Loupiote Club. La mode aussi se recycle

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Loupiote Club s’est installé en janvier 2023 pour une résidence à l’hôtel Pasteur de Rennes. Jeune marque textile associative, elle est portée par trois Rennaises qui proposent une vision alternative de la mode fondée sur la seconde main et l’upcycling. Avec leurs créations, leurs fripes ou leurs babioles, bibelots et gadgets chinés en brocante, les trois jeunes femmes ont surtout à cœur de mettre de la lumière, de la couleur et de la douceur dans nos vies.

C’est au premier étage de l’hôtel Pasteur de Rennes, dans un des espaces confiés aux projets émergents, que nous rencontrons les créatrices de Loupiote Club. Installées depuis début janvier 2023, Jeanne-Lore Garcia, Mélanie Janin et Nancy May y ont fait un nid à leur image, tout en couleurs et en motifs bariolés. Leurs créations textiles habillent les murs blancs, tandis que les bibelots meublent les étagères. Pour le moment endormies, les machines à coudre attendent sagement leur prochain concert dans la seconde pièce de l’atelier.

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Mélanie Janin, Jeanne-Lore Garcia et Nancy May

L’aventure de Loupiote Club débute en 2021. Les trois amies sortent de la crise sanitaire avec l’envie de monter un projet qui leur ressemble. Chineuses invétérées, elles pensent d’abord à lancer une friperie-brocante. Mais très vite, l’idée d’y inclure de la création textile fait son chemin. 

Car Nancy May est couturière. Depuis toute jeune déjà elle réalise de petits travaux, puis suit un baccalauréat métiers de la mode et du vêtement au cours duquel elle se professionnalise. À la sortie de ses études, elle se détourne du domaine, rebutée par l’industrie de la mode, la fast fashion et la production de masse. Pourtant, Nancy adore coudre et elle revient à cet amour du travail manuel pendant les confinements, s’amusant à faire des vêtements à partir de vieux plaids. 

Jeanne-Lore Garcia aussi s’était mise à la couture quelque temps avant de lancer Loupiote Club. « Je n’achète plus de neuf depuis longtemps, au début parce que j’en avais marre, dès que j’achetais un t-shirt, de voir tout le monde avec. Puis par conscience écologique, la mode jetable ça ne me convient pas. On m’a offert une machine à coudre et j’ai commencé à apprendre toute seule dans l’idée de faire un maximum de choses par moi-même, de ne pas jeter dès que c’est abîmé ».

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© Mélanie Janin

La création à partir de matériaux de seconde main rejoint et prolonge le projet de friperie. Elle y ajoute une dimension créative à une réflexion critique et écologique sur la mode actuelle et les façons de la consommer. Ainsi Loupiote Club sera à la fois une marque textile et une friperie-brocante, mais avant tout un esprit de la seconde main, et une esthétique où le kitsch s’exprime en couleurs aussi enfantines et excentriques que douces et rassurantes. L’association emprunte son nom à la chatte d’un ami, Loupiote, qui fait naître les sourires partout où elle passe.

À l’été 2021, invitées par le collectif Comme ça à un événement à la ferme de Quincé, les trois amies se lancent. Elles prennent d’assaut les Emmaüs et Secours populaires à la recherche de tissus de qualité qui ont résisté au temps et tiendront encore de longues années si bien entretenus. « Ce sont nos moments préférés », confie Nancy May. Chercheuses de trésors dans l’océan de la seconde main, elles débusquent les perles rares, tissus à motifs, imprimés, jeans aux reflets de leur univers. L’objectif que Loupiote Club se fixe est de « proposer des pièces qui sortent de l’ordinaire », affirme Nancy. Cette dernière est la principale couturière, aidée de Jeanne-Lore Garcia qui s’occupe aussi des parties administratives de l’association. Quant à Mélanie Janin, elle gère l’image de la marque, le graphisme, les shootings et les réseaux sociaux, en plus d’être la reine de la fripe et de la brocante. 

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© Mélanie Janin

Après un premier événement qui suscite un bel accueil, et une première série de chemises Loupiote Club, l’association participe régulièrement à des événements musicaux. Ce sont autant d’occasions de vendre leurs dernières trouvailles que de présenter leurs dernières créations. Celles-ci sont soit des customisations de pièces existantes (empiècements, dépareillements, etc.), soit des créations à partir de tissu. La marque a aujourd’hui à son actif une dizaine de modèles : chemises, sacs, pantalons, salopettes, et bientôt un corset, chaque pièce étant unique, selon le matériau à disposition.

Pas de calendrier en saisons, comme dans la fast fashion, Loupiote Club veut « produire de manière consciente et raisonnée, sans objectif de rentabilité », explique Jeanne-Lore Garcia. Alors que les prix décollent dans les friperies des centres-ville, la mode de la seconde main se démocratisant à nouveau, le rayon fripes de l’association reste sur des tarifs abordables, entre 20 et 30 euros la pièce. De même pour les créations, le prix est calculé sur le temps de travail nécessaire, entre 30 et 40 € pour les customisations, jusqu’à 80 € pour les pièces créées entièrement.

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© Mélanie Janin

Les prix de Loupiote Club sont donc comparables à ceux de produits neufs du prêt-à-porter classique, mais pour des pièces uniques ou rares, durables et garanties à vie. Conscientes que ces prix restent inaccessibles pour certains portefeuilles, les fondatrices de Loupiote Club souhaitent développer leur volet associatif en proposant des ateliers couture accessibles avec la carte Sortir !, ou encore des ateliers de sensibilisation au réemploi vestimentaire à destination des scolaires. « On ne veut pas être juste une structure qui vend des fringues, on a un message qui nous tient à cœur et qu’on veut faire passer. On aimerait avoir un impact social, montrer que c’est possible de consommer autrement », affirme Jeanne-Lore Garcia.

La résidence de trois mois à l’hôtel Pasteur doit permettre à Loupiote Club de commencer à mettre en place ces nouveaux projets, et après de premiers tests les ateliers couture devraient voir le jour en février 2023. L’espace qui leur est confié dans l’ancienne faculté des sciences offre de plus à l’association la possibilité d’avoir enfin un atelier pour leurs créations, un espace de stockage, d’exposition et de vente. Il est ouvert aux visites sur demande pendant la semaine, et en continu le vendredi de 9 h 30 à 18 h.

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Vous pourrez aussi retrouver Loupiote Club et ses merveilles au TNB le 25 février, en compagnie d’autres créateurs et créatrices de l’upcycling. De nouvelles créations sont en préparation, dont certaines avec la peintre rennaise Camille Lecoq (milleune.creations). Parmi elles, « des pièces Loupiote classiques et des petits plaisirs », annonce Nancy May. De quoi rendre la vie plus Loupiote, c’est-à-dire « plus douce, plus belle, plus colorée », précise Jeanne-Lore Garcia.

Vidéo avec le trio de Loupiote à partir de 10’45 :

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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