Rennes vient de perdre l’un de ses témoins précieux de la Seconde Guerre mondiale. Maxime Le Poulichet s’est éteint, laissant à la ville et à la France l’héritage d’une vie consacrée au courage, à la mémoire et à la liberté.
Né en 1927, il n’avait que 13 ans lorsque, en juin 1940, les troupes allemandes occupèrent Rennes. Son enfance fut marquée par les bombardements, les privations et l’angoisse du quotidien sous l’Occupation. Trois ans plus tard, en 1943, une perquisition menée par les Allemands dans la maison familiale du quartier Jeanne-d’Arc fut l’événement déclencheur : à 15 ans, il choisit de rejoindre la Résistance.
En 1944, à 16 ans, il intégra les Forces françaises de l’intérieur (FFI). L’adolescent devint alors combattant, engagé dans les opérations pour la Libération. L’année suivante, lors des combats acharnés de la Poche de Lorient, il fut grièvement blessé et fait prisonnier. À 18 ans, il échappa à la mort et fut libéré à la fin du conflit.
Revenu à Rennes, Maxime Le Poulichet fit de ce sursis une mission. Sa vie entière fut placée sous le signe de la fidélité à ses camarades disparus et du devoir de mémoire. Président des anciens de la 12ᵉ Compagnie FFI d’Ille-et-Vilaine, membre actif de l’Office national des anciens combattants, auteur d’ouvrages comme Dinard dans la guerre, il ne cessa jamais de témoigner. Dans les écoles, devant les jeunes générations, lors des cérémonies patriotiques, il rappelait avec force que la liberté est toujours fragile, toujours à défendre.
En 2015, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur, reconnaissance nationale pour un parcours exemplaire. Jusqu’à ses dernières années, il demeura une figure familière des commémorations locales, silhouette droite et voix ferme, incarnant la mémoire vive de Rennes en guerre.
La maire de Rennes, Nathalie Appéré, lui a rendu hommage dans un communiqué :
« Je garde le souvenir d’un infatigable passeur de mémoire, dont le courage nous invite à poursuivre le combat pour la liberté, contre les obscurantismes. Au nom du Conseil municipal et en mon nom propre, je salue la mémoire de Maxime Le Poulichet avec le plus grand respect et adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches. »
Maxime Le Poulichet restera dans l’histoire rennaise comme l’enfant devenu résistant, le survivant devenu témoin, et le citoyen qui fit de sa vie un rempart contre l’oubli.
