Finistère. Le musée Sérusier ouvrira à Châteauneuf-du-Faou cet été

musée serusier chateauneuf du faou

Le musée Sérusier, dédié au couple d’artistes Marguerite et Paul Sérusier, devrait ouvrir ses portes à Châteauneuf-du-Faou (Finistère) à l’été 2025. La collection rassemblera 104 œuvres des deux artistes, dont une vingtaine de peintures. 

La Bretagne est une terre d’artistes que l’on prend plaisir à valoriser et faire mieux connaître. C’est dans le centre-ville de la petite commune Châteauneuf-du-Faou, sur les hauteurs de l’Aulne, que le musée Sérusier ouvrira prochainement ses portes. Projet développé depuis une dizaine d’années, il prendra place dans trois maisons typiques de l’architecture locale réhabilitées : deux maisons d’habitation bourgeoises de la fin du XIXe début XXe siècle et un bâtiment plus ancien qui semble être un ancien atelier. 

Cette ouverture répond à une volonté de redynamiser la ville, éloignée de l’activité culturelle finistérienne malgré sa proximité, notamment, avec le château de Trévarez. Le projet est accompagné dans le cadre du programme « Petites villes de demain » et fait aussi l’objet d’une campagne de financement via la Fondation du patrimoine. Les travaux, débutés en mai 2023, devraient être achevés au printemps, pour une ouverture en été. 

On connaît de Paul Sérusier (1927), Morlaisien de naissance, ses séjours à Pont-Aven et au Pouldu, son amitié avec Paul Gauguin, mais peut-être moins son amour pour Châteauneuf-du-Faou. Pourtant, la commune est empreinte de la présence du couple Sérusier : le mari a découvert Châteauneuf-du-Faou en 1892. Ses lieux sont devenus une source d’inspiration tel qu’il s’y est installé définitivement en 1906, rejoint par sa femme (1875-1950) en 1912. Tous deux furent charmés par sa nature environnante et ses alentours mystiques qu’ils se sont attachés à reproduire sur toile, dans des couches picturales colorées, et sur papier, à coups de crayons marqués. Les deux artistes ont su capter picturalement la vie rurale et traditionnelle du centre Bretagne de l’époque. La palette de couleurs était la même – peut-être est-ce pour cela d’ailleurs qu’on attribuait le travail de l’un à l’autre et inversement -, mais la touche, elle, pourtant différait. Au-delà des peintures et dessins, des décors architecturaux, dont ceux du baptistère de l’église Saint-Julien, rappellent le passage de Paul et Marguerite Sérusier

Développant l’offre culturelle sur le territoire, le futur musée a pour but de valoriser le travail du couple Sérusier et sa place dans l’histoire de l’art. Figure emblématique du post-impressionniste et membre du groupe Nabi, Paul Sérusier possède une renommée que sa femme, restée dans l’ombre, n’a jamais eue. Très peu de documents existent, mais sa production artistique est bien réelle. Sa présence dans le projet, sur un pied d’égalité avec son mari, s’inscrit dans la volonté actuelle de mise en avant de ces femmes artistes méconnues et apportera un nouvel éclairage sur son travail.

musée sérusier chateauneuf du faou
Marguerite et Paul Sérusier © Archives musée Sérusier

Le musée permettra aussi de découvrir des œuvres d’autres artistes proches de deux artistes. Un tiers des 104 œuvres du couple (52 chacun) concerne la période châteauneuvienne, mais la collection est aussi enrichie d’œuvres d’autres artistes comme Armand Seguin, Georges Lacombe, Paul Ranson ou Émile Bernard. Une visite extérieure de la ville a aussi été imaginée afin de découvrir en détour d’une balade les lieux que les peintres côtoyaient eux-mêmes. 

Article précédentPourquoi investir dans des montres de luxe ?
Article suivantCinéma. Entretien avec Raoul Dattola au sujet de son film Solitarium

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici