Fouesnant. Morsure, une exposition d’estampes à l’Archipel

Morsure est un rendez-vous estival incontournable pour les amateurs d’estampes organisé par l’Archipel, pôle d’action culturelle de Fouesnant (29). Du 8 juillet au 20 août 2022.

Découvrez-y les œuvres de 12 artistes aux univers, techniques et influences variés, réunis par le regard et la sensibilité de la plasticienne Violaine Fayolle. L’exposition est rythmée de rendez-vous – ateliers, stages ou encore démonstrations – qui invitent petits et grands à découvrir les dessous de la création et à appréhender l’aspect résolument ludique des techniques de gravure.

Violaine Fayolle, artiste & commissaire d’exposition

Née en 1981, l’artiste morbihannaise Violaine Fayolle s’engage dans la gravure sur bois en 2009. Après un travail sur plusieurs séries autour du monstrueux et de la norme, elle crée en mars 2014 une nouvelle espèce d’oiseaux hybrides : les désailés. Il s’agit d’oiseaux possédant des ailes mais elles leur sont malheureusement inefficaces pour le vol. Ces drôles d’oiseaux, privés d’une partie de leur nature, doivent alors trouver un autre sens à leur vie. Métaphores des humains parfois désorientés face aux mutations du monde contemporain, les désailés naissent de croquis naturalistes réalisés dans ses carnets de dessins à partir de matériaux divers récoltés çà et là et d’objets naturels d’origine végétale, animale ou minérale.

En 2021, dans le cadre de Morsure #1, elle a présenté à Fouesnant quelques pans de La forêt, œuvre monumentale de 12 mètres illustrant un lever de soleil sur un paysage forestier. Elle est composée de neuf diptyques réalisés à partir de seulement deux matrices que l’artiste a progressivement creusées pour rendre compte du processus de destruction/création qui caractérise la gravure “à bois perdu”, du noir vers le blanc, de la nuit vers le jour.

exposition morsure
Violaine Fayolle

En ces temps de remise en question, où l’humain est bousculé, éjecté de son confort et de sa posture toute puissante, il semble vouloir surtout se rassurer. Face à l’adversité à laquelle l’homme est confronté, comment réagit-il ? Qu’est-ce qui fait de lui un humain ? En quoi est-il ou non différent des autres espèces animales ?

Violaine Fayolle

Fanny Bazille : Manière noire, burin et sérigraphie

Fanny Bazille puise ses inspirations dans les émotions mais aussi dans les traces du temps sur la matière et les paysages. L’artiste travaille en taille directe, principalement au burin. Le travail de préparation est effectué à la peinture et aux pigments sur papier ; l’eau y joue un rôle de mise en mouvement des traits, apporte de l’organicité au dessin. Depuis peu, elle utilise également la sérigraphie pour retranscrire, dans un geste lent et appliqué, ces peintures réalisées assez instinctivement.

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Pierre Collin : Vernis mou, eau-forte et pointe sèche

L’œuvre de Pierre Collin est constituée d’allers et retours entre dessin, peinture et gravure. Comme autant d’expériences autour de même sujets, son travail évolue en séries qui parfois se chevauchent. Celle que nous présentons a été réalisée en 2016-2017, à l’invitation du Centre des Monuments Nationaux, gestionnaire du site mégalithique de Locmariaquer (Morbihan). Elle révèle un jeu entre ombre et lumière, une constante dans l’œuvre de l’artiste, et fait se regarder deux époques. Les contemporains semblent chercher des indices dans les traces offertes par leurs prédécesseurs tandis que leurs silhouettes projetées transforment ce monument de pierres gravées en labyrinthe hypnotique, où se superpose en creux l’image d’un Minotaure.

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Sabine Delahaut : Burin

Faut-il accepter ou refuser notre part d’animalité ? Cette question guide le travail de Sabine Delahaut qui échafaude des silhouettes oniriques engoncées dans un cérémonial de sophistications et d’apprêts. Ces personnages désincarnés, réduits à leur enveloppe, se heurtent à un monde animal, bien vivant, qui tente vainement d’instaurer un dialogue avec cet univers aseptisé et imperméable. Dans cette tentative de compréhension de deux mondes que tout oppose, le précieux allié qu’est le burin participe à la recherche d’une ligne narrative. Le geste prémédité de la lame révèle par les tailles répétées une chevelure maîtrisée, la matière d’un corset constricteur ou encore celle d’un velours opulent.

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Nicolas Lambert : Gravure sur bois

Dans un aller-retour entre la gravure et la peinture, l’œuvre gravée de Nicolas Lambert propose des déclinaisons de thèmes picturaux, notamment des bestiaires. Dans une apparente spontanéité, procédant de la technique du bois perdu qui ne peut être utilisée sans réflexion préalable, les animaux de Nicolas Lambert sont dépeints dans un trait brut, comme esquissés au couteau. Sans rien enlever au réalisme du dessin, ce mouvement instinctif semble au contraire guidé par une sensibilité et une empathie extrêmes. Ces animaux si familiers, presque humains dans leur posture, semblent nous interroger du regard.

exposition morsure archipel

Richard Leray : Enluminure au pochoir

Les recherches artistiques de Richard Leray sont influencées par son amour des lettres et des mots, outils et supports de créativité et d’émotion. L’artiste pratique l’enluminure d’art au pochoir, technique de mise en couleur et de multiplication inventée au Moyen-Âge, aujourd’hui en voie de disparition. Contrairement à l’enluminure à main levée, cette technique fait appel à des pochoirs gravés. Dans ses « poésies spatiales », l’artiste s’attache à un mot, fouille son image, explore son mystère, bataille amoureusement avec lui. Il le transforme et interroge ce qui semble sûr, évident, banal en lui. Au-delà du sentiment ludique qui émane de cette mise en scène du Verbe, le spectateur ne peut que ressentir physiquement les termes qui font de lui un être humain.

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Cédric Lestiennes : Sérigraphie

Passionné par le dessin et l’estampe, grand amateur de l’art du détournement, Cédric Lestiennes développe depuis quelques années un travail d’inventaire un peu particulier. À la manière des planches naturalistes Deyrolle, cette série d’affiches sérigraphiées répertorie des espèces qui n’ont jamais existé, fruits d’hybridations improbables. S’inspirant de nos objets du quotidien, de références à la littérature ou à la culture populaire, l’artiste réinterprète la nature par le prisme du culturel, jusqu’à la malmener parfois. Qu’on s’en inquiète ou qu’on s’en émerveille, ces transformations témoignent bien de l’incroyable source d’inspiration que représente la nature.

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Iris Miranda : Gravure sur bois

Iris Miranda se souvient de la fascination éprouvée enfant devant la minutie des planches gravées des livres anciens de Sciences-Naturelles. Aujourd’hui l’artiste grave des images pour faire corps avec le monde, au travers des sensations qu’elle éprouve. Ses outils labourant le bois génèrent une matière sensible et organique, cherchant inlassablement à capter les frémissements de la vie, du désir et de ses mystères insondables. Ses portraits gravés, bruts et délicats à la fois, nous invitent dans une relation de regards à passer de l’autre côté du miroir et à rencontrer l’altérité, là où l’intime rejoint l’universel.

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Bich Rosalie Nguyen : Gravure en taille douce et chine collé

Bich est née au Vietnam. À cette identité originelle se superpose celle de Rosalie, officialisée dix-huit ans plus tard, en France. Dans le parcours artistique de Bich Rosalie Nguyen, la gravure découle du dessin, un ami qu’elle qualifie d’indispensable pour combler la solitude. La gravure est aujourd’hui le principal médium d’expression de l’artiste qui s’est progressivement appropriée les techniques offertes par la taille douce – burin, manière noire, eau-forte, pointe sèche, chine collé – comme autant d’outils d’exploration de ses origines.

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Jeanne Rebillaud : Burin

Depuis sa découverte de la gravure, par hasard durant ses études, Jeanne Rebillaud se consacre presque exclusivement à cette discipline, notamment à la pointe sèche qu’elle apprécie pour le rapport direct qu’elle offre avec le métal. Les sujets de ses estampes ont évolué au fil des ans ; la réalité laissant de plus en plus de place à l’imagination, le monde qui l’habite supplantant progressivement celui qui l’entoure. Dans les images présentées, des silhouettes humaines se transforment en êtres joueurs, solitaires, parfois bestiaux.

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Mélissa Tresse : Eau-forte, aquatinte et pointe sèche

L’univers graphique et narratif de Mélissa Tresse se nourrit des rapports formels et surtout sensibles qui s’établissent entre l’humain et l’animal. Fascinée par l’incroyable mixité du vivant et le potentiel de formes qu’il recèle, l’artiste tente de suggérer la nature étrange des corps représentés tout en gardant une grande spontanéité dans l’écriture graphique. Le mythe et la fable sont pour elle comme un langage vivant qui lui sert à interroger le présent.

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Raúl Villullas : Gravure sur bois

Aux côtés de la peinture et du dessin, la gravure sur bois permet à Raúl Villullas de s’exprimer dans un langage graphique fort tout en lui posant un défi permanent : celui de faire coïncider une expression artistique libre et spontanée avec un savoir-faire technique, maîtrisé et pointu. L’estampe doit être un lieu de rencontre entre l’artiste et l’artisan. Son œuvre s’appuie sur un imaginaire personnel nourri par le goût de la poésie, de la littérature et de la musique. Les références à la mythologie et aux symboles y sont nombreuses et rendent possibles une infinité de récits.

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Mikio Watanabe : Manière noire

C’est d’abord à travers l’expression du nu féminin que Mikio Watanabe s’initie à la manière noire. Cette technique de gravure en taille douce, qui exige énormément de patience et de maîtrise, permet d’obtenir des rendus particulièrement impressionnants dans les effets d’ombre et de lumière. Depuis quelques années, l’inspiration de Mikio Watanabe puise presque exclusivement dans les mondes animal et végétal. Les estampes présentées dans cette exposition révèlent un regard plein d’humilité, attentif à la fragilité du vivant, à sa beauté éblouissante et presque intimidante.

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Au programme

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Mais aussi …

En marge de l’exposition, des rendez-vous sont proposés avec les artistes exposés pour rendre compte des différentes étapes qui, avant d’aboutir à une estampe, jalonnent le chemin du graveur. Ateliers d’initiation, stages, démonstrations, conférence ou encore visite invitent petits et grands, néophytes ou graveurs/artistes amateurs, à découvrir les dessous de la création et à appréhender l’aspect résolument ludique des techniques de gravure. Pointe sèche, linogravure, eau-forte, manière noire, sérigraphie ou même enluminure au pochoir… Les rendez-vous explorent la réjouissante multitude des procédés de gravure permettant de créer une estampe.

Exposition Morsure à l’Archipel, 1 rue des Îles, 29 170 Fouesnant-les-Glénan, du vendredi 8 juillet au samedi 20 août 2022

Entrée libre et gratuite

Vente d’estampes des artistes exposés au sein de l’exposition

Renseignements au 02 98 51 20 24, à contact.archipel@ville-fouesnant.fr et sur www.archipel-fouesnant.fr

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