Noël dans la tête de Dan ar Braz

Dan ar Braz est avec Alan Stivell, Denez Prigent et quelques autres, l’un des indéfectibles porte-drapeaux de la culture bretonne. Discret, humble, généreux, mais aussi (et surtout) remarquable musicien, il a accepté de confier ses doutes et ses peurs dans une interview thématique autour de Noël. Un questionnaire sans autre prétention que distraire malgré la gravité d’un monde en souffrance… Du tac au tac, Noël dans la tête de Dan ar Braz.

Unidivers : Que représente Noël pour vous ?

Dan ar Braz : Plus rien.

Pourquoi ?

Noël réveille parfois des épisodes de vie difficiles à gérer.

Une adresse bretonne particulièrement festive en fin d’année ?

Douarnenez.

Sous le sapin, vous sentez-vous Français ou/et Breton ?

Dans la vie et tout le temps, « de Bretagne » davantage que Breton.

Vous avez néanmoins représenté la France à l’Eurovision en 1996.

Plutôt une certaine idée de l’Europe des régions. Nous formions une entité régionale plurielle, avec une galloise, une écossaise, un chef d’orchestre irlandais et des musiciens bretons. Notre groupe  n’a pas été très bien classé, mais les dés étaient pipés à cause des essais nucléaires fraichement repris dans le Pacifique. Au final, c’est la France qui a été sanctionnée, pas nous. L’album a d’ailleurs flirté avec le million d’exemplaires et le groupe s’est vu décerner deux Victoires de la Musique.

Le plus beau cadeau de cette fin d’année ?

Que cette période vide de sens passe le plus vite possible. 

Lequel offrez-vous le plus souvent ?

Mon temps.

Les gens sans grande imagination offrent un parfum. Auquel êtes-vous fidèle  ?

Fahrenheit. J’ai vu le spot publicitaire avec en illustration sonore un extrait du superbe morceau de Pat Metheny et Lyle Mays, As falls Wichita, So falls Wichita falls. Cet album est ma bible musicale. L’entendre m’a donné envie d’acheter ce parfum et j’en suis le premier surpris. 

Henry Salvador, Nolwen Leroy, Johnny Mathis, et même Billy Idol ! Ils ont tous chanté Noël. N’avez-vous jamais été tenté d’en faire autant ?

Certainement pas.

Votre plus beau souvenir de Noël ?

Ne pas m’en souvenir.

Y a-t-il un instrument de musique qui vous résiste ?

J’aurais aimé jouer du piano.

Santana, Mick Ronson, Carlos Alomar, Patrick Rondat, auquel voleriez-vous un brin de talent ?

Santana pour la confiance qu’il semble afficher.

L’artiste qui vous impressionne ?

Pat Metheny.

Le film dont vous auriez aimé signer la BO.

Celui de ma petite vie criblée de doutes et de peurs.

Dernier livre lu.

Je ne lis pas beaucoup… Ardennes 44 de Pierre Stéphany.

Dernier disque acheté.

Traces de Karine Polwart

L’habitude de Noël qui vous agace.

Noël.

La fin d’année, ce sont aussi les grands élans de générosité. Y êtes-vous convié ?

J’ai participé plusieurs fois aux Enfoirés, invité par Jean-Jacques Goldman, particulièrement sur le concert, le CD et le DVD de l’an 2000. Je suis aussi parrain depuis 1996 de Céline et Stéphane, une belle association qui œuvre pour aider les gens malades de la leucémie. Cette année, j’étais à Plouider pour le Téléthon. Cela ne fait pas la une et c’est très bien. Je laisse les gros titres de la générosité au showbiz. Si je devais additionner le nombre de participations à diverses causes depuis toutes ces années… Mais je ne suis pas plus généreux que d’autres, je fais de mon mieux et pourrais certainement m’investir davantage.

Si vous aviez le dernier mot, Dan ar Braz ?

Fier de rien.

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Prochaines dates de Dan ar Braz :