Depuis le 23 juillet 2025, les horloges emblématiques de la place des Lices et de la dalle Kennedy ont été remplacées, et leurs structures entièrement remises à neuf par la Direction du patrimoine bâti de la Ville de Rennes. Réalisé dans le cadre de la 6ᵉ édition du budget participatif, ce projet a bénéficié d’un financement de 10 000 €.
« À Rennes, il y a trois horloges dont deux qui étaient en panne : celle de la place des Lices et celle sur la dalle Kennedy. Pour connaître l’heure, il n’y avait plus que celle de la mairie. D’où ma proposition de la réparer pour avoir un lieu pour se donner rendez-vous au marché des Lices le samedi matin et de redonner de la valeur à cette l’horloge » – Serge Loquen, porteur du projet.
Un mois de travaux pour redonner vie à ces horloges et à leurs ossatures
Pendant quatre semaines, les ossatures des deux horloges, protégées au titre des Bâtiments de France, ont été restaurées et repeintes par l’entreprise Crézé, un atelier de métallerie situé à Saint-Jacques-de-la-Lande. Fragilisées par le temps et diverses dégradations, elles ont été conçues pour préserver l’aspect d’origine tout en prévenant de nouvelles détériorations. Les horloges, quant à elles, ont été fabriquées sur mesure par l’entreprise Bodet, une entreprise spécialiste dans l’horlogerie, implantée à Cholet.
L’horloge de la place des Lices, un symbole moderne hérité du passé
Si la date exacte de l’installation de l’horloge actuelle demeure incertaine, on estime qu’elle a été installée à la fin des années 1980 ou au début des années 1990, à une époque où d’importants travaux furent entrepris et où les halles furent classées au titre des Monuments historiques. Au-delà de sa fonction, l’horloge de la place des Lices occupe un emplacement chargé d’histoire. Elle se trouve à l’endroit même où, autrefois, s’élevait la potence utilisée pour les exécutions publiques. L’usage de ce lieu remonte à l’époque médiévale et constitue un marqueur fort du passé judiciaire de la ville. Ce contexte historique expliquerait également le nom de la rue voisine, la rue des Innocents — que certains Rennais avaient surnommée « la rue des innocents pendus », en écho à des soupçons d’erreurs judiciaires ayant entaché certaines condamnations.Jusqu’aux XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, ce lieu, situé en hauteur aux abords immédiats de la ville, servait de point d’exposition des peines capitales. Il permettait de rendre visible la justice et de diffuser un signal fort à la population.En 1775, des cartes mentionnent encore l’emplacement du poteau de justice. Cette fonction de lieu d’exposition publique des condamnés s’est maintenue jusqu’au milieu du XIXᵉ siècle : aux alentours de 1850, des condamnés y étaient encore exposés.
