Brest. Festival Astropolis, nous voilà !

astropolis 2023
© David Boschet

Le festival Astropolis est de retour à Brest du 28 juin au 2 juillet 2023 ! Rendez-vous des musiques électroniques incontournable en Bretagne, le festival prend la ville comme terrain de jeu pendant cinq jours de fête et de découverte musicale. Artistes de légende, piliers de la scène internationale et espoirs de demain s’y rencontrent pour le plus grand plaisir d’une communauté de fidèles sans cesse renouvelée depuis près d’une trentaine d’années.

Astropolis, c’est tout un poème ! C’est le début de l’été festivalier. C’est le retour à Brest, la pas si grise, éclairée des reflets de la mer d’Iroise. Ce sont les retrouvailles avec une équipe organisatrice au poil et avec un public prêt à en découdre dès l’après-midi et jusqu’au petit matin. Enfin, ce sont les découvertes musicales, les curiosités éveillées pour de nouvelles sonorités, les claques dont on ne se remet pas et qu’on gardera longtemps en mémoire. Pour toutes ces raisons, il nous tarde d’apercevoir au loin les grues jaunes du port de Brest, présage certain d’un week-end extatique.

astropolis 2023
Artwork : Clémence Mira

Astropolis vous donne rendez-vous du 28 juin au 2 juillet 2023 pour son édition estivale. Avec le désir de s’ouvrir à un public diversifié, le festival brestois commence ses festivités par une boum des enfants le mercredi, place de la Liberté. De 14 h à 17 h, bouts de chou et parents pourront esquisser quelques pas de danse, assister aux animations et participer aux ateliers.

Le jeudi, c’est aux ateliers des Capucins que ça se passe, pour un événement en collaboration avec Club Rade Passion (organisateur d’événement en rade de Brest). De 18 h à 23 h, la soirée sera dédiée principalement au concert live et aux territoires obscurs qui s’étendent entre le rock et les musiques électroniques, entre la dance music et l’expérimental. On y retrouvera notamment la Nantaise Saintes et sa synthpop. Ou encore le quatuor franco-londonien Madmadmad et leur joyeux bordel instrumental à mi-chemin entre post punk dansant et disco déjanté. Enfin l’inclassable Naomie Klaus (oui, vous avez bien lu) et sa musique définitivement leftfield, expérimentale dans la démarche, et pour cause, elle vit à Bruxelles, haut lieu de la musique de niche. Et n’oublions pas Constance Rosa Vertov, DJ rennaise évoluant dans la sphère post-punk.

C’est vendredi et on ne sait déjà plus où donner de la tête. Alors que les trains affluent, déversant sur Brest les premiers flots de festivaliers, l’Astrococktail démarre à 18 h au centre d’art contemporain Passerelle. Jusqu’à 22 h s’y produisent les DJ de Radio Nova, partenaire fidèle du festival, ainsi que les premiers artistes Dôme : l’excellent producteur Richelieu, originaire de Saint-Brieuc, qui proposera un live inédit annoncé « downtempo et coloré », et le duo bien nommé Floorfillers, de Vannes. Encore d’excellents producteurs, dans un registre disco house festif cette fois.

La prochaine étape incontournable du festival est le Vauban. Tandis que les DJ de Radio Nova animeront le bar de 22 h à minuit, les vraies festivités commencent à minuit au sous-sol, dans la salle mythique de l’hôtel brestois. Sous le regard bienveillant des portraits d’icônes d’hier défileront les futures idoles des jeunes. Parmi ces artistes, la Brésilienne Barbara Boeing, « reine de la feel good music », DJ et productrice à l’univers musical gravitant autour de la house solaire. Dans un registre house également, bien que plus deep et jazzy, on retrouvera le prodige Framboisier, originaire du Mans, et qui a surpris toute la scène française alors qu’il avait tout juste 16 ans. Le clou du spectacle sera sans doute Kampire, fameuse représentante de Nyege Nyege, festival ougandais, collectif et label à l’avant-garde des musiques électroniques africaines.

Vous préférez une ambiance plus sombre ? La Suite saura vous ravir, d’autant que le club brestois a beaucoup gagné en confort depuis ses derniers aménagements. Au programme, trois têtes d’affiche. Cassie Raptor, DJ et productrice parisienne désormais protégée du label Warriorecords, sème la terreur avec ses sets techno indus et ses productions époustouflantes de vitesse et de violence. Salomé, DJ et productrice géorgienne installée à Berlin, signée sur le prestigieux Lobster Theremin, incarne pour sa part une electro rave lorgnant autant la techno, la trance et l’acid. DJ Mell G, originaire de Hambourg, est quant à elle une révélation ghetto tech, ghetto house et electro, aux productions sensuelles et provocatrices et dont la performance DJ devrait faire suinter les murs et les corps. 

