TDN 2023. 3615 Dakota met à mort le futur, performance géante aux Ateliers du vent

3615 dakota
© Magali Dougados

De et par la possibilité éventuelle des devenirs envisageables. Voilà un titre qui en met plein la bouche pour un spectacle qui promet d’en mettre plein les yeux et les oreilles. Les 5 et 6 juillet 2023, embarquez avec le collectif 3615 Dakota et le festival des Tombées de la nuit de Rennes pour une folle soirée aux Ateliers du vent à Rennes. Cérémonies ésotériques, performances de théâtre de rue et entresorts forains disséqueront dans la joie et la bonne humeur nos visions du futur.

Une cérémonie de mise à mort symbolique du futur. Un jeu de société grandeur nature dont le but est de faire survivre l’humanité jusqu’en l’an 3615. Une messe cathartique pour se débarrasser des peurs pour l’avenir… Voilà quelques-unes des activités loufoques que proposera le collectif 3615 Dakota pendant les deux représentations de De et par la possibilité éventuelle des devenirs envisageables. Elles se tiendront aux Ateliers du vent les 5 et 6 juillet 2023 dans le cadre des Tombées de la nuit.

Née en 2016, 3615 Dakota est une organisation parallèle de la compagnie Les Trois Points de suspension. À cheval entre la France et la Suisse, celle-ci propose depuis 2003 des spectacles pluridisciplinaires. « On est plutôt issus du cirque. Mais on a vite lâché nos agrès pour travailler sur des récits et surtout sur des écritures contextualisées en fonction des lieux dans lesquels on vient produire nos pièces », raconte Nicolas Chapoulier, à la tête de la compagnie. 3615 Dakota se veut plus fantasque. Le collectif se définit comme « une sorte d’agence tout risque du réel et pluridisciplinaire issu du cirque, de la musique, du théâtre, de la danse, des arts plastiques et des sciences sociales qui travaille à changer le monde dans l’ombre de la réalité ».

Qu’est-ce à dire ? « Avec Dakota, on veut traverser, jouer avec les champs du réel, s’imbriquer dedans pour créer des alternatives », explique Nicolas Chapoulier. « Des fois, j’ai un peu l’impression qu’on a abandonné la mise en scène du monde pour se réfugier dans des lieux d’art. Alors que la start up nation a continué à mettre en scène la réalité qui nous entoure », déplore-t-il. « On dit souvent que le monde dans lequel on vit est désenchanté, mais j’ai plutôt l’impression qu’il est complètement envoûté et hanté par les techniques issues du management, des biais cognitifs et des sciences comportementales. J’aime bien l’idée de se saisir de ces outils-là pour hanter les choses à notre tour. »

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© Magali Dougados

Les productions de 3615 Dakota s’appuient notamment sur le concept d’art relationnel de Nicolas Bourriaud. À partir de l’observation d’artistes du XXe siècle qui sortent de l’art contemporain pour expérimenter des formes plus sociales, il le définit comme « l’ensemble des pratiques artistiques qui prennent comme point de départ théorique et pratique l’ensemble des relations humaines et leur contexte social ». « Toutes les performances qu’on fait avec Dakota sont liées à cette idée. La cimaise de la pièce devient le tissu invisible qui relie quelqu’un à son espace, à un objet ou à une personne », déclare Nicolas Chapoulier. « Avec toujours un côté assez décalé et humoristique », ajoute-t-il. « Parce qu’on veut aussi sortir des travers du sérieux vu comme seule façon de produire du savoir ».

Décalé, le mot va comme un gant au spectacle De et par la possibilité éventuelle des devenirs envisageables. Il a été créé en 2021 au centre d’art Le Grütli à Genève, en pleine période Covid, alors que l’avenir paraissait bien incertain. « L’idée c’était d’investir un lieu avec plein de performances et de travailler sur une soirée où on prend le futur comme agora ». Faisant sienne la phrase d’Yves Citton, « le récit préscénarise les comportements », 3615 Dakota interroge nos visions du futur avec une bonne dose d’ironie, pas pour les critiquer, mais pour proposer des alternatives. « La réalité, c’est un mille-feuille de récits posés par notre société. Travailler sur ces récits c’est travailler sur la chose elle-même. On peut écrire aujourd’hui des récits qui vont transformer nos comportements », affirme Nicolas Chapoulier.

