On n’a pas l’habitude de parler des maisons d’édition qui profitent parfois outrageusement des auteurs en mal de publication. Mais bon, Unidivers fera une exception pour un jeune homme, Florent Babillote. Il vient de sortir aux éditions Kirographaires un ouvrage dense de 347 pages. Comme une thérapie. Obscure Clarté est une lutte contre la maladie, terrible, sournoise qui ronge l’âme et détruit l’esprit.
Florent Babillote souffre de schizophrénie. Florent souffre tout simplement. A travers l’écriture, il soigne ses maux dans un déluge de mots. « L’inspiration retrouvée, écrit-il, il ne me reste plus qu’à me laisser guider par ma plume. Elle vogue sur les pages, se noie dans mon âme, ausculte mes larmes. Elle me bouscule, elle m’épie sans cesse. Elle me détruit. »
Florent sculpte sur ses petits bouts de papier des poèmes et des hymnes à la vie. C’est parfois tendre. Mais surtout mélancolique et souvent dur. Car quelle vie ! Il fut un petit garçon ballotté dans une famille déchirée, un adolescent en mal d’amour face la complexité de son père. « Un attardé intelligent, ajoute-t-il. Je suis simplement un crayon triste, une ancre qui s’efface peu à peu, une page pleine de ratures, de boursouflures. »
Mec de mots, Florent a trouvé la force d’écrire, d’entrer en transe, d’écrire tout simplement…de combattre cette maladie qui avait enfoui ses passions dans ses entrailles. Il ne restait plus que les mots pour exprimer ses sensations. Florent a réussi son pari. Il est devenu écrivain.
Florent Babillote, Obscure-Clarté, aux éditions Kirographaires, 347 p., au prix de 20, 95 euros.