Connaissez-vous le kendama, cet objet à la forme singulière ? Pour vous, la rédaction Unidivers entre dans un univers inconnu fait de bois, de ficelle et surtout d’adresse. Bienvenus dans le monde du kendama, un véritable sport au Japon, en devenir en France ! Julien Duong, gérant de la boutique Xtrem’Vent et joueur de kendama, nous livre l’histoire et le potentiel de ce jeu. Ne ratez pas le coche, la discipline nippone arrive peu à peu en Bretagne…
Spécialisée en cerfs-volants et matériel de jonglage, Xtrem’vent est une boutique incontournable pour les amateurs de ces objets volants identifiés. Fabricant depuis une trentaine d’années, le père de Julien Duong, aujourd’hui à la retraite, a appris sur le tas et à force de travail, il est devenu expert dans le milieu du cerf-volant de sport. « Il a notamment déposé des brevets pour améliorer la pratique : les suspensions anti-rafales, la tête bombée ou encore les lattes de tension qui réduisent le bruit au vol et permettent au cerf-volant de mieux glisser dans le vent », précise son fils aujourd’hui responsable du magasin.
Mais la raison de notre venue dans ce temple du cerf-volant est toute autre… Depuis quelques années, sa forme originale et colorée a envahi la vitrine et les étagères de la boutique. Intéressons-nous de plus près à cet objet, tout de bois vêtu : un corps en forme de marteau, une boule vernie pour la tête, une ficelle qui relie la tête au corps. Quel est exactement ce jeu ? « Xtrem’Vent ne suit pas forcément les tendances, c’est une des raisons pour lesquelles le shop est suivi et apprécié. On fonctionne plutôt aux coups de cœur et il nous arrive de prendre des risques, comme avec le kendama à ses débuts. » Le mot est enfin lâché : nous voilà face à un kendama, jeu d’adresse japonais, surnommé « le bilboquet français » ! Apparu au Japon au début du XXe siècle, le mystère plane quant à son origine exacte. « Certaines sources laisseraient croire qu’il aurait été inventé sur le modèle du bilboquet français. »
« Nous savons encore peu de choses sur l’aspect folklore du kendama au Japon. À mon humble avis, c’est un sujet d’une richesse incroyable », Julien Duong.
Xtrem’Vent fait partie des boutiques avant-gardistes qui ont su déceler avant l’heure le potentiel du jeu « découvert par le biais des fournisseurs de matériel de jonglerie que l’on a découvert l’objet ». Depuis trois ans maintenant, les kendamas prennent place au côté des diabolos, des balles de jonglage et autre matériel de jonglerie connu du grand public. Au début, sans réellement connaître l’objet et ses possibilités.
Le kendama est alors considéré comme un simple divertissement en France alors qu’en réalité, c’est une véritable discipline au Japon et le phénomène a déjà envahi d’autres pays : la République Tchèque, le Danemark ou encore les États-Unis. « Les jeunes riders urbains – bmx et trottinette freestyle – ont largement adopté le jeu, l’ont introduit dans les skate-parks et dans le milieu street ride de manière globale », souligne Julien Duong. « Nous sommes sur une pratique à connotation ‘street’. Et c’est d’ailleurs par cette porte que le kendama entre actuellement chez les jeunes, par le biais de collaborations récentes entre des marques fashion ou des personnalités du milieu freestyle comme le BMX, la trottinette, le roller… Un ciblage étudié… »
« Le Kendama arrive en France par le biais de l’entité Kendama France. » Elle a également guidé Julien à ses débuts. Pourquoi le vernis est-il collant ? Pourquoi certains modèles possèdent-ils des ficelles plus longues ?, etc. Les kendamas peuvent notamment être fabriqués à partir de plusieurs bois, ces derniers influant sur la manière de jouer et la durabilité de l’objet. Le bois de hêtre est employé pour les produits entrée et milieu de gamme, ensuite l’érable, le noyer et le cerisier pour les plus onéreux. Tout dépend de la pratique, mais aussi du joueur. « Le hêtre est un bois mou donc il s’use plus vite. Quand le bois est abîmé, il a tendance à accrocher. Mais sur certains points, il tient mieux que d’autres comme l’érable », précise Brandon, joueur de kendama de la boutique Xtrem’Vent. « Les bois plus résistants mettent logiquement plus de temps à s’user. Mais c’est aussi une question de goût. Certains aiment le bambou, car c’est un bois très léger, d’autres préfèrent l’adhérence du hêtre même s’il est moins résistant. »
Sur les conseils de la première association française de Kendama, Julien a appris les subtilités du jeu afin de diffuser la pratique avec du matériel de qualité : les emblématiques et traditionnels OZORA KENDAMA, la célèbre et incontournable marque SWEETS Kendamas, la marque française Nativ Kendama et d’autres marques plus underground comme Deal with it, Grain Theory, Friday Kendama, etc. Un marché en extension en somme ! « La France découvre ce nouveau jeu en bois riche, passionnant, à la pratique complexe, jusque-là inconnue dans l’Hexagone, excepté de quelques précurseurs. »
L’entreprise Kendama France a aussi créé sa propre marque : NATIV Kendama, « une fabrication française, conçue dans le Jura. Seules les boules ne sont pas peintes en France ». Ces kendamas sont pensés « par les joueurs, pour les joueurs » et la réputation de leur marque ne semble déjà plus à faire, « à l’échelle française, mais aussi un peu à l’international ».
Comment jouer au Kendama ?
Le Kendama est composé de trois parties principales : « le ken », que l’on peut qualifier de manche, est constitué de deux pièces emboitées, « le sarado ». La boule percée en son centre porte quant à elle le nom de « tama ». Elle est rattachée au sarado par un fil. « Toutes les parties de l’objet peuvent être utilisées. »
« Je conseille aux débutants de bien accompagner le mouvement avec les genoux », Julien Duong.
Le but du jeu est de faire voyager le tama sur les différentes coupelles du ken (base cup, small cup et big cup). Il est également possible de placer la boule sur la pointe, le spike. « Quand la boule arrive sur la pique du haut, c’est que l’on a réussi notre enchaînement. » Cupping, spike, hole control, etc., de multiples combinaisons sont possibles et révèlent une pratique complexe qui nécessite adresse et concentration.
Des rassemblements en France et dans d’autres pays sont aujourd’hui organisés, des compétitions sérieuses, actuellement en stand by à cause de la crise sanitaire. « Au Japon, une compétition de kendama ressemble à un show de musique électronique chez les jeunes, écrans géants, commentateurs, jury, etc. » Le 26 septembre 2020, Julien Duong a organisé à la brasserie Les Grands Gamins, en partenariat avec la marque Krom, un événement autour de la pratique du Kendama. Une réussite qui promet une bel avenir à ce jeu si l’on écoute Brandon et Julien. « On a déjà commencé à mettre en place des événements pour diffuser la pratique en Bretagne. »
Boutique Xtrem’vent (Facebook)
2 quai Émile Zola, 35 000 Rennes
Ouvert du mardi au samedi : 11h à 13h – 14h à 19h
CONTACT :
02 90 56 56 95 / xtremventkiteshop[@]gmail.com