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© Dorothée Thébert Filliger

Spectacle-monde haut en couleur, il convoque 12 comédiens et comédiennes, une scénographie XXL, de la création sonore, visuelle, des jeux de lumière, des costumes et beaucoup d’inventivité. Le maître d’œuvre Nicolas Chapoulier a été épaulé par la Rennaise Johanna Rocard, qui a coécrit le spectacle et conçu la scénographie. Le collectif 3615 Dakota sera de plus renforcé par une trentaine de bénévoles rennais et rennaises pour animer certaines des performances et installations.

Plus qu’un spectacle, De et par la possibilité éventuelle des devenirs envisageables est une soirée qui s’étale sur trois heures, avec des temps forts, des performances et des animations. Elle commence par un rituel de mise à mort symbolique du futur, « parce qu’on a l’impression que ça ne marche plus entre nous et qu’aujourd’hui le futur ne nous offre plus que des récits angoissants, post-apocalyptiques », éclaire Nicolas Chapoulier. Le public est invité à choisir dans un bric-à-brac d’objets glanés dans des Emmaüs ceux dont il souhaite débarrasser le futur. « Des objets qui révèlent des récits sur le patriarcat, le colonialisme, le capitalisme, l’écologie », précise Nicolas. Les objets seront empilés pour former un compost-totem, lieu central de la soirée.

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Celle-ci se poursuivra avec une partie de Futuropoly. Un jeu de société grandeur nature où trois équipes s’affrontent pour faire survivre l’humanité jusqu’en l’an 3615. « Il faut débusquer les embûches qui sillonnent nos Google Agenda. C’est la partie la plus ludique de la soirée, mais qui nous permet de dérouler un tas de récits qui composent l’avenir : l’écoféminisme, Elon Musk, la fin du monde, les exoplanètes, etc. », annonce Nicolas Chapoulier.

Le public sera ensuite invité à déambuler dans les Ateliers du vent, y compris dans ses sous-sols, en temps normal inaccessibles. « On aime ces œuvres où on se perd, personne n’en sort avec le même sens. Ça fait sens dans la balade », confie Nicolas. Sur le modèle des entresorts forains, on trouvera une foule de petites performances à découvrir à son bon vouloir. Des tirages de carte façon oracle, une initiation à devenir un fantôme, un logiciel pour envoyer des messages à son soi du futur, un bar à souhaits, des lectures de l’avenir dans des SMS, des discours célèbres mis en musique et à écouter au casque pour avoir des encouragements ou des conseils face à l’avenir. Et ce n’est pas tout, mais comme le dit en rigolant Nicolas Chapoulier, « tout ça est difficile à pitcher ».

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L’événement se conclura avec une dernière performance, intitulée De l’éternelle et interminable fin du monde. Toute la soirée, un comédien récoltera les peurs de l’avenir exprimées par le public. Elles seront exorcisées lors d’une messe finale cathartique où chacun sera invité à danser avec ses peurs plutôt que de se laisser dominer par elles.

Si comme nous, vous avez du mal à vous figurer la possibilité éventuelle des devenirs envisageables de ce spectacle, mais que vous êtes curieux ou curieuse de l’hypothétique potentiel des cheminements probables de cette soirée, rendez-vous les 5 et 6 juillet 2023 aux Ateliers du vent.

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© Magali Dougados

Infos pratiques

Mercredi 5 Juillet 2023
20h00 > 23h00
Les Ateliers du Vent, 59 rue Alexandre Duval, Rennes
Jeudi 6 Juillet 2023
20h00 > 23h00
Les Ateliers du Vent, 59 rue Alexandre Duval, Rennes
5€ / 2€ Sortir ! — Tarif Sortir ! > Uniquement à la billetterie du festival (Le Liberté) et à Destination Rennes-Office de Tourisme, sur présentation d’un justificatif.
À partir de 12 ans
Métro ligne B : arrêt Mabilais – Bus 10 : arrêt Voltaire – Vélo Star : Mabilais

Billetterie

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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