Dernière ligne droite avant les vacances. Unidivers vous propose quelques BD à paraître en ce mois de juin et à emmener dans vos valises !
Pour annoncer un mois riche en parutions, il faut souvent une « locomotive », une référence. En juin elle s’appelle Zidrou. Omniprésent tout au long de l’année, le scénariste devrait participer une fois encore à la liste des meilleures ventes avec deux BD très attendues. Incontournable, le retour du tome 4 de Les Beaux Étés (1) et de Jordi Lafebre au dessin paru chez Dargaud. Une parution attendue pour cette série nostalgique qui remonte dans le temps et où la tendresse, les souvenirs, l’amour de la famille procurent un plaisir de lecture sans cesse renouvelé.
Un deuxième scénario, sur le même registre, pourrait connaître également un grand succès : avec L’obsolescence programmée de nos sentiments (2). Zidrou en s’associant à la néerlandaise Aimée De Jongh (Le retour de la Bondrée) explore la redécouverte de l’amour autour de la soixantaine, entre un déménageur de 59 ans qui vient de perdre son emploi et une ancienne modèle. Des premières pages empreintes de tendresse et de poésie laissent entrevoir le meilleur.
Autre parution attendue, qui coïncide parfaitement avec la fête des Pères malgré son titre, le tome 4 du Guide du Mauvais Père (3) de Guy Delisle, où l’incontournable auteur poursuit avec humour son rôle préféré : celui du plus mauvais papa du monde. Mais sûrement pas celui du plus mauvais dessinateur.
Plus sérieuses, deux BD traitent ce mois-ci de la maladie, parutions simultanées qui témoignent de la capacité de la BD à traiter de tous les sujets y compris les plus difficiles. Deux femmes on prit les crayons sur ce thème. Avec Globules et conséquences (4), Catherine Pioli, à qui l’on diagnostique une leucémie aigüe, raconte son entrée dans l’univers des hôpitaux avec sincérité, recul et humour.
Autre auteure, Élodie Durand, évoque dans La Parenthèse (5), avec un crayonné qui n’est pas sans rappeler celui de Claire Bretécher, la chute dans la maladie d’une jeune fille de 20 ans. Un récit poignant, mais là encore marqué du signe de la volonté et de l’espoir.
Dans le même domaine médical, mais cette fois-ci avec de la fiction pure, Cyril Bonin et son album Presque maintenant (6) nous invitent à réfléchir, avec ses Nanopills, petites pilules qui permettent de connaître notre état de santé en temps réel, sur notre conception de la vie et de la mort. Un futur peut être plus proche que ce nous pressentons.
Autres grands noms de la BD pour ce mois-ci, avec Schuiten et Peeters, qui voient la publication de l’intégrale de Revoir Paris (7) permettant aux inconditionnels de se retrouver en 2156 et de découvrir la Terre avec Kârinh. Quand la science-fiction atteint les sommets de la BD.
Charogne (8) de Vidal et Borris nous ramène en 2018, avec un thriller pyrénéen, où les rancœurs d’un village apparaissent lors de l’enterrement du maire et de la descente de son cercueil le long d’un chemin escarpé. Belle occasion pour le dessinateur de tracer des gueules de personnages typés et ancrés dans la réalité.
Autre thriller, mais historique cette fois-ci, Le Rapport Brazza (9), emmène le lecteur au Congo au début du XXe siècle, alors que des crimes sont commis envers les populations locales, notamment par deux administrateurs coloniaux français. Une mission d’enquête est envoyée sur place et va découvrir les exactions commises dans le cadre d’un colonialisme implacable.
Aussi ouvrage dépaysant, le tome 4 de Gung Ho (10), Colère, dont les tomes précédents ont trouvé leurs lecteurs, poursuit son voyage post apocalyptique sous le graphisme réussi de Van Kummant et le scénario de Von Eckartsberg. La série a déjà dépassé les 50 000 exemplaires et devrait poursuivre sa progression.
Puisque juin est le mois de l’été, terminons avec une BD un peu coquine, réservée aux plus de 15 ans. Gisèle et Béatrice (11) raconte un conte érotique « teinté d’humour et de satire sociale » qui est en écho avec l’actualité. Béatrice transforme son patron harceleur en femme et, devenu Gisèle, celui-ci va découvrir la situation de femme soumise. Un dessin léger pour un récit plus sérieux qu’il n’y parait.
Vous êtes prêts maintenant, sans aucune excuse, à vous embarquer sous le soleil avec des sacs remplis de BD qui vous feront frémir, sourire, pleurer ou rêver. Bonne lecture à toutes et tous.