Et ça continue encore et encore… L’université Rennes 2 restera fermée ce vendredi 10 octobre 2025. La présidence a pris cette décision à titre préventif en raison d’un appel à manifester lancé par l’Union Pirate, principale organisation étudiante d’extrême-gauche du campus. Le mouvement entend encore une fois dénoncer la politique d’Emmanuel Macron et la dégradation des conditions d’études et de vie des étudiants. Pour éviter de nouveaux blocages et débordements, la direction a choisi de fermer entièrement le site de Villejean.
Un appel à manifester devant Rennes 2 et place de la République
Depuis le début du mois de septembre, plusieurs actions étudiantes ont perturbé le fonctionnement du campus rennais : piquets de grève, assemblées générales, blocages partiels. L’Union Pirate, syndicat majoritaire, a annoncé sur les réseaux sociaux une nouvelle journée de mobilisation vendredi 10 octobre, avec un rassemblement prévu devant Rennes 2, puis un départ vers la place de la République, en centre-ville.
Ce mot d’ordre s’inscrit dans une dynamique plus large de contestation contre la politique du gouvernement, notamment sur la précarité étudiante, la réforme de l’enseignement supérieur et la politique sociale. Les organisateurs affirment vouloir « faire entendre la voix des étudiants » tout en appelant à un rassemblement « pacifique et déterminé ».
Une fermeture pour prévenir les tensions
Dans un communiqué diffusé jeudi 9 octobre, la présidence de l’université a annoncé la fermeture du campus Villejean « face au risque de blocage annoncé ». La direction évoque des « comportements inacceptables » observés lors de mobilisations précédentes : usage d’engins pyrotechniques, dégradations de mobilier, entraves à la circulation et mise en danger de personnes. Ces incidents auraient notamment eu lieu le 2 octobre, lors d’une tentative de reprise des cours avortée en milieu de matinée.
« La présidence partage certaines préoccupations exprimées par les étudiants, mais ne peut cautionner des formes d’action qui compromettent la sécurité des personnes et la continuité du service public », indique le communiqué. Par précaution, les enseignants sont invités à assurer leurs cours à distance lorsqu’ils le peuvent, et les personnels administratifs à télétravailler.
Des tensions récurrentes sur le campus
Rennes 2 est coutumière des mobilisations étudiantes. Depuis plusieurs années, les blocages ponctuels ralentissent la rentrée universitaire puis la période de Noël puis souvent le mois de mars. Le 10 septembre dernier, une première journée d’action avait déjà conduit à la fermeture temporaire du campus. La direction parle d’un « fonctionnement gravement altéré » de l’établissement, tandis que les organisations étudiantes dénoncent un « refus de dialogue » et une « criminalisation » du mouvement social. Force est de constater que les deux partis semblent impuissants à trouver une solutioin. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont mitigées. Certains étudiants soutiennent l’initiative de l’Union Pirate et réclament un changement de cap dans la politique universitaire ; la majorité déplore les perturbations répétées et craignent une année compromise. Les débats reflètent une fracture entre engagement militant et inquiétude pour la continuité pédagogique.
Une journée sous surveillance
Si la préfecture d’Ille-et-Vilaine n’a pas, à ce stade, communiqué de dispositif spécifique, un encadrement policier est attendu autour du campus et dans le centre-ville, notamment sur le secteur de la République. Le climat reste tendu : jeudi dernier, un rassemblement non déclaré avait déjà eu lieu dans le quartier du Colombier.
La présidence espère que la fermeture préventive permettra d’éviter tout affrontement ou dégradation supplémentaire. Les cours devraient reprendre normalement lundi 13 octobre, sous réserve d’une accalmie des tensions. D’ici là, l’université appelle au respect du dialogue et à la responsabilité de chacun pour préserver un climat d’étude serein. Mais depuis quand Rennes 2 n’a-t-elle pas connu un climat d’étude serein ?
La réponse est ici :