Kush : cette drogue plus mortelle que le Fentanyl ravage l’Afrique

kuush

​Le « kush » est une drogue de synthèse hautement addictive qui s’est rapidement propagée en Afrique de l’Ouest depuis son apparition en Sierra Leone en 2022. Cette substance a entraîné des milliers de décès dans la région, affectant particulièrement des pays comme le Liberia, la Guinée, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal. ​

À Freetown, capitale de la Sierra Leone, le kush est omniprésent, des bidonvilles aux quartiers plus aisés. De nombreux jeunes, souvent désœuvrés, se tournent vers cette drogue pour échapper à leur réalité difficile. Par exemple, Mohamed, 25 ans, collecte des ordures pour financer sa consommation quotidienne de kush, dépensant environ 200 leones (9 euros) par jour. Kadiatu, 22 ans, a sombré dans la prostitution à cause de sa dépendance, perdant tous ses biens et portant des cicatrices des violences subies dans la rue. ​

Au Sénégal, notamment à Dakar, le kush a également fait son apparition. Dans des quartiers comme Colobane, des sans-abri consomment cette drogue quotidiennement. Ibrahima D., mécanicien de 50 ans, fume du kush depuis six mois pour « atteindre l’autre monde » et oublier ses problèmes. Il témoigne avoir vu des consommateurs « tomber et ne jamais se relever ». 

Les infrastructures médicales sont submergées par l’afflux de patients liés au kush. En Sierra Leone, l’unique hôpital psychiatrique du pays est la seule structure à sevrer les toxicomanes. Les patients y sont entassés par dizaines dans des dortoirs, attendant un traitement qui dure de trois à six semaines. Le directeur médical par intérim, Jusu Mattia, estime qu’au moins 60 % des admissions sont liées à une addiction, la majorité concernant le kush. Il déplore que seuls les cas les plus sévères soient pris en charge, laissant de nombreux « zombies » sans assistance.

Face à cette crise, les autorités peinent à endiguer la propagation du kush. En Sierra Leone, malgré la déclaration d’une guerre contre cette drogue par le président Julius Maada Bio en 2024, les « cartels » – bars de consommation de kush – prolifèrent, parfois à proximité des postes de police. La corruption locale est devenue endémique, compliquant les efforts de lutte contre ce fléau. 

Au Sénégal, les forces de l’ordre sont confrontées à la difficulté de contrôler la distribution de cette drogue bon marché et accessible. Les dealeurs, souvent issus de pays voisins comme la Guinée, profitent de la demande croissante pour s’implanter dans les quartiers populaires de Dakar. ​

Le kush représente une menace majeure pour la santé publique en Afrique de l’Ouest. Les témoignages poignants de consommateurs et les défis auxquels font face les autorités illustrent l’urgence d’une réponse coordonnée et efficace pour lutter contre cette drogue dévastatrice.​

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