Du 13 au 15 avril 2018, la ville de Dinan accueille la nouvelle édition du Festival International des Jeunes Créateurs de Mode. Exposition, marché des créateurs, défilés dans la ville,… Weekend dédié à la nouvelle génération de créateurs dans la ville enchanteresse. Rencontre avec le fondateur du festival et chasseur de talents, Dominique Damien Réhel.
Comme chaque année au mois d’avril, la Mode s’empare de Dinan pour cet évènement devenu une référence incontournable. Douze créateurs d’horizons différents — Allemagne, Arménie, Chine, Corée, France, Pays-Bas, et Pérou — présenteront leur univers artistique à un jury d’acteurs du monde de la mode et du textile.
L’édition précédente avait été saluée par la présence à la présidence du jury de François Girbault, fondateur et propriétaire de Marithé + François Girbault. Cette année, c’est au tour du grand couturier et maître d’Art Franck Sorbier d’être à la tête du jury.
Connu pour l’élégance raffinée de son travail, il métamorphose des matières simples, précieuses et nobles en des créations Haute-Couture d’exception. Une pointure sur la planète Mode qui ne peut que motiver les candidats à se surpasser.
Répartis en trois catégories — mode féminine, mode masculine et catégorie Lingerie — le challenge des candidats était de concevoir une mini collection de sept panoplies qui suivent la tendance et l’intérêt de l’éco-conception et de l’innovation. Leurs tenues seront exposées au Théâtre des Jacobins à partir de vendredi 13 avril, dans l’attente d’être portées pour les trois défilés dans les rues de Dinan prévus samedi après-midi. Sans compter le grand final qui se jouera au Théâtre des Jacobins en présence du jury de professionnels.
Unidivers : Festival vieux de 24 ans, comment avez-vous développé le projet ? Comment a-t-il évolué au fil des éditions ?
Dominique Damien Réhel : J’ai pu observer dans mes débuts l’effervescence des grandes villes tel que Paris, où la mode est inaccessible si nous ne savons pas jouer de nos relations ou si nous ne sommes pas pro. Ce que j’ai voulu faire en emmenant un festival de Mode en Bretagne, où je suis né, c’est de rendre ce milieu plus ouvert et le décentraliser, le temps d’un weekend.
Chasseur de talent, lancer un concours pour les jeunes créateurs me semblait évident. Le festival a grandi en même temps que les exigences de l’industrie de la mode, ainsi nous essayons chaque année de nous rapprocher toujours plus de ce qu’attendent les grands salons, les acheteurs, et les consommateurs, en imposant certaines techniques aux créateurs, comme l’upcycling par exemple.
Unidivers : Pour la troisième année consécutive, la ville de Dinan promeut le festival. Comment l’événement s’est-il implanté dans cette ville ? Pouvez-vous me parler de la programmation culturelle prévue à l’occasion du festival ?
Dominique Damien Réhel : Dès la première année, la Ville de Dinan, Monsieur Lechien ainsi que les officiels de la Mairie nous ont tous très bien accueillis et nous nous sommes sentis « chez nous ». Cette ville médiévale est très conviviale, ce qui m’a tout de suite donné envie de faire descendre la création des podiums pour l’emmener dans la rue et la mêler au patrimoine dinannais : le public était au rendez-vous.
Chaque année, nous essayons d’apporter une valeur ajoutée au festival, qui pourrait donner envie aux visiteurs de prolonger leur séjour à Dinan, ou bien de venir plus tard, comme l’an passé avec la merveilleuse exposition d’Yves Saint-Laurent. Cette année, Lydie Chamaret nous invite à se questionner sur l’utilité principale du vêtement et va ainsi en jouer. C’est aussi ça la mode, du second degré.
U. : Quelles sont les particularités des candidats, venus d’horizons différents, cette année ? Et qu’attend justement le jury en termes d’innovations créatives ?
D. D. R. : Cette année, nous avons des univers très différents, les jeunes créateurs détiennent leur propre vision de la mode et ont tous un univers personnel très fort. Nous avons la chance d’accueillir une nouvelle catégorie cette année, la catégorie Lingerie qui devrait ajouter un souffle nouveau au festival.
Avec le nouveau Prix parrainé par le Salon Avantex Paris – MesseFrankfurt France, nous attendons que la mode soit high-tech et devienne donc connectée et technologique, pour coller au nouveau mode de vie des consommateurs. Nous cherchons également de nouveaux textiles, de nouvelles matières.
U. : Quel regard portez-vous sur la jeune création ?
D. D. R. : J’aime découvrir, promouvoir et accompagner les personnes ambitieuses. Je suis donc énormément touché par ces jeunes artistes, qui vivent pour un unique rêve, celui de devenir un grand nom et de nous étonner.
Qui seront les étoiles de la planète mode de demain ? Réponse samedi soir sur la scène du Théâtre des Jacobins.