Rennes 2026. PS-écologistes unis dès le premier tour, ce que change l’accord

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ecolos ps rennes

Samedi 18 octobre 2025, les écologistes rennais réunis dans le collectif Confluences ont validé une alliance avec le Parti socialiste dès le premier tour des municipales 2026. Ce choix rompt avec les schémas de 2014 et 2020 (concurrence au 1er tour, fusion au second) et vise une offre de gauche plus lisible d’entrée de campagne, tout en rebattant les cartes face à LFI, à la droite et au centre.

UN CHOIX QUI ROMPT AVEC 2014 ET 2020
En 2014 comme en 2020, la gauche rennaise s’était affrontée au premier tour avant de se réunir au second autour de la maire socialiste Nathalie Appéré. En 2026, l’union est actée dès l’amont : l’objectif est d’éviter la dispersion, d’installer rapidement une dynamique majoritaire et de sécuriser les sièges décisifs pour gouverner la Ville et la Métropole.

L’ÉQUATION POLITIQUE DERRIÈRE L’UNION
– Sécuriser le bloc sortant : l’union vise à transformer la prime aux sortants en avance tangible dès le premier tour.
– Clarifier l’offre électorale : un récit commun « social + écologie » affiché sans ambiguïté, plutôt qu’une addition tardive des scores.
– Parer les triangulaires : dans un contexte national où LFI entend percer, l’union réduit le risque d’un second tour défavorable.
– Répondre aux sujets inflammables : urbanisme, logement, mobilités, tranquillité publique, transition industrielle — autant de politiques qui exigent cohérence et lisibilité.

QUI EST À LA MANŒUVRE CÔTÉ ÉCOLOGISTE
Confluences – Rennes 2026 agrège Les Écologistes, l’UDB, Nouvelle Donne et des élus et citoyens hors partis. Méthode : ateliers, enquêtes locales, calendrier public menant à une plateforme 2026–2032 et à une répartition des responsabilités Ville/Métropole.

LES CHANTIERS POLITIQUES SENSIBLES
– Urbanisme et densité : sobriété foncière, qualité architecturale, apaisement des controverses de quartier, ZAN.
– Logement : production maîtrisée, maîtrise des coûts, rénovation thermique, régulation des meublés et du foncier.
– Mobilités : hiérarchie des usages (marche, vélo, transports collectifs), question de la tranquillité et de la sécurité dans les transports.
– Industrie & transition : trajectoires compatibles climat, critères écologiques pour les implantations, le cas Safran comme révélateur des tensions « réindustrialisation vs exigences écologiques ».
– Gouvernance : articulation Ville/Métropole ; délégations « à impact » (urbanisme, mobilités, transition, politique de la ville) comme baromètre de l’équilibre réel PS–Écologistes.
– Démocratie locale : dispositifs plus exigeants (jurys citoyens, évaluations régulières, concertations cadrées) sur les équipements structurants.

L’ÉQUATION ÉCOLOGISTE À RENNES
L’un des fils rouges de la stratégie écologiste à Rennes est de ne pas apparaître comme de simples satellites du PS. À travers Confluences, qui fédère écologistes, autonomistes et certains citoyens, ils mettent en avant la volonté de bâtir un projet « à leur manière », sans se laisser dicter les échéances par d’autres formations. Leur volonté de distinction s’est traduite dans des prises de position sur des projets controversés (fonderie Safran), ainsi que par des critiques envers la majorité socialiste (exposition Pinault, passage du Tour de France…).
Mais ont-ils les moyens d’être indépendants ? Non. Leur poids électoral est fragile : le vote écologiste a reculé, la base sociologique s’est resserrée, et la plupart des partis de gauche ont intégré l’écologie dans leur logiciel, réduisant l’effet de différenciation. Isolés, les écologistes pèsent peu dans le rapport de forces.
Minoritaires seuls, les écolos sont indispensables au PS pour constituer une majorité stable. En faisant monter l’attente vis-à-vis des socialistes (qui savent qu’une victoire en solo est improbable), ils cherchent à obtenir des garanties programmatiques et des positions dans l’alliance. Chacun tente de tirer son épingle du jeu : de classiques négociations politiques par temps d’incertitude.

CONSÉQUENCES POUR LES AUTRES FORCES
– LFI : sommée d’exister « plus à gauche » avec un projet de rupture crédible localement ; fenêtre de tir plus étroite si la droite se rassemble.
– Droite et centre : la rationalisation entre LR, centristes et macronistes est cruciale pour viser la qualification au second tour. Au demeurant, le centre-droit devrait un peu accélérer la cadence…
– Société civile : l’union peut rassurer les acteurs économiques et associatifs en quête de visibilité sur la feuille de route 2026–2032.

CE QUI VA SE NÉGOCIER DANS L’ACCORD

  1. Cap logement : production, qualité, coûts, lutte contre la précarité énergétique.
  2. Mobilités : continuité cyclable, fréquence des transports, tranquillité publique dans les réseaux.
  3. Transition & économie : critères écologiques contraignants, accompagnement des filières, emplois locaux.
  4. Démocratie locale : co-construction outillée (jurys, bilans publics), calendrier de concertations, transparence des arbitrages.