Depuis décembre 2022, Maité Matheo est la présidente de l’Université Rennes 3, entité fictive imaginée par une équipe d’étudiants et étudiantes. Avec un humour inspiré, le groupe a imaginé à quoi pourrait ressembler l’université du futur à Rennes, en pointant néanmoins quelques faiblesses de l’Enseignement supérieur…
Après avoir retenu le langage des loutres qui barbotent dans la Vilaine appris au cours de langue animale et dégusté un sandwich « Kardashian » aromatisé à la truffe, vous opterez bien pour des cours de Quidditch au sol ? En fin d’année 2022, un groupe d’étudiants et étudiantes de Rennes a eu l’idée ingénieusement farfelue d’imaginer une nouvelle université sympathiquement décalée, l’Université Rennes 3. Cinq personnages fictifs sont réunies autour d’une certaine Maïté Matheo, présidente de l’université. Sous le regard bienveillant de la licorne, animal totem en logo, et de Crousbloungs, la mascotte de la Cafet’ aux yeux trop ronds ! Trop occupée à manger ses cinq fruits et légumes par jour et à lire la dernière revue de La Vie de Rennes 3 sur son sofa, la présidente n’a malheureusement pas pu rencontrer la rédaction, mais nous vous présentons ce petit monde inventé de toutes pièces et quelques-unes de ses revendications.
« Derrière ce compte, nous sommes quelques étudiants avec un but essentiellement humoristique et parodique », déclare l’équipe à l’origine de la création. Comme tout site universitaire, celui de Rennes 3 fait illusion et pourrait tromper n’importe qui au premier abord. Il est une mine d’or d’informations si vous souhaitez candidater. Sont proposées des formations qualitatives réputées que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. La licence Arts de Rue propose par exemple un apprentissage des bolas, de la guitare acoustique, du diabolo et de la manche. Un seul diplôme étant le strict minimum pour trouver un travail convenable de nos jours, il est aussi précisé que « cette licence peut être croisée avec l’option vétérinaire de Rennes 1 si adoption d’un chien ». Une double casquette qui rassurera toute la population, les canidés inclus. Le parcours transversal Marabouting promeut quant à lui la réception et l’interprétation de sortilèges méconnus tels que les gris-gris, mêlé à une formation consistant à apporter des modifications à un véhicule de série pour le personnaliser (carrosserie, accessoires, moteur…). Les plus impétueux envisageront par la suite les masters ultra sélectifs Droits des abribus et Travailler dans l’administration d’une Université.
À la pointe de l’innovation universitaire, Rennes 3 est aussi la première université en Europe à mettre en place la surveillance des épreuves de partiels par drone. Si vous avez des antécédents de tricherie dans votre casier scolaire, c’est l’université à choisir pour éviter la récidive.
Derrière la satire et l’humour, l’équipe aborde aussi des sujets internes aux facultés (élections, animations, projets, etc.), ce qui permet une identification pour la population estudantine. « Nos abonné(e)s sont pour 90% des étudiants rennais qui trouvent des similitudes grossières dans notre contenu et dans la vie de leur université réelle », ajoute-t-elle. « Parfois, nous dénonçons par la satire des politiques et des décisions prises par le CROUS, par les universités et par le gouvernement en matière d’enseignement supérieur ». Dans un petit tacle gentillet en direction de la restauration au sein des universités, le centre de Recherche & Développement de la « cafet » dévoile sur le compte Instagram de l’université sa recette de sandwich à réaliser à la maison, à base de pain congelé, fromage premier prix et demie tranche de jambon facultative, quand il reste du rab. Pour remplir les estomacs, le campus propose un choix varié de sandwichs et paninis : Panini jambon-crevette, sandwich « Kardashian » aromatisé truffe, etc.
La ligne éditoriale de l’université de Rennes 3 s’ouvre parfois à quelques sujets d’actualité locale, comme ses solutions afin de rentabiliser l’équipement de mobilité qu’est la ligne b pour parler de sa panne, ou national comme la mise au point par la licence de carburantologie d’un nouveau biocarburant, le cholester-oil, pour parler de l’inflation.
Forte de ses 18 000 étudiants (fictifs), l’université de Rennes 3 a encore de belles heures devant elle si elle attend que le gouvernement prenne de bonnes décisions quant à l’Enseignement Supérieur pour ne plus exister. Ça promet…