Viendront compléter cette affiche cinq artistes Dôme. Côté rennais, Eendracht, selector pointu de techno leftfield, electro, ou hardcore, Nessiel et Schloss en b2b, qui naviguent entre techno break et les eaux les plus profondes de la bass music. Côté Loire-Atlantique, on retrouvera d’une part la DJ Mystery Kid, animatrice de la Bakery Agency (nouvelle agence de booking d’artistes femmes) et son spectre musical suave, de la dark disco à l’EBM en passant par l’italo, et d’autre part le producteur et DJ S-006, amateur d’une techno sombre, grinçante et pleine de distorsion. À la sortie, n’écoutez surtout pas votre nouvelle connaissance brestoise qui vous propose de poursuivre la soirée avec plein de gens sympas : c’est un piège ! Car mieux vaut être en forme pour les festivités abondantes du lendemain.

astropolis 2023
© David Boschet

Samedi, il faudra être sur le pont dès 12 h 30 pour l’iconique Beau Rivage. Dans le jardin de l’académie marine, au pied du château de Brest, les artistes Dôme défilent toute l’après-midi : la DJ rennaise Söwe et sa disco house solaire faisant le tour du monde, les live ambient techno d’Ephere (Rennes) ou micro-house de Wooka (Rennes), le brillant DJ et producteur Adam BFD (Flers) qui réconcilie l’electro break et la house, enfin l’énergique Le Saint (Saint-Nazaire) et son cocktail de dance music des années 80 et 90. Ne ratez surtout pas l’invitée d’honneur de cet open air, la DJ et productrice belge Azo dont les morceaux se baladent allègrement dans les sonorités électroniques les plus dansantes, house, techno, electro, acid, trance, breakbeat.

Ce n’est pas tout, car toute la journée du samedi des événements ont lieu dans Brest. Dès le matin avec des ateliers de lutte contre les VSS (violences sexistes et sexuelles) à la ludothèque du PL Guérin. Place Guérin, vous pourrez aussi participer au traditionnel tournoi de pétanque Mix’n’boules (13 h-19 h). Il sera animé cette année par trois collectifs costarmoricains : Seanapse, Bon Abri et Atlas Circus. Envie de souffler ? À deux pas de là, les Brestois de Night Birds et les Nantais de Öz proposent une sieste électronique dans le patio du centre Passerelle (14 h 30-18 h 30). Le square Beautemps-Beaupré sera quant à lui investi par trois collectifs brestois : B Side, Versatyl et Séquence. Et à votre arrivée à Brest, n’oubliez pas de passer saluer les DJ et bénévoles de Radio Campus France qui installeront platines et plateau radio au Vauban (14-20h).

© Alban Gendrot – http://fb.me/agendrot

Une fois les athlètes bien échauffés par cette folle journée, c’est le moment fatidique du départ pour le manoir de Kéroual et son bois enchanté. Avec ses notes de lumières colorées dans les arbres, sa décoration, signée Les Oeils, immersive mais jamais tape-à-l’œil, le lieu touche au féérique. Ici, quatre terrains de jeu s’offrent aux ravers. Le festival Astropolis a la particularité d’avoir depuis toujours fait une place aux musiques électroniques extrêmes, au travers notamment de l’iconique scène Mekanik (avec deux k, comme dans ekkrou), curatée par le maître du hardcore français, Manu Le Malin. Cette année, ce dernier convie PRSPCT, fameux label de Rotterdam qui fête ses 20 ans d’activité. Le taulier Thrasher, qu’on retrouvera en b2b avec M. Le Malin, vient donc avec toute une flopée d’artistes du label : Adamant Scream en b2b avec Li-Z, Dolphin, Kilbourne, Tripped. Ils se baladeront de la techno industrielle au hardcore le plus violent, en passant par la drum’n’bass. On retrouvera également le duo techno hollandais Ghost In The Machine, la grande dame de la drum’n’bass française et amie du festival Elisa Do Brasil et deux formations live issues du catalogue Dôme : le trio Nze Nze et Namscha.

L’Astrofloor est quant à lui le refuge des noms les plus connus de la programmation d’Astropolis. S’y produiront les DJ résidents du festival, le Sonic Crew, un autre membre de la famille Astropolis, Blutch, et son live audiovisuel. On retrouvera également le légendaire Allemand Boys Noize, un b2b inédit entre l’Anglais Daniel Avery et l’Allemande Helena Hauff, le duo Soft Crash, formé par le Français Pablo Bozzi et l’Américain Phase Fatale, enfin une autre rencontre au sommet avec le b2b, inédit lui aussi, de la Polonaise VTSS et de la Turque Nene H.

À La Cour, on pourra assister à trois performances live : le Manceau Nouveau Monica, le duo américano-allemand Sha Ru et le Lyonnais LB aka Labat. Une programmation complétée par le New-yorkais LSDXOXO et les Australiennes Logic1000 et Haai.

Enfin, la scène Dôme accueille les artistes Dôme lauréats du tremplin de cette année. Là encore, c’est un bon cru qui vous régalera toute la nuit : les live de Arnaud Is Dancing (Rezé), Æven (Caen), Aval Douar (Quimperlé) et Noctam (Guipavas) et les performances DJ de Aasana (Nantes), Dju:n (Brest) et Rheist (Plumelec).

Il fera grand jour quand les festivaliers quitteront Kéroual. C’est le moment de faire ses adieux à Brest. Mais pour les plus courageux, une dernière soirée se tient au Vauban dimanche soir avec la Parisienne Paloma Colombe et The Driver, alias techno de Manu Le Malin.

Généreuse et défricheuse, voilà comment on pourrait résumer la programmation de cette nouvelle édition d’Astropolis. Elle promet, une fois de plus, un beau week-end brestois.

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© David Boschet
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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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