Depuis 27 ans, la Ville de Rennes célèbre le 8 mars la Journée internationale des droits de Femmes ! Il faut bien cela pour rééquilibrer le manque de visibilité des femmes dans la société. Plus de 70 événements sont programmés dans toute la ville au mois de mars. Une promotion internationale des droits des femmes du 8 au 21 mars 2025. Plus de 1 500 Rennais et Rennaises ont répondu à l’appel des collectifs féministes locaux.
« Sans les femmes, le monde s’arrête. »
Cette année encore, les acteurs et actrices locaux se mobilisent pour offrir une riche programmation. Quelques temps forts à venir :
Vendredi 7 mars – Cérémonie du 8 mars : En présence de Nathalie Appéré, la cérémonie d’ouverture mettra à l’honneur le Planning familial d’Ille-et-Vilaine pour marquer les 60 ans de l’association et les 50 ans de la loi Veil. Sur inscription
Dimanche 9 mars – Rennes féministe des années 1970 : Déambulation permettant au public de découvrir Rennes, ville engagée pour le combat des droits des femmes, à travers les lieux significatifs des luttes des années 70, 50 ans après la loi Veil. Organisé par Histoire du féminisme à Rennes. Inscription par mail avant le 7 mars : histoire.feminisme.rennes@gmail.com
Samedi 15 mars et dimanche 16 mars – Autodéfense Féministe : Stages d’autodéfense féministe pour les adolescentes et personnes trans / non binaires, pour les jeunes de 12 à 16 ans. Maison de quartier de la Bellangerais le 15 mars (inscriptions : 02 99 27 21 10) et Grand Cordel MJC le 16 mars (inscriptions : www.grand-cordel.com).
Du dimanche 9 mars au dimanche 16 mars – Festival Ré-Elles : Ce festival de cinéma fête sa 22ème édition et rend hommage, cette année encore, à la pluralité des luttes féministes et à la diversité des identités de genre à travers une programmation riche et des rencontres.
Vendredi 21 mars – Racisme et Santé : Table ronde sur les impacts des discriminations sur la santé et les discriminations dans l’accès aux soins. Croisement de regards entre Yaotcha d’Almeida, psychologue et autrice de l’Impact des microagressions et de la discrimination raciale sur la santé mentale des personnes racisées et Lucie Obermeyer, Coordinatrice du pôle formation, ressources et égalité à l’association Migrations santé Alsace. Sur inscription
Découvrez l’ensemble de la programmation
Coup de projecteur sur la manifestation du 8 mars 2022 :
Le départ de cortège s’est effectué pour la première fois de Villejean à 12 h, une première qui donne un peu plus de visibilité aux femmes de quartier comme le souligne le collectif KUNDE, faire ensemble à Villejean. Il a ensuite rejoint République où le rassemblement s’est fait de plus en plus important. Entre les deux bouches de métro, les organisateur.rice.s s’occupent des derniers préparatifs : un petit groupe colle des feuilles de papier au sol. Sur chacune d’elles est inscrit le nom d’une femme décédée, son âge ainsi que la raison de son décès… En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Cette tradition dans les manifestations féministes rend hommage à toutes ces femmes disparues injustement. Un devoir de mémoire qui renforce le combat de chaque personne présente.
À 14h, l’assemblée semble en ébullition, prête à faire entendre sa voix, à juste titre, pandémie ou pas.

Après les prises de parole des collectifs et les témoignages, le cortège de tête de la manifestation en mixité choisie (c’est-à-dire sans homme) a pris la direction de place de Bretagne. Sous un ciel bleu printanier, plusieurs centaines de personnes se sont mises en marche sous un tonnerre de slogans, parmi lesquels : « Le patriarcat ne tombera pas tout seul, organisons-nous pour lui péter la gueule » , « agresseur, à ton tour d’avoir peur ». Après « Un violador eres tu » en introduction musicale, l’hymne féministe a laissé la place à une musique joyeuse et dansante aux paroles entraînantes et diaboliquement féminines : Britney Spears, Rihanna, Yelle, Beyoncé, etc. L’enthousiasme et la combativité qui émanent de l’assemblée stimulent et les revendications criées donnent l’impression qu’elles pourraient braver l’impossible et briser toutes les chaînes. Ce sentiment de sororité n’a pas faibli, au contraire, jusqu’à l’arrivée à l’esplanade Charles de Gaulle.
Durant cette période difficile, il semble plus important que jamais de se rassembler pour unir ses forces et les personnes présentes à la manifestation l’ont compris. Pour que la voix des femmes se fasse entendre, pour que les inégalités soient entendues. Après tout, « sans les femmes, le monde s’arrête ».
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Les droits des femmes se sont construits en abordant des questions traditionnellement reléguées à l’espace privé : la maîtrise des naissances, le droit à disposer de son corps, la garde des enfants, la reconnaissance du travail des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes, etc. Le combat pour l’égalité a permis de légitimer des sujets ignorés — ou inconnus — par les politiques publiques. Ainsi, l’association HF Bretagne (créée en 2013 dans le but d’agir dans le sens de l’égalité hommes/femmes dans les milieux culturels) révèle que :
– 20 % des spectacles sont dirigés par des femmes.
– 16 % des textes et musiques que nous entendons portent la signature de femmes.
– 30 % des structures culturelles ont à leur tête une femme.
Encore plus énervant : la part féminine des diplômées d’écoles d’art est de 70 % en 2015 alors qu’elles sont seulement 30 % à être exposées.
Rendons grâce à la ville de Rennes d’avoir impulsé la création du premier bureau des temps qui travaille sur l’articulation des temps — personnel, familial, professionnel, social et civique… Des changements concrets ont ainsi pu voir le jour, par exemple pour les agents d’entretien — principalement des femmes — dont les horaires de travail ont été réaménagés en journée.
Cet engagement de Rennes en faveur de l’égalité a été reconnu par l’attribution, en 2000, de l’Olympe d’Or, puis du Label Égalité professionnelle, délivré en 2008 par l’AFNOR et reconduit en 2011. En 2006, la Ville a également signé la Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les collectivités locales. Suite à la mutualisation d’un certain nombre de services, la Ville de Rennes et Rennes Métropole ont candidaté ensemble à la procédure de labellisation et obtenu, le 1er décembre 2014, le label Égalité professionnelle, certification de l’AFNOR.
« Qui va garder les enfants ? » s’inquiétait Laurent Fabius. La question va être brûlante dans de nombreux foyers, tant sont nombreux les débats, expositions, projections de documentaires et autres rencontres sur le thème de l’égalité des femmes et des hommes que proposent désormais chaque année cette belle journée d’affirmation des droits et de l’égalité.