Longtemps associé à son dépôt de bus et à ses friches, le quartier Baud-Chardonnet s’est ouvert aux Rennaises et aux Rennais avec la création des plages de Baud, vaste parc qui borde le quartier et se déploie le long de la Vilaine. Conçu par la paysagiste Jacqueline Osty avec les urbanistes Reichen & Robert, l’ensemble offre pontons, pelouses, jeux et espaces sportifs au plus près du fleuve, en tenant compte des crues.
Renaturation des berges : ce qui change en 2025
La berge sud de la Vilaine, autrefois artificialisée, fait l’objet d’un réaménagement d’ampleur afin de la renaturer, d’ouvrir un accès direct à l’eau et d’assurer, depuis Baud-Chardonnet et le boulevard Villebois-Mareuil, une continuité avec le cœur de Rennes.
Rennes Métropole réaménage l’espace bordant la Vilaine entre le boulevard Villebois-Mareuil et les voies ferrées. Les travaux ont débuté en janvier 2025 et doivent s’achever fin 2025. La semaine du 17 novembre 2025 marque une étape clé avec le retrait du rideau de palplanches (planches d’acier) qui contenait la Vilaine et ses crues.
L’ensemble s’inscrit dans la ZAC Baud-Chardonnet pour créer un espace naturel cohérent avec le parc des plages de Baud : une berge naturelle remplace les palplanches, avec enrochements en partie basse et talus en partie haute. La topographie est retravaillée afin d’aménager une prairie d’expansion de crue, sur le modèle des Prairies Saint-Martin et des plages de Baud. Un poste de crue reculé par rapport à la berge permettra, en cas de crue, d’évacuer les eaux pluviales.
En décembre 2025, la renaturation sera complétée par la plantation de huit arbres et de végétaux vivaces, favorisant la biodiversité terrestre et aquatique. Les activités de la Mie Mobile, Ars Nomadis, du Village d’Alphonse et de la Garden Partie sont maintenues.
Pourquoi supprimer l’ancienne digue ?
Située rive gauche entre le pont Villebois-Mareuil et le remblai SNCF, la digue de Villebois-Mareuil (102 m), en palplanches avec couronnement en béton armé, protégeait la zone inondable comprise entre le boulevard Villebois-Mareuil et le stade Jean-Coquelin. Construite dans les années 1990, elle a fait l’objet d’une étude et d’un diagnostic révélant une forte dégradation. Plutôt qu’une rénovation, Rennes Métropole et la Ville ont choisi la suppression de l’ouvrage au profit d’une renaturation et d’un réaménagement global du site.

Calendrier et budget
- Janvier 2025 : démarrage du chantier de renaturation.
- Semaine du 17 novembre 2025 : retrait des palplanches (rideau métallique).
- Décembre 2025 : plantations (8 arbres et vivaces) et fin de chantier prévue.
- Budget : 1,6 M€ (Rennes Métropole), avec plus de 900 k€ de subventions (Agence de l’Eau Loire-Bretagne – appel à projets « renaturation des villes et villages » – et État via le Fonds vert).
Chiffres clés (parc et berge)
- 4 hectares d’espaces publics aux plages de Baud.
- 160 arbres plantés lors de la création du parc (en plus des 200 conservés).
- 8 arbres supplémentaires et vivaces plantés en décembre 2025 sur la berge renaturée.
- 102 m : longueur de l’ancienne digue de Villebois-Mareuil déposée.
Contexte et accès
Depuis 2020, la passerelle Alice-Milliat relie les plages de Baud à la rive droite de la Vilaine, au niveau de la promenade des Bonnets-Rouges et des terrasses du Vertugadin, facilitant les circulations douces et les boucles de promenade.
Un site pensé avec l’aléa de crue
Pelouses, roselières et structures légères ont été conçues pour composer avec les crues de la Vilaine : l’espace accepte l’inondation, puis se régénère. Le parc s’adresse à tous les publics et prolonge, vers l’est, une promenade arborée qui accompagne le fleuve.
Repères historiques
L’histoire de Baud-Chardonnet remonte au 13e siècle. Le site de la plaine de Baud dépend alors de l’abbaye Saint-Melaine et comprend une maison bourgeoise au « Petit Baud » et un château, la « Ferme du Grand Baud ». Démolis au XXe siècle, ces édifices ont laissé place à un fort développement industriel : en 1918, l’usine de textile du comte de Chardonnet (soie artificielle) s’implante au bord de la Vilaine, bientôt rejointe par une corderie, une savonnerie et divers ateliers de mécanique, transport, bâtiment et menuiserie. Des jardins ouvriers apparaissent dès 1938.
Le 17 juin 1940, le secteur subit le bombardement allemand le plus meurtrier en Bretagne, lié à la gare de triage voisine. À partir des années 1980, l’activité décline ; les terrains sont progressivement rachetés par la Ville et Rennes Métropole dans les années 2000, ouvrant la voie au projet urbain actuel.

