Rennes Métropole, Ville et pays d’art et d’histoire, vient de publier un passionnant fascicule qui aborde la toponymie du fleuve Vilaine, son histoire, sa biodiversité, la vie de ses habitants et son devenir dans le projet urbain métropolitain. Aussi bien source d’information que d’émotions esthétiques, chacun y trouvera de quoi nourrir le regard au long cours qu’il porte sur ce constituant fluvial de notre territoire. C’est pourquoi nous le diffusons ici.
L’origine exacte du nom de ce fleuve est inconnue. En effet, bien des légendes baignent l’étymologie de la Vilaine. La tradition populaire la dit magique. La Vilaine serait le fleuve où les femmes disgracieuses seraient venues se tremper pour devenir belles. Cette croyance remonterait aux premiers siècles de notre ère.
À la fin du 19e siècle, le chansonnier Théodore Botrel livre sa propre version dans une ballade intitulée La Vilaine. Le fleuve serait né des sanglots d’une jeune fille bossue et boiteuse, amoureuse éconduite par un jeune châtelain au temps de la duchesse Anne de Bretagne (autour de 1500).
D’autres récits en langue bretonne la désignent comme “la rivière aux moulins” (ar ster vilen), voire “la rivière jaune” (ar ster velen) en raison de la couleur de ses eaux boueuses en période de crue.
Qu’en disent finalement les historiens ? Que son nom serait vraisemblablement d’origine gauloise, dérivé de celui de la déesse Visegnognia, déformé au fil des siècles : il devint Visnonia, puis Vicinonia, ensuite Villaingne en version francisée, avant Vilaine.
Ce ne sont donc ni ses vertus ni la salubrité de ses eaux qui ont baptisé la Vilaine !
La Vilaine prend sa source en Mayenne, sur les hauteurs de Juvigné, à 173 m d’altitude. Petit ruisseau à sa naissance, elle s’écoule d’est en ouest selon un tracé à méandres, s’élargissant à mesure qu’elle traverse les pays de Vitré, Rennes puis Redon. Après avoir sillonné quatre départements, elle se jette dans l’océan Atlantique près de La Roche-Bernard.
Son cours de 217 km en fait le dixième fleuve le plus long de France métropolitaine. Si sa longueur représente un atout indéniable, la Vilaine est un fleuve de plaine dont le débit très irrégulier rend complexe son exploitation.
La suite est ici :