Rennes. Une marche des fiertés plus politique que jamais

rennes pride

Samedi 15 juin, plus de 12 000 personnes ont défilé à Rennes afin de célébrer la plus grande marche des fiertés de l’histoire de la ville. A quelques semaines des législatives, l’événement sonnait plus politique que jamais.

La marche des fiertés a réuni environ 12 000 personnes à Rennes selon la préfecture (15 000 selon les organisateurs). Dans ce contexte politique marqué par la victoire du Rassemblement National aux élections européennes, le cortège coloré de la Pride s’est mêlé aux pancartes contre la poussée de l’extrême-droite. Un appel national à manifester avait été lancé par l’intersyndicale avec le même point de rendez-vous, autrement dit l’esplanade Charles de Gaulle.

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“La pride est un moment d’unité pendant lequel on met en avant différentes luttes en faveur de la liberté d’orientation sexuelle, de genre, de discrimination” rappelle Solen, 31 ans, militante à Nous Toutes 35. Si elle soutient que la marche des fiertés est importante chaque année, elle évoque néanmoins le contexte électoral tendu : “Cette année, la Pride revêt un aspect particulier du fait de la menace de l’extrême droite. Les associations LGBT pourraient très bien être dissoutes ou voir leurs subventions coupées complètement si le RN arrivait à une majorité aux élections législatives”

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Le cortège a fait un arrêt place de la République pour faire un sit-in et une minute de silence en hommage aux victimes du Sida et des agressions LGBTQ+phobes

Un constat partagé par Emma Guiguen, présidente d’ISKIS, le centre LGBT de Rennes, qui estime que la marche des fiertés est “plus que jamais nécessaire”. De son pint de vue, malgré les avancées obtenues depuis 30 ans comme le Pacs, le mariage pour tous ou la PMA, il faut continuer à défendre les droits LGBT. Elle revendique notamment le changement d’état civil libre et gratuit en mairie pour les personnes transgenres.

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En 2024, les relations homosexuelles sont illégales dans plus de 60 pays dans le monde, et passibles de la peine de mort dans 12 pays
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Pour Louis, 23 ans, la Pride est un moment de fête. “Aller à la Pride c’est un acte militant pour défendre les droits LGBT mais surtout l’amour des autres. Ca ne s’arrête pas qu’aux orientations sexuelles, c’est soutenir toute personne, quelle que soit sa différence”. Pourtant, Louis a d’abord soutenu les idées de la Manif pour tous : “C’est mes amis qui m’ont conseillé d’aller à une Pride en me disant que je changerais peut-être d’avis, ils ont eu raison. Je crois que j’ai toujours su que j’étais gay mais je ne m’assumais pas”. Depuis, il n’a jamais cessé de participer à la Marche des fiertés.

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Les résultats des dernières élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale ont rendu cette marche des fiertés particulièrement politique
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Quelques affrontements ont eu lieu place de Bretagne entre une cinquantaine de manifestants habillés en noir et les forces de l’ordre, obligeant le cortège à s’arrêter à plusieurs reprises. Des débordements aussitôt condamnés par les organisateurs de la Pride, qui ont rappelé au micro : “Ce n’est pas ça la Pride de Rennes, on est là pour les droits LGBT, pas pour casser”

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Malgré ces quelques heurts, les manifestants ont rejoint l’esplanade Charles de Gaulle dans une ambiance festive vers 17h, au terme d’une boucle de près de trois heures. Les plus motivés sont restés au village associatif avant de rejoindre la traditionnelle Noz Pride, soirée dansante organisée au Liberté pour conclure la journée.

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