Originaire de Seine-et-Marne, cet artiste de 27 ans possède un talent et maitrise un art atypique : la ventriloquie. « Ventri quoi ?! » comme dirait Jean-Marc, son acolyte de scène. Dans la lignée de Michel Dejeneffe (et son Tatayet), de Christian Gabriel (et son personnage Fredy) et (sa célèbre marionnette Nestor le pingouin), le jeune homme donne vie à un singe fou et décalé qui répond ainsi au nom de Jean-Marc. Il a pourtant décidé de se lancer corps et âme dans cette voie à l’âge de 23 ans. De petites scènes en cabarets parisiens, Jeff a travaillé dur pour réussir et se faire connaître. Jusqu’à la découverte par Patrick Sebastien qui lui a offert l’opportunité de jouer une fois par mois dans son émission Le plus grand cabaret du monde depuis 2011. Il sera ensuite invité sur le plateau de Michel Drucker à l’initiative de Pascal Obispo. Ce coup de pouce accélère son cheminement vers le succès. Aujourd’hui en tournée dans toute la France avec son spectacle « Jeff Panacloc perd le contrôle », il prend plaisir à la scène. Une scène où il a offert à l’humoriste nantais Daniel Camus de faire le show pour sa première partie. Un autre artiste talentueux à suivre de près !
Un art revisité
Longtemps perçue comme un spectacle pour amuser la galerie, surtout les enfants, la ventriloquie ne jouit pas d’une solide notoriété. Pourtant, ce type de performance demande, certes du talent, mais également énormément de travail et de technique. L’objectif ne se réduit pas à faire croire que la marionnette parle à la place de son maître, mais bien de lui donner vie. Et cela, Jeff Panacloc l’a parfaitement compris. Ici, la star c’est Jean-Marc ! Ce singe charismatique et dragueur n’a pas la langue dans sa poche et tout le monde en prend pour son grade. Que ce soit le public, les célébrités, les politiques ou même son créateur lui-même, les remarques incisives fusent ! Il prend une telle place par son excentricité que l’on en oublie souvent qu’il s’agit de ventriloquie. Un spectacle magique qui ose tout avec un humour décadent et bien rythmé. Il ravive ainsi l’âme d’enfant qui sommeille en chacun tout en restant dans un langage et une actualité propre au monde des adultes. Un spectacle intergénérationnel et des plus frais (interdit au moins de 10 ans tout de même en raison de passages très directs).
Performance et émotion
Entre humour et émotion, la soirée se révèle trop courte ; le public en redemande. Difficile de quitter ce duo aussi drôle qu’attachant. Fonctionnant tel un ascenseur émotionnel, le spectacle balade le public qui se surprend à rire du malheur de Jeff, malmené par son propre personnage. Une minute après, tous les spectateurs sont attendris face à leur complicité et leur amour. Cette boule de poil imprévisible critique tout ce qui bouge avec un langage des plus crus et fait ce qui lui chante que son partenaire soit d’accord ou non ! Malgré tout, difficile de lui en vouloir. Ce sont d’ailleurs ses défauts qui font de ce singe un personnage aussi délirant que terriblement humain.
En fin de représentation, le regard ému et les nombreux remerciements formulés reflètent la réelle reconnaissance que l’artiste éprouve pour son public. Jeff Panacloc renouvèle la ventriloquie et conquiert un public emporté par son attachante créativité.