Paris exposition. Découvrez le peintre américain John Singer Sargent au musée d’Orsay

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John Singer Sargent
John Singer Sargent

L’exposition Sargent. Les années parisiennes est présentée au Musée d’Orsay du 23 septembre 2025 au 11 janvier 2026. En partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York, elle réunit plus de 90 œuvres de John Singer Sargent (1856-1925), dont plusieurs jamais montrées en France.

John Singer Sargent
Musée d’Orsay

En 2007, le Petit Palais avait déjà présenté Sargent, mais jamais Paris n’avait consacré de grande rétrospective à son œuvre. L’exposition comble ce manque : c’est en effet dans la capitale française que le jeune Américain a appris son art, affirmé son style et connu ses premiers triomphes. Sargent. Les années parisiennes est conçue par Caroline Corbeau-Parsons, conservatrice des arts graphiques et des peintures, avec Paul Perrin, directeur des collections du musée d’Orsay.

Le parcours suit l’ascension fulgurante d’un jeune peintre arrivé à Paris à 18 ans, en 1874, jusqu’au milieu des années 1880. Sargent quitte alors la France pour Londres, après le scandale retentissant de son portrait de Madame X, jugé trop audacieux par le Salon de Paris.

John Singer Sargent est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands portraitistes de son époque. Son Madame X (Madame Gautreau) – véritable icône du Metropolitan Museum of Art – revient exceptionnellement à Paris pour la première fois depuis 1884. L’œuvre, à l’époque, avait choqué par l’assurance et la sensualité de son modèle.

Biographie

Né le 12 janvier 1856 à Florence, de parents américains, John Singer Sargent grandit en Europe. Son père, Fitz William, médecin ophtalmologue, et sa mère Mary, peintre amateur, mènent une vie itinérante entre la France, l’Italie, l’Allemagne et la Suisse. Très tôt encouragé à dessiner, Sargent reçoit à treize ans ses premiers cours d’aquarelle auprès du paysagiste Karl Friedrich Welsch. Son éducation cosmopolite le nourrit : il apprend plusieurs langues et développe une culture artistique d’une rare richesse.

Après Florence, il rejoint l’École des beaux-arts de Paris et suit l’enseignement de Léon Bonnat et Carolus-Duran. Élève brillant, il s’imprègne des leçons de ses maîtres tout en affirmant rapidement son indépendance. En 1879, un voyage en Espagne lui révèle la force de la musique et de la danse ibériques, qui imprègnent sa peinture à son retour à Paris. Bientôt, les commandes affluent : sa carrière est lancée.

À Paris, Sargent peint certaines de ses toiles les plus célèbres : Dr Pozzi chez lui (1881), les Filles d’Edward Darley Boit (1882). Pendant une décennie, il vit au rythme effervescent de la capitale, expose régulièrement, affine un style mêlant naturalisme et audaces impressionnistes, et s’entoure d’artistes et d’écrivains parmi les plus en vue.

Si ses portraits séduisent par leur virtuosité et leurs couleurs éclatantes, ses nus masculins, conservés à l’écart des regards, révèlent une sensibilité intime qui alimente les rumeurs sur sa vie privée. Sargent, qui entretint quelques liaisons, ne se maria jamais et resta discret sur son intimité.

En 1886, après l’affaire Madame X, il s’installe à Londres. Son premier succès britannique vient avec Carnation, Lily, Lily, Rose (1887), tableau lumineux de deux fillettes allumant des lanternes. Dès lors, il voyage sans relâche, peignant Venise, les Alpes, l’Afrique du Nord ou encore le Proche-Orient. Aux États-Unis, il réalise de vastes fresques pour la Boston Public Library et le Museum of Fine Arts.

En 1892, la France le reconnaît officiellement : l’État acquiert son portrait de la danseuse Carmencita pour le musée du Luxembourg. Au tournant du siècle, Sargent atteint l’apogée de sa renommée internationale.

John Singer Sargent meurt à Londres le 14 avril 1925, à 69 ans. L’artiste, salué de son vivant, est alors vite relégué : son réalisme raffiné paraît dépassé à l’ère du modernisme. Ses œuvres, qualifiées de « brillantes mais superficielles », sont regardées avec méfiance. Pourtant, son héritage est immense : plus de deux mille aquarelles et une infinité de portraits qui continuent aujourd’hui de fasciner.

Infos pratiques

Exposition : Sargent. Les années parisiennes, du 23 septembre 2025 au 11 janvier 2026

Musée d’Orsay – Esplanade Valéry Giscard d’Estaing – 1, rue de la Légion d’Honneur7e arrondissement de Paris

Horaires : du mardi au dimanche de 9h30 à 18h – nocturne le jeudi jusqu’à 21h45.

Tarifs : plein : 16 € – réduit : 13 € – gratuit pour les moins de 18 ans et les résidents de l’Union européenne de moins de 26 ans.

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.