Urbanisme rennais, Un appel-pétition veut calmer les appétits

Dans un appel « pour l’équilibre urbain de la Bretagne », des élus et des géographes contestent l’intérêt des grandes métropoles. À peine une centaine d’élus locaux ont signé cet appel qui en irrite bien d’autres, à gauche comme à droite. Sans compter nombre de personnes qui voient dans le renforcement des métropoles un schéma d’administration tentaculaire qui renforce mécaniquement les potentielles déviations clientélistes. Un article d’Alain Le Bloas du Télégramme.

C’est d’abord le gouvernement qui est visé à travers la « volonté nationale » d’inciter à la constitution de grandes agglomérations de plus de 500.000 habitants, dotées du statut nouveau de « métropole » avec, en prime, une « carotte » financière fort appréciable. Pour les signataires de cet appel-pétition, ces « villes dilatées » ont pour effet de « multiplier les navettes entre lieux de résidence et d’emploi » ce qui renforce « l’exclusion et la ségrégation ». Ils défendent le réseau de villes petites et moyennes propre à la Bretagne qui « exprime un aménagement solidaire et une vision partagée de l’aménagement des territoires ».

L’appétit rennais

 

L’agglomération rennaise, la seule en Bretagne à pouvoir atteindre la taille nécessaire, est évidemment mise en cause. D’ailleurs, les deux tiers des élus locaux signataires sont périrennais. Ainsi la cible est-elle l’appétit de Rennes-Métropole, accusée de vouloir la « fusion imposée de certaines intercommunalités ». En priorité les quatre qui jouxtent l’agglomération et forment avec elle le pays de Rennes. D’ailleurs, le président de l’une elles, Daniel Cueff (maire de Langouet et conseiller régional Bretagne Écologie), est à l’initiative de l’appel. Daniel Delaveau, le maire-président de Rennes-Métropole, se dit attristé par cette démarche et se défend de toute volonté d’annexion. Il préfère citer le cas de Laillé. Cette commune du sud de Rennes qui a choisi de quitter son intercommunalité pour rallier celle de la grande ville. Et de saluer cette démarche: « À l’heure de la raréfaction des moyens financiers, la coopération prend tout son sens », écrit-il. En appui, les 37 maires métropolitains ont signé un texte dans lequel ils se félicitent de l’efficacité de l’action publique qui y est menée et invitent d’autres collectivités à la rejoindre.

Seul le Parti communiste

Les partis politiques se gardent bien d’entrer dans ce débat clivant en interne. À en juger par les signatures d’élus, les écologistes et l’UDB semblent toutefois les plus motivés. À droite, on trouve de grands élus emblématiques (Pierre Méhaignerie et Dominique de Legge) suivis par des petits et, à gauche, quelques élus locaux, départementaux (dont le président des Côtes-d’Armor) et régionaux. Seuls les communistes ont pris une position de parti contre cet appel: « La Bretagne n’a pas besoin de fantasme », écrit le président du groupe PC à la région, Éric Berroche.

 

Décision imminente



Ce n’est pas un hasard si toute cette agitation survient alors que le processus de redécoupage des intercommunalités touche à sa fin. La dernière réunion de la CDCI (Commission départementale des coopérations intercommunales) s’est tenue la semaine passée, et le préfet d’Ille-et-Vilaine va publier dans quelques jours l’arrêté précisant les nouveaux contours des communautés de communes et d’agglomération tels qu’ils devraient s’appliquer d’ici deux ans. Il semblerait, malgré les dissensions causées par l’appel, qu’un assez large consensus ait été trouvé pour ce qui concerne la métropole rennaise.

* Du 14 novembre au 26 décembre, 562 signatures ont été enregistrées, dont celles de 107 conseillers municipaux, adjoints et maires.

Alain Le Bloas

(article paru sur le Télégramme.com qui a courtoisement autorisé Unidivers à le publier)
Souhaitez-vous que le bassin Rennais devienne dans les années à venir :

Une grande agglomération de plus de 500.000 habitants dotée du statut nouveau de « métropole » Un réseau de villes petites et moyennes au sein d’un réseau d’aménagement solidaire

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