Connaissez-vous la promession qui venait du froid ?
Depuis 1999, la Suède s’impose comme pionnière dans le domaine des funérailles écologiques grâce à une méthode révolutionnaire : la promession. Développée par la biologiste suédoise Susanne Wiigh-Mäsak, cette technique funéraire offre une alternative respectueuse de l’environnement à l’inhumation traditionnelle et à la crémation. À travers un processus innovant, la promession permet une décomposition plus rapide et un retour à la terre dans des conditions optimales, réduisant ainsi l’empreinte écologique des rites funéraires.
La promession repose sur l’utilisation d’azote liquide à -196 °C, une méthode qui permet de préserver la dignité du défunt tout en favorisant un cycle de retour à la nature. Voici les étapes clés de ce processus :
- Congélation du corps : Le défunt est plongé dans un bain d’azote liquide, ce qui le refroidit instantanément à une température extrêmement basse.
- Fragmentation : Une fois durci par le froid, le corps est placé sur une table vibrante qui le réduit en fines particules, sans brûler ni polluer l’environnement.
- Élimination de l’eau et des métaux : L’eau contenue dans les particules s’évapore naturellement, et les métaux issus de prothèses ou plombages dentaires sont retirés pour éviter toute contamination du sol.
- Dépôt dans une urne biodégradable : La poudre obtenue est placée dans une urne en amidon de maïs ou en cellulose, 100 % biodégradable.
- Inhumation écologique : L’urne est enterrée à faible profondeur, permettant aux nutriments de nourrir directement la terre et d’accélérer la régénération des sols.
Contrairement à l’inhumation classique, qui entraîne une lente décomposition et la contamination éventuelle des nappes phréatiques, la promession évite ces inconvénients. Elle est aussi plus propre que la crémation, qui libère du CO₂ et des polluants comme le mercure. En prime, l’urne biodégradable favorise un retour rapide à la terre. Les nutriments sont absorbés en quelques mois, enrichissant la biodiversité.
Au-delà de l’aspect écologique, la promession reflète l’idéal suédois du lagom – ni trop, ni trop peu, juste ce qu’il faut. Un dernier geste simple, équilibré et en accord avec la nature. Cette philosophie trouve écho dans de nombreuses traditions spirituelles qui prônent une connexion respectueuse avec l’environnement.
Bien que la promession ait été développée en Suède il y a plus de deux décennies, son adoption reste freinée par des obstacles réglementaires et culturels. Mais la prise de conscience écologique aidant, plusieurs pays commencent à s’intéresser à cette alternative. La France, par exemple, réfléchit à encourager les pratiques funéraires durables et réduire l’impact environnemental des enterrements.