Entre menu sans fioritures et sélection de vins naturels soignée, le bistrot à vins Pénates, sis à Rennes 17 rue Paul Bert, exalte les papilles de sa clientèle dans une ambiance cocooning. La rédaction Unidivers s’est faufilée parmi les clients pour découvrir les assemblages culinaires proposées… comme un resto entre copains à la maison !
Après près de 20 ans à ravir les clients avec un menu bistronomique haut de gamme, Christophe Gauchet a laissé derrière lui le mythique l’Arsouille il y a près de trois ans. En 2020, Pénates naît en lieu et place de cet emblème de la vie rennaise. À l’origine de ce nouveau projet, une équipe de choc experte dans le domaine de la restauration : Sibylle Sellam et Grégoire Foucher du néobistrot Bercail, rue Saint-Melaine, Caroline Lenormand, ancienne serveuse à L’Arsouille, et Pierre Lucas, ancien cuisinier à L’Arsouille et l’IMA, boulevard de la Tour d’Auvergne.
Alors que l’équipe a soufflé sa deuxième bougie en février 2022, le restaurant d’une vingtaine de places en intérieur s’est d’abord renouvelé au rythme des fermetures et ouvertures, des confinements et déconfinements. D’abord épicerie, livreur de vins, sandwicherie, puis échoppe de sushis, Pénates a finalement trouver son identité tout en conservant une part de L’Arsouille : un bistrot à vins convivial et festif.
Une fois la petite terrasse passée, et la traditionnelle façade parée de la fameuse mosaïque Odorico franchie, passer le pas de la porte de Pénates revient à fouler la mosaïque Odorico au sol et pénétrer dans un cocon de douceur habillé d’un mobilier vintage et illuminé de luminaires globes à la nuit tombée. Petit frère de l’excellent Bercail, le restaurant instaure une proximité accueillante, notamment grâce à la chaleur régnante et la cuisine ouverte où les clients peuvent observer les cuistos à l’œuvre… Tout comme la petite bibliothèque sur le pan d’un mur où sont soigneusement rangés de beaux livres de cuisine. Et la décoration insolite qui se cache parfois dans les hauteurs, telle ce cœur en céramique blanche d’où éclot des fleurs séchées surplombé par un magnum de vin.
Cette impression d’être dans le salon d’un ami proche, voire de chez soi, explique sans doute le choix judicieux du nom puisque les pénates représentent deux divinités domestiques romaines en charge de la garde du foyer et plus particulièrement des biens, du feu de la cuisine et du garde-manger. Elles désignent par métonymie la maison où l’on a son gîte.
Comme expliqué par notre hôtesse du soir, Caroline Lenormand, le menu des Pénates annonce des assiettes « avant 19h » et « après 19h ». Après, il est possible de tout commander. Le concept consiste à piocher dans le menu les plats qui attisent votre curiosité (préparez-vous, le choix sera rude…) afin de les partager avec tous les commensaux de la tablée. En sommes, des tapas à la française haut de gamme. Le déroulé est simplisme : une fois la commande passée, une petite assiette creuse est déposée devant chaque convive avant que les plats ne soient disposés, au fur et à mesure, au centre de la table. Laissez-vous guider par la cuisine, voire emporter.
Que dire des propositions culinaires, préparés à partir de produits naturels et frais, si ce n’est que les saveurs et les goûts sont harmonieusement assortis ? Les asperges vertes et ses œufs de truite de la ferme du Ciron (Allons, Alpes de Haute-Provence) avec son jaune d’œuf confit et nappées de fromage blanc sont aussi savoureuses que le pâté en croûte maison, cochon de la ferme Pradenn (Melesse, Ille-et-Vilaine) et foie gras. La cuisson des saint-jacques rôties sur un lit de purée de carottes est d’une justesse saisissante ; et le maquereau maison fumé accompagné de son carpaccio de chou rave se révèle d’une douce finesse en bouche. Les mets sont accompagnés d’un pain complet maison, croustillant à souhait.
Certes, certains regretteront que le menu ne propose qu’un seul plat végétarien : la salade de pomme de terre, pois gourmand, cébettes et graines de courge, le soir de notre venue. Cela étant, le menu du jour affiché à l’extérieur des Pénates annonce d’emblée la couleur.
La cave vitrée derrière le bar invite à découvrir la sélection de cidres et de vins naturels qui accompagne agréablement les mets et étanchera votre soif (entre 25 euros et 60 euros la bouteille). En bonne connaisseuse de ses produits, l’hôtesse vous guidera entre les noms de cette liste d’une vingtaine de flacons, lesquels échappent au circuit de distribution classique.
Après ce chaleureux et délicieux dîner partagé (comptez un écot d’une trentaine d’euros), il est temps de regagner ses pénates. Mais peut-être y étions-nous déjà ?
Pénates, bistrot à vins 17 rue Paul Bert 35000 Rennes (afficher l’emplacement sur une carte)
Ouvert du mardi au samedi : de 16 h jusqu’à 23h
Sans réservation