Le Jardin Moderne proposait jeudi dernier un marché de Noël un peu spécial… Pour la cinquième année consécutive, cet événement visait deux objectifs : se différencier de nombre de marchés de Noël en invitant à exposer des artistes et artisans du bassin rennais. Quelle bonne idée !
Le don d’ubiquité du père Noël est décidément très étonnant. Mais ses changements radicaux de styles le sont encore plus ! Les barbus ne ressemblent pas tous. Pansu et paternaliste dans les grandes surfaces, homme-sandwich dans les rues, avec ou sans Coca-Cola, il est partout mais sans cesse différent.
Au Jardin Moderne de Rennes, « espace d’aide à la création et la diffusion des musiques actuelles » avant tout « lieu de rencontre », le père Noël se sérigraphie – par Éric Mahé, de l’Atelier du Bourg – et « ne rigole pas ». Au Jardin Moderne, pas de grasses tartiflettes ou de gadgets rose bonbon. Ce marché de Noël ressemblerait davantage à celui de la place Hoche ou aux Art du du feu – des créations entre art et artisanat – qu’à celui du Parlement. Du vin chaud, bien entendu, mais aussi des gaufres, du caramel au beurre salé et de la poutine. Et surtout la fine fleur en matière de culture et décoration à Rennes. Pour éviter d’offrir à tout le monde le cadeau de tout le monde, rien que mieux que ces présents originaux : sérigraphies, vinyles, écharpes en tissus rares, bijoux faits main, etc.
Côté musique, le coup de cœur revient au stand de Guitars Box. Jacques Corre, dont l’atelier est basé à Bédée, fabrique des cordophones primitifs à partir de matériaux de récupération. Le but, produire un son blues et surtout partager son savoir-faire. Jacques Corre organise des ateliers pour apprendre à fabriquer son instrument et s’en servir. Le « luthier sauvage », comme il s’appelle, n’a pas hésité à mettre l’ambiance au Jardin Moderne avec quelques morceaux.
Les autres exposants ne sont pas en reste : la philosophie est souvent celle du « do it yourself », de la récupération, de l’artisanat. Le monde de la sérigraphie rennaise était d’ailleurs bien représenté avec L’atelier du bourg et la Presse Purée. Niveau art, nous pouvions aussi découvrir les créations rock, métal et roller derby de Will Argunas. Pour des décorations un peu plus douces, les visiteurs se voyaient proposer des plantes au Boudoir Botanique ou encore des tee-shirts par l’association Banana Juice. Parmi les créateurs de bijoux, mention spéciale à Thomas Higgins. Originaire d’Australie, il fabrique artisanalement des cottes de mailles en laiton, bronze ou acier : splendide.
Cher Santa Claus, des livres pour le 25 ? Pas de problème : entre autres, les éditions de Juillet étaient présentes pour proposer des beaux livres d’images. Mais aussi Ubutopik, un collectif à vocation éditoriale dont l’objectif consiste à toucher un public éloigné de la lecture. En somme, tout était réuni durant cette soirée pour faire un autre Noël. Petite touche de gaieté en plus : les deux crooners de Peep-Impro se sont lancé un défi… improviser une chanson sur un mot du public. Une bonne idée musicale pour égayer les prochains jours de fête !