Voyce, un duo celtique au mitan… des champs libres

Il y a peu, on fêtait la Saint Patrick. Hier, le jour du printemps. Les raisons de se réjouir alternent avec la tristesse ces temps-ci, tout comme le doux soleil printanier. Faut-il pour autant s’enfermer ou, au contraire, se déployer comme les deux voix harmonieuses de Voyce ? Le duo était l’invitée des Champs libres, le 21 mars à l’heure du déjeuner, pour le plus grand plaisir des spectateurs d’une salle comble. Musique « celtique » au programme…

Disons le tout net le terme « celtique » ne veut plus dire grand-chose. De fait, la crainte peut saisir le spectateur (aussi vite que la petite bise glaciale qui sévit à l’extérieur), lorsqu’il découvre sur scène des instruments orientaux (tanbur, saz) ou moins exotiques mais guère plus irlandais (dulcimer)…

Et puis, comme avec la météo, la belle surprise surgit. Loin de donner dans le melting-pot new-age sirupeux, les deux musiciens affirment leur bel amour des musiques dont ils s’emparent. Sans orientalisation outrée, ils mettent leurs instruments au service d’une interprétation tout à la fois personnelle et très fidèle. Quand la tradition passe par le cœur, elle cesse d’être répétition servile et devient véritablement contemporaine.

Le répertoire est principalement écossais ou irlandais. Les mélismes, les variations et ornements si particuliers, émouvants et envoutants, des vieux chants irlandais sont admirablement maîtrisés et toujours dirigés vers l’émotion, non vers la technique…

Une belle découverte et une riche idée que ce concert au mitan de la journée. Agréable alternative aux dégoulinades de mélopées bon marché dans les restos ou grandes surfaces.

[stextbox id=”info” color=”cc0000″]

Il est né en Californie, elle est née au Pérou. Partenaires de chant ainsi que dans la vie, Craig et Denise Schaffer explorent les répertoires de musiques traditionnelles de différents pays depuis de nombreuses années : l’Irlande, l’Ecosse mais également la Turquie et la Géorgie. Pour tout renseignement.

 

[/stextbox]

 

Article précédentLaurent Duthion Transsubstantiation etc., Compte-rendu d’un méta-vernissage
Article suivantAu Thabor, les étudiants sont des cochons !
Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici