Dimanche matin, pas de café rue de Vasselot, ni de Pari mutuel urbain, encore moins de messe en l’église Saint-Laurent, les aficionados de la vieille auto de l’association Papi se sont donné rendez-vous sur l’esplanade du Général de Gaulle. Sur cette place désespérément vide, les Rennais découvrent la furie automobile sous un ciel soleilleux.
Dans un concert de klaxons, les rutilantes voitures débarquent en file indienne et se garent bien sagement. On entend dans un micro la voix d’un animateur d’un autre temps qui sévissait jadis dans les rallyes. « Messieurs, c’est maintenant au tour de la Rolls Royce 1934 de se présenter devant vous. » Au volant de sa belle, un vieux monsieur aux belles bacchantes surgit de nulle part, se frayant un chemin dans la foule un brin admirative.
Bienvenue chez les fans de voitures d’antan qui n’ont pas honte de leur passion. Bien souvent, ils viennent avec leurs élégantes coiffées d’un foulard noué façon Grace Kelly. Il y a un je-ne-sais-quoi de suranné chez ces couples baignés dans la Fureur de vivre de James Dean. Mais de grâce, laissez les vivre dans le culte. Rien de méchant à cela que de jouer les héros sous les caméras de l’imaginaire.
Bonté divine, j’ai oublié l’essentiel. Il faut remercier la ville pour cette plongée dans les sixties. Le maire Daniel Delaveau a eu la bonne idée d’autoriser ce carnaval d’autos… On y a même vu un vieux bus de la marqué Chausson, nettoyé au karcher (le mot n’est pas encore tabou). En ce temps-là, on ne se posait pas la question de savoir si le métro devait passer dans un tunnel ou circulera ciel ouvert. On pitanchait en revanche sec, en prenant une bolée de Dubonnet.
Un rallye automobile sur l’esplanade du Général de Gaulle