À Rennes au 45 quai de la Prévalaye est apparue une fresque large fresque sur toile… Fait assez rare pour être souligné, cette œuvre de street art, signée Vincent Glowinski (connu sous le pseudo de Bonom) réinterprète un détail du Massacre des Innocents de Cornelis Cornelisz van Haarlem (1562-1638). Jeter un pont temporel entre le patrimoine classé et le présent en devenir, en voilà un beau programme dans l’édification d’une culture ! Simple, et essentiel agrément d’éprouver ensemble dans la cité une réjouissance du regard.
La puce à l’oreille (à l’œil) nous l’avons eu au détour d’une lecture du programme de mars/avril 2017 de Dimanche à Rennes. En effet, un brin mystérieux, l’équipe des Tombées de la Nuit signalait au lecteur attentif :
Curieuses apparitions entre ciel et terre… Soyez vigilants au premier signe de nos nouveaux accompagnements au long cours. Le Bruxellois Vincent Glowinski (aka BONOM) commettra quelques fresques pour murs échafaudés qui pourraient bien surprendre nos regards en coin de rue.
De quoi piquer notre curiosité. Après la légende énigmatique des Pheuillus puis la farce pleine de sens de The Whale, qu’allaient-ils donc nous concocter ? Après quelques allusions et photographies interrogatives disséminées sur les réseaux sociaux…nous étions sur le coup afin de mener l’enquête et lever un tout petit coin du voile… L’artiste Bruxellois Vincent Glowinski (aka Bonom) s’invite donc dans et sur nos murs en devenir. Pour l’heure, une large bâche devenue toile peinte recouvre l’échafaudage qui se dresse devant le 45 quai de la Prévalaye. Et si cette initiative des Tombées de la Nuit et de Vincent Glowinski était appelée à se poursuivre ? Rennes qui compte de nombreux chantiers et moult échafaudages deviendrait-elle une galerie géante à ciel ouvert ? Une opération et une aventure à suivre…
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Vincent Glowinski, sous le pseudonyme de Bonom, s’est acquis une belle réputation d’abord à Bruxelles puis sur le plan international grâce à ses œuvres gigantesques dispersées dans le paysage urbain. Initialement réputé pour son talent de graffeur, l’artiste a multiplié les projets qui touchent maintenant aux arts plastiques (création de sculptures en cuir parchemin), à la performance (Human Brush) et à différentes techniques de dessin, peinture, etc. Ses créations urbaines, fruits de commandes ou entreprises personnelles ne laissent jamais indifférents. Une esthétique macabre se dégage en effet des motifs les plus récurrents (animaux atteints de gigantisme, monstrueux ou mythiques, squelettes ou encore fœtus). Cette imagerie spécifique tire sa puissance des contes, légendes et récit mythiques dont les structures sous-jacentes – et néanmoins toujours prégnantes – affleurent à la surface du réel et en questionnent les fondements actuels. Les motifs primitifs de Bonom opposent ainsi à la prolifération anarchique de l’espace urbain les paradigmes structurants et la fantaisie des histoires. » (Musée d’Ixelles à l’occasion de l’exposition Pop-Up, Liens artistiques, été 2012)