Maire de Vitré depuis 1977 et député depuis 1973, Pierre Méhaignerie tient bon la barre. Mais à plus de 70 ans, l’homme politique doit-il passer la main ? Dans les interviews accordées, ici ou là, à la presse locale, le vice-président de l’UMP envisage de laisser tomber au moins un mandat.
Le département d’Ille-et-Vilaine et la Bretagne doivent beaucoup à Pierre Méhaignerie, la droite encore plus. Fils de député, petit-fils de conseiller général, il entre tout logiquement en politique à la fin des années soixante. Une première fois battu aux législatives en 1968, il est élu député en 1973 puis réélu au moins une dizaine de fois. En parallèle, il devient maire de Vitré et plusieurs fois ministres.
Incontournable dans son mouvemeni politique, l’ancien garde des Sceaux l’est-il encore aux yeux des électeurs vitréens et bretons ? En d’autres termes, doit-il se représenter à la députation ? Dans les colonnes du Journal de Vitré, dans son édition du vendredi 17 février 2012, l’homme politique ménage le suspense. : « Je sais que tout le monde veut connaître ma décision. En tant que président de la commission des affaires sociales, j’ai toujours dit que je m’exprimerais pas avant le 10 mars, fin de la session parlementaire.»
Officiellement, le député met en avant son travail législatif… « On peut en douter », commente un politologue. « Partout en France, beaucoup de vieux briscards de la politique attendent d’en savoir un peu plus sur l’état de l’opinion publique pour déposer leur candidature. Pierre Méhaignerie est certainement l’un de ceux-là. » Une prudence qui expliquerait pourquoi il n’est encore engagé auprès d’un présidentiable. « Je n’ai pas encore accordé mon parrainage, » confirme-t-il au Journal de Vitré.
« Il veut former une nouvelle génération d’élus du Grand Ouest »
Dans la mesure où Pierre Méhaignerie laisserait la députation, il consacrerait « plus de temps à la ville de Vitré, à la communauté de communes du Pays vitréen et à sa famille. Je voudrais aussi former une nouvelle génération d’élus du Grand Ouest », ajoute-t-il. L’idée est respectable et respectueuse. Mais chez les militants de la droite rennaise, elle fait beaucoup sourire… » « Monsieur Méhaignerie est celui qui fait et défait les hommes et femmes politiques à Rennes, » confie l’un d’eux. « Prenez l’exemple des municipales dans la capitale bretonne. Il parraine un candidat. Il en dit du plus grand bien et le soutient mollement. Comme il choisit bien souvent des hommes ou femmes peu charismatiques, il est certain de deux choses : on ne lui fera pas d’ombres et ainsi la gauche le laisse tranquille dans son fief. »
Est-il aussi fin stratège ? Est-il aussi puissant ? Là encore, le doute est permis. On en saura en revanche beaucoup plus d’ici aux élections présidentielles. En avril, Pierre Méhaignerie se découvrira-t-il d’un fil ? Sa décision est attendue, très attendue. Car dans le Landerneau politique breton, son avenir est aussi celui des jeunes pousses UMP et Centristes.