Rennes. Un « pique-nique revendicatif » des agents municipaux et métropolitains jeudi 16 octobre

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Pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et le manque de moyens, l’intersyndicale des agents de la Ville de Rennes, de Rennes Métropole, du CCAS et de la Caisse des écoles appelle à un « pique-nique revendicatif » ce jeudi 16 octobre 2025, de 12 h à 13 h 30, place de la Mairie. L’appel est signé par la CFDT, FO, la CGT-UGICT, SUD et l’UNSA.

Pourquoi ce rassemblement ?

Selon les syndicats, les services publics locaux subissent une baisse des financements qui entraîne des difficultés de recrutement, un gel de postes — « notamment dans les crèches » —, une précarisation d’une partie des effectifs et, plus largement, une perte de pouvoir d’achat. Plusieurs préavis de grève seraient en cours.

Salaires, primes et retraites : ce que pointent les syndicats

Les organisations locales affirment que la Ville de Rennes et Rennes Métropole sont « moins-disantes » en matière de rémunération, en privilégiant la part indemnitaire (primes) plutôt que des revalorisations du traitement indiciaire. Cette orientation — mise en œuvre via le cadre national du RIFSEEP — a été formalisée à Rennes lors de la refonte du régime indemnitaire (2019) et réévaluée en 2024, ce que contestent régulièrement les syndicats qui demandent davantage de hausses de salaires et moins de primes.

Conséquence majeure pour les carrières : dans la fonction publique, la pension principale est calculée sur le traitement indiciaire (le « salaire de base »), alors que les primes n’ouvrent des droits qu’au titre de la RAFP (retraite additionnelle), et seulement dans la limite de 20 % du traitement indiciaire. Autrement dit, remplacer des hausses de salaire par des primes pèse à la baisse sur les droits à retraite futurs.

À noter : il n’existe pas de classement officiel public comparant, collectivité par collectivité, le « niveau de rémunération » des agents en France. Toutefois, des éléments d’analyse et de comparaisons, notamment publié par la Gazette des communes ou l’Observatoire des inégalités tendent à conforter l’affirmation que la collectivité de Rennes fait partie des employeurs « qui rémunèrent le moins bien » en « jouant sur l’attractivité du pays rennais et de la Bretagne ». Un palmarès national consolidé et mis à jour régulièrement serait vraiment utile ; il est fort curieux qu’il n’existe pas…

Contexte local : effectifs, dialogue social et attractivité

Rennes Métropole et la Ville ont engagé depuis plusieurs années des ajustements (temps de travail à 1 607 h, refonte indemnitaire, revalorisations ciblées), avec des tensions sociales récurrentes quant à l’attractivité, la charge et les conditions de travail (la grève des bibliothécaires des Champs libres de 2021 en étant une illustration parmi d’autres). La Chambre régionale des comptes a jugé en 2024 la situation financière de la Métropole « solide » sans se prononcer sur un niveau de rémunération « comparé ».

Infos pratiques

  • Format : pique-nique revendicatif (rassemblement statique)
  • Date : jeudi 16 octobre 2025
  • Heure : 12 h → 13 h 30
  • Lieu : place de la Mairie, Rennes
  • Organisations : CFDT, FO, CGT-UGICT, SUD, UNSA

Repères : primes et retraite, en bref

  • La pension principale des fonctionnaires territoriaux est calculée sur le traitement indiciaire (hors primes).
  • Les primes cotisent à la RAFP, dans la limite de 20 % du traitement indiciaire ; au-delà, elles n’ouvrent pas de droits supplémentaires.
  • À Rennes, le régime indemnitaire (RIFSEEP/IFSE + CIA) a été remanié en 2019 et réévalué en 2024 ; c’est un des points de désaccord récurrents entre la collectivité et les syndicats.