évoquent des nymphes, des naïades. Des êtres mystiques qui se jouent des humains …. »
Article et photos : Morgan Braud