Chasseur a sorti son second album, Je vous attends le 4 février 2022 sur le label Reptile. Depuis 2017, le musicien rennais développe ce projet personnel, à la croisée de la pop et des musiques électroniques, fortement teinté de la cold wave des années 1980. Aussi poétique que dansant, ce nouvel opus a pour fil rouge l’adoption d’un petit garçon congolais par une famille bretonne.
Chasseur sort de sa tanière pour présenter un nouvel album, Je vous attends. Paru le 4 février 2022, c’est le second long format du musicien rennais Gaël Desbois sous son projet personnel déjà ponctué d’un album en 2020. Il y développe une pop moderne chantée en français sur une musique largement électronique. Une recette qui fait mouche.
Avant d’être Chasseur, Gaël Desbois fait ses débuts en tant que batteur interprète, en studio ou sur scène, pour des artistes comme Miossec ou Laetitia Shériff. Il s’oriente progressivement vers l’utilisation de machines (sampleurs, synthés), la composition et la production sur ordinateur. On le retrouvait déjà à ce rôle dans deux groupes qu’il fonde, Del Cielo et Tchewsky & Wood, dont le prochain album devrait paraître en mai 2022.
Lancé en 2017, Chasseur représente un nouveau défi : celui de la composition solitaire, mais aussi et surtout de la voix. Gaël Desbois s’adjoint les services de Nathalie Burel, écrivaine rennaise avec qui il collaborait déjà à la réalisation de pièces radiophoniques, et qui l’aide à écrire des paroles. Chasseur sera un projet solo, chanté en français et produit à la MAO. Sa musique, essentiellement électronique, fait entendre les influences cold wave des années 1980. « Elles sont là, je les assume sans difficulté. J’écoute encore aujourd’hui bien volontiers Joy Division, The Sound ou Wire par exemple », précise Gaël. Côté français, la principale référence est Alain Bashung, l’album Novice (1989), produit justement par le chanteur de Wire, Colin Newman. « La production était surprenante pour l’époque, avec des textes en français sur des sons numériques. »
Ayant peu de sympathie pour la chasse, Gaël Desbois choisit le pseudo de Chasseur en hommage au film Paris, Texas de Wim Wenders, et son personnage Hunter. Après un EP inaugural, son premier album, Crimson King est déjà salué par la presse nationale. Il sort aujourd’hui un second long format fondé sur la même recette. Il y poursuit sa collaboration avec Nathalie Burel, lui proposant une thématique pour chaque morceau et quelques contraintes rythmiques. À ceci près que Gaël commence à s’affirmer dans l’écriture de paroles, prenant lui-même la plume. Sur les dix titres de Je vous attends, ils en écrivent cinq chacun.
Le premier album de Chasseur était un hommage à son père disparu en 2018. Dans Je vous attends, c’est un autre sujet intime que Gaël Desbois a voulu aborder : celui de l’adoption par une famille bretonne d’un petit garçon venu de la République Démocratique du Congo. « J’ai l’honneur d’être le parrain d’un enfant né à Kinshasa. Pour la famille adoptive, il y a eu l’interminable attente de plus de trois ans, les années d’incertitude, l’éloignement et la difficulté à vivre à distance. Cet enfant a été le fil rouge de l’album. Je ne raconte pas son histoire mais je me suis très fortement inspiré de son parcours », explique Gaël. Il poursuit : « dans mes deux albums, les chansons parlent d’histoires familiales et personnelles. Mais ces histoires ne sont pas uniques. Elles sont communes. »
Une production musicale impeccable appelant à la danse, la douceur d’un chanté parlé qui porte la poésie des paroles, avec Je vous attends, Chasseur atteint sa cible. Le projet n’a malheureusement jamais vu la scène, et Gaël Desbois réfléchit à une façon d’adapter sa formule pour se produire en concert. Mais sa priorité est de commencer à plancher sur un troisième album pour « retrouver cet état de plénitude que je ressens quand je recherche des sons, des ambiances sonores. Pour l’auteure Annie Ernaux, « la vraie vie » c’est lorsqu’elle travaille sur un livre. Ça me parle beaucoup. »