
En 2026, le Musée de Pont-Aven, dans le Finistère, poursuit son ouverture à d’autres médiums artistiques en choisissant de présenter au printemps l’œuvre cinématographique de Jean Painlevé, pionnier du documentaire scientifique et associé à l’avant-garde. Pour l’été, les oeuvres de Camille Claudel et des sculptrices de son époque à Paris investiront les espaces du musée.
Jean Painlevé, les pieds dans l’eau du 7 février au 31 mai 2026

Spécialiste du documentaire scientifique et des techniques cinématographiques de réputation internationale, Jean Painlevé (1902-1989) utilise le cinéma pour explorer des aspects inconnus et mystérieux d’organismes vivants. Alternant vision du réel et zoom microscopique, il embarque le public dans un récit descriptif et informatif tout autant qu’esthétique.Abolissant les frontières entre art et science, son œuvre est diffusé dans les cinémas indépendants et d’avant-garde dans l’entre deux-guerres. Son univers, empreint de liberté et proche du surréalisme, s’enrichit de nombreuses amitiés artistiques, de Jean Vigo à Fernand Léger, en passant par Alexander Calder.
À partir des années 1950, Painlevé et Geneviève Hamon, sa compagne et collaboratrice, réalisent un nombre important de films de recherche alors que leur création se poursuit, nourrie par les études des zoologistes et biologistes pour lesquels ils travaillent.


Quatre axes majeurs caractérisent son travail : le littoral comme terrain de prédilection ; l’approche scientifique et pédagogique ; les relations avec le mouvement surréaliste ; enfin, la dynamique du montage cinématographique et le rôle du mouvement, du rythme et de la danse comme caractéristiques et motifs.L’exposition invite à comprendre le contexte historique et scientifique de sa réalisation tout autant qu’à saisir la résonance artistique qu’il a eu auprès de nombreux artistes. Notre sens dela réalité s’en trouve déstabilisé par la dimension immersive de ses créations. Une découverte à vivre entre expériencesfamilières et dérive onirique.
Exposition conçue et organisée par le Jeu de Paume à Paris, en collaboration avec le Musée de Pont-Aven.
Au temps de Camille Claudel, être sculptrice à Paris, du 27 juin au 8 novembre 2026

Depuis sa redécouverte dans les années 1980, Camille Claudel a inspiré de grandes expositions monographiques. Sa renommée est aujourd’hui telle qu’elle pourrait laisser croire, à tort, qu’elle était le seul sculpteur femme de son époque. Pourtant, autour de 1900, bien d’autres ont suivi le même chemin qu’elle et se sont illustrées dans le domaine de la sculpture, malgré les obstacles liés à leur condition de femme. Dans le cadre de l’exposition Au temps de Camille Claudel, être sculptrice à Paris, ces sculptrices de premier plan sortent de l’ombre ! Une exposition coproduite par le musée Camille Claudel, le musée des Beaux-Arts de Tours et le musée de Pont-Aven réunit les créations d’une vingtaine d’entre elles : Charlotte Besnard, Marie Cazin, Madeleine Jouvray, mais aussi Jessie Lipscomb, Agnès de Frumerie ou encore Anna Bass, Jane Poupelet et bien d’autres. Françaises ou étrangères, souvent filles ou épouses d’artistes, elles ont été les camarades d’atelier, les amies, ou parfois les rivales de Camille Claudel. Certaines l’ont précédée, d’autres lui ont succédé. Grâce à des prêts nationaux et internationaux, près de 90 objets – sculptures, mais aussi portraits peints, dessinés ou photographiés des sculptrices, ainsi que photographies et correspondances – redonneront vie à l’entourage artistique féminin de Camille Claudel, depuis ses débuts dans le Paris cosmopolite des années 1880 jusqu’à son internement en mars 1913. À quelles formations artistiques les femmes avaient-elles accès en ce tournant du XXᵉ siècle ? Quelles stratégies les sculptrices ont-elles déployées pour se faire une place dans ce milieu dominé par les hommes ? Quelles relations Camille Claudel a-t-elle entretenues avec ses contemporaines ? Et quels rôles occupaient ces artistes au sein de l’atelier d’Auguste Rodin ? Autant de questions éclairées par l’exposition.
Cette exposition a reçu le label « Exposition d’intérêt national » attribué par le ministère de la Culture et bénéficie à ce titre d’un soutien exceptionnel. Elle est présentée successivement au musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine, du 13 septembre 2025 au 4 janvier 2026, puis au musée des Beaux-Arts de Tours, du 31 janvier au 1er juin 2026, et au Musée de Pont-Aven du 27 juin au 8 novembre 2026.
La première monographie consacrée à Camille Claudel sortira aux éditions Hazan le 22 octobre 2025.
Musée de Pont Aven, Pl. Julia, 29930 Pont-Aven
Horaires d’ouverture :
Du mardi au dimanche : 10:00 → 18:00