La Batterie du Cavalier à Brest dans le Finistère était autrefois un ouvrage militaire destiné à protéger l’accès au port. N’ayant jamais servi, il est aujourd’hui reconverti en un Jardin des Explorateurs qui expose les apports botaniques glanés aux quatre coins du monde par les vaisseaux de la Marine au départ de Brest. Le jardin bénéficie d’une situation privilégiée associée à un climat doux et humide et d’un belvédère unique sur le château surplombant le port militaire et la rade de Brest.
Le Jardin des Explorateurs est un jardin botanique incontournable si vous visitez Brest cet été. Il abrite des plantes issues du monde entier rapportées par des explorateurs et des botanistes partis du port brestois. C’est une idée “du tonnerre de Brest” d’avoir créé ce jardin dans la Batterie du Cavalier, face au château, côté Recouvrance. Il rend hommage spatialement et culturellement à la passion de ces explorateurs partis de Bretagne pour découvrir le monde au XVIIIe siècle.
Pourtant, La Batterie du Cavalier, construite entre 1765 et 1766 à l’initiative de l’ingénieur Pierre Filley de la Côte (1695-1779), avait un tout autre objectif : celui de créer un ouvrage de défense supplémentaire pour protéger le fleuve côtier la Penfeld, car les quatre batteries existantes ne suffisaient pas à refouler les bateaux qui s’approchaient trop près de l’entrée. Pour sa construction, la destruction de six maisons de particuliers avec ses jardins a été nécessaire. L’ouvrage fortifié, aux contreforts impressionnants, mesurait 90 mètres de long et 25 mètres en hauteur. Il représentait un volume de maçonnerie de 6000 m3 et une surface de 5000 m2 où furent installés vingt canons. La construction a nécessité l’emploi de 92 travailleurs, 24 maçons et 38 rocteurs (tailleurs de pierres). Finalement il s’est dit, de tout temps, que la Batterie du Cavalier n’a pas été utilisée et qu’elle n’a jamais servi à rien. Elle a fait l’unanimité contre elle !
Inauguré le 20 mars 2002, le jardin des Explorateurs est depuis un lieu de passage obligé pour une balade dans Recouvrance. Les vestiges de la Batterie du Cavalier servent d’abri au Jardin des Explorateurs. Il reste de cet ouvrage l’énorme parapet qui protégeait les canons. C’est sur lui que court la passerelle qui surplombe le jardin.
Le Jardin des Explorateurs a été créé artificiellement et dédié aux explorateurs et scientifiques partis de Brest pour des voyages de circumnavigation. Il abrite une collection de plantes rapportées des quatre coins du monde par quatre explorateurs du XVIII e siècle : Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) ; le botaniste Jacques Julien Houton de la Billardière (1755-1834) ; le chirurgien de marine Etienne-Louis Raoul (1815-1852) et Philibert Commerson (1727-1773).
Les plantations sont regroupées par groupes dans le jardin bas, suivant leur zone géographique d’origine : le Japon, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Amérique du Sud. Les plantes sont disposées dans des caisses en bois et en acier galvanisé, rappelant leur mode de transport sur les ponts des bateaux, des matériaux également utilisés pour la passerelle afin d’évoquer le transport et l’horticulture.
Le jardin évoque les voyages autour de différents thèmes :
Le jardin royal des plantes de Brest
Son histoire commence en 1694 quand est fondé au sein de l’hôpital maritime de Brest un jardin destiné à la culture des plantes médicinales.
Les explorateurs et savants botanistes :
-En 1838, le Brestois Étienne-Louis Raoul embarqua sur l’Aube vers le Brésil et la Nouvelle-Zélande où il identifia 24 espèces de plantes et notamment d’autres végétaux originaires des antipodes.
– L’hortensia, devenu la fleur emblématique de Bretagne, a été découvert au Japon par le naturaliste Philibert Commerson et le comte Louis-Antoine de Bougainville au cours de leur voyage autour du monde qui commence à bord de la frégate La Boudeuse en 1766 et qui va durer trois ans.
– C’est au Liban, que Jacques Julien Houton de la Billardière étudie la flore du Mont Liban, dont le cèdre l’arbre emblématique de ce pays. Il découvre aussi l‘eucalyptus globulus et la perruche ingambe en Tasmanie, lors de son expédition en 1792. En Nouvelle-Zélande, il enrichit ses collections de plantes avec deux espèces importantes pour l’alimentation de ces régions : le sagoutier et le cocotier des Maldives.
Les plantes découvertes : l’hortensia, mais aussi les fougères arborescentes ; les fraisiers ramenés du Chili et qui se sont bien adaptés à Plougastel (29) ; le lin de Nouvelle-Zélande, qui s’est bien acclimaté et qui est utilisé pour la confection de cordage ;
Le transport des graines : Les aménagements font référence aux techniques utilisées pour le transport : des tronçons de bambous étaient utilisés comme contenants, bacs en bois évocateurs des caisses utilisées pour le transport des graines.
Infos pratiques
Jardin des Explorateurs : rue de la Pointe – quartier de Recouvrance à Brest (29)
Horaires des visites : de 9h à 22h, du 15 mai au 15 septembre 2023
Hors-saison : ouvert de 9h à 18h.
La passerelle en belvédère permet une visite planante et offre une vue imprenable sur le château, l’embouchure du fleuve côtier la Penfeld, le port militaire et plus largement sur la Rade de Brest.
Contact : 02 98 00 80 80