Parmi les 30 propositions (dont 25 gratuites) de l’édition 2024 d’Exporama, le centre d’art d’intérêt national 40mcube présente Chronique de l’oubli de Yoan Sorin jusqu’au 22 septembre. Dans l’espace d’exposition, l’artiste donne à voir des installations hybrides, nouvelles peintures évocatrices du temps et de la mémoire, au son d’une ambiance sonore qui se fait le reflet d’une urgence permanente.
C’est entraîné par les tics-tacs d’une horloge ou que le public rennais, habituel ou de passage, commence sa visite de l’exposition Chronique de l’oubli de l’artiste Yoan Sorin, actuellement au centre d’art 40mcube, dans le cadre de l’édition 2024 Exporama. Inconsciemment, le rythme entêtant peut devenir la mesure du temps que l’on passe dans l’espace aux murs blancs. C’est justement la thématique que traitent ces sculptures : le temps. Le temps et la mémoire.
« Pour moi, la peinture, c’est une manière de s’approprier tel objet ou telle surface », déclarait Yoan Sorin dans un documentaire diffusé sur Arte. L’artiste plasticien et performer s’empare en effet des supports variés – carton bois, plexiglas – et construit des êtres parfois abstraits, parfois figuratifs, mais un détail caractéristique les personnifient constamment. Sculptures composées de matériaux divers ou objets assemblés puis peints, les œuvres attirent l’attention par leur couleur. Abstraite et multiple, elle habite sa pratique artistique de manière sombre ou flamboyante, mais toujours vivante. Dans une abstraction striée par les coups de pinceaux apparents, les œuvres se complètent et se répondent, certaines dans l’attente d’être activées par l’artiste.
Dans une précédente exposition pour une galerie en Martinique, Yoan Sorin avait traité du rythme et de la percussion à travers la peinture. Des notions que l’on retrouve par certains aspects dans cette nouvelle exposition. Dans un lieu d’exposition où le temps s’étire différemment, on entend battre la mesure de la composition sonore qui résonne et immerge dans une ambiance quasi hypnotique. Partie intégrante de l’expérience que propose Yoan Sorin, elle renvoie à l’urgence omniprésente qui habite la société.
Cercueil dressé comme une horloge, métronomes, montres et cadrans d’horloge, le regard est aspiré par autant d’éléments relatifs à la thématique. D’autres moyens ont aussi été pensés par Yoan Sorin : certaines œuvres, réalisées sur des plaques d’acier Corten, subiront le passage du temps en s’oxydant ; d’autres sont réversibles et permettent des changements réguliers pendant la durée de l’exposition ; ou comme une éphéméride, une peinture en remplace une autre chaque semaine.
On retrouve dans sa pratique artistique l’intuition et la spontanéité de l’art naïf. Peut-être est-ce dû à l’intérêt qu’a Sorin pour l’expérimentation et la recherche dans sa création ?
Au milieu de cette composition plastique, des éléments viennent perturber la visite, tirent de la sérénité ambiante pour glisser vers une forme d’inquiétude : un masque suspendu, un rat en plastique, etc. Sans lien avec la thématique de l’exposition, ils seront activés au cours de performances de l’artiste, une partie très importante son travail dans laquelle il utilise son corps, l’outil qu’il connaît le mieux, comme un vecteur d’émotions.
INFOS PRATIQUES
40mcube – centre d’art contemporain d’intérêt national
48, avenue du Sergent Maginot
F-35000 Rennes
Contact : +33 (0)2 90 09 64 11 ou contact@40mcube.org
Horaires d’ouverture : En période d’exposition, le centre d’art est ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous.
Entrée libre.
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