Jazz à la Harpe – 14e édition, un début timide mais énergique

 

Du 12 au 24 mai, l’association La Ferme de la Harpe propose la 14e édition de Jazz à la Harpe. L’occasion de découvrir un genre muscial grâce à de nombreux concerts (gratuits jusqu’au 21 mai), des exposés ainsi que des animations dans les quartiers de Villejean et Beauregard.
Coup de projecteur sur le premier événement du festival qui s’est tenu le lundi 12 mai au Tambour (Université Rennes 2) : un concert-conférence sur fond de diaporama en compagnie de deux artistes. Chacun représentait deux univers et deux musiciens de légende : Stéphane Peron à la guitare flamenca rendait hommage à Paco de Lucia et Dominique Carré à la guitare manouche retraçait la vie de Django Reinhardt.

Un début de festival timide avec seulement une cinquantaine de personnes présentes à l’auditorium du Tambour qui compte plus de 250 places. Aussi le public a-t-il pu profiter d’une ambiance intimiste.

Dominique Carré
Dominique Carré

La soirée a commencé avec Dominique Carré, représentant du jazz manouche, qui nous a fait découvrir en musique la vie de Django Reinhardt. Un homme qu’il définit comme fantasque, curieux, imprévisible et perçu par ses contemporains comme un… clown. Un artiste manouche qui dès son plus jeune âge était possédé par le rythme. De son enfance où il grattait un banjo jusqu’à la fin de sa vie avec sa corde manouche. Il a toujours vécu sa vie au présent, comme un jeu. Dominique Carré la compare à cet oxymoron poétique et spirituel : « l’éternel présent ». Et le guitariste d’utiliser les mots « lumineux » et « flamboyant » pour présenter la musique de Django. Plus triste l’évocation de l’accident de Django : un an dans un lit d’hôpital avec une main atrophiée. Malgré et grâce à cela, il réinvente la guitare en jouant… à deux doigts.

Stéphane Péron
Stéphane Péron

Stéphane Peron a pris le relais et rendu hommage à Paco de Lucia, récemment décédé. « On a perdu Mozart » : c’est par cette comparaison avec le génie viennois qu’il a souligné la stature du compositeur espagnol aux yeux de flamencistes. La projection d’un arbre généalogique à l’écran a illustré avec clarté l’importante diversité des styles qui définissent le répertoire flamenco avant d’en donner une interprétation devant le public.

Puis Stéphane Peron évoque le parcours de celui qui a révolutionné le flamenco sans le dénaturer et en respectant les règles qui lui sont propres. Également, célèbre pour avoir popularisé la guitare flamenca, Paco de Lucia a commencé la musique à l’âge de 5 ans ; dès 8 ans, il choisit la guitare à l’école. Baigné dans un univers gitan, dont il n’était pas originaire, il s’est aussi intéressé au jazz et aux musiques d’Amérique latine. Celui qui est devenu une référence a offert à la postérité une quarantaine d’albums après 50 ans de carrière mondiale.

Stephane Péron et Dominique Carré
Stephane Péron et Dominique Carré

Pour terminer la soirée, les deux artistes ont joué ensemble au rythme de leur improvisation. Des échanges inaudibles entre eux, une complicité palpable, une belle intimité qui a baigné les retrouvailles entre les deux hommes. Les spectateurs se sont alors laissés porter par la vibration des cordes, le fracas des ongles contre le bois de la guitare et l’énergie flamenco.

Le programme du festival Jazz à la Harpe est ici.

 

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Sandra Dufils
Sandra Dufils est étudiante en journalisme, stagiaire à Unidivers conventionnée avec l'Université Rennes 2

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