Comme chaque année à la période estivale, la Mode s’est installée dans les Halles Martenot le temps d’une journée. Lundi 25 juin 2018, la promotion 2017/2018 de l’école de mode ESMOD de Rennes a présenté son show devant une foule de personnes. Chemises, jupes, tailleurs, mode homme ou encore maille – pour ne citer que quelques catégories – ont défilé pendant 2 heures, sous les yeux impressionnés du public. Compte-rendu.
Du monde se bouscule aux portillons pour assister au rendez-vous annuel de l’école Esmod, réputée pour sa formation. Avec le défilé « Happiness », aux couleurs du bonheur, l’école de référence du Grand Ouest souffle ses trente bougies.
Avec des créations embellies par un maquillage et une coiffure réalisés par les élèves de l’Academy – formation d’excellence aux métiers de la beauté – et des lunettes originales et rétro de la boutique Optique Venez Voir (Rennes), les étudiants ont dévoilé le travail d’une année.
Au programme : de la couleur, du motif, des jeux de matières et des coupes pour des vêtements tendance parfois même innovants, aux inspirations multiples !
Les premières années lancent les hostilités
Le début du spectacle commence en douceur : chemises et pulls blancs défilent un à un, accompagnés d’une jupe ou d’un short. Chaque style est différent, il y en a pour tous les goûts. Qu’elle soit sophistiquée ou bohème, la couleur donne un air minimaliste aux tenues, une aura de pureté. À chaque nouvelle création qui passe, le style de l’étudiant se dessine. Ils ne sont qu’en première année, mais déjà des styles assumés ressortent.
Certaines créations plus originales attirent l’attention d’Unidivers comme cet ensemble d’un blanc immaculé : un petit pull agrémenté de nuages de tailles et techniques différentes. Cette référence à la mode nippone apporte le côté kawaï représentatif de cette tendance. Elle détonne agréablement avec les chemises plus cintrées.
Manches bouffantes, gigot ou encore asymétriques, le public découvre de nouvelles techniques toujours plus complexes. Une chemise cintrée et des épaulettes argentées extra-larges plaquées rappellent la forme d’une veste officier. Un clin d’œil à la mode futuriste qui reviendra tout au long du défilé.
Le port de lunettes de la boutique Optique Venez Voir et de baskets – quand elles ne sont pas pieds nus – apportent la touche branchée et décontractée nécessaire à un look. Après le blanc viennent les couleurs acidulées des chemises à motif. Le carreau sous toutes ses formes se dandine sur la scène pour une collection variée. Que ce soit du vichy, tartan ou carreaux, chaque chemise ou blouse est unique par sa découpe et son tombé.
Les robes font ensuite leur entrée et annoncent la fin des créations des premières années. Tenues de ville ou de soirée, elles ont chacune une particularité qui accroche le regard : travail de la dentelle, du voile, ou des manches.
Cap sur les deuxièmes années
Le Casual Wear entre en jeu et la difficulté technique monte d’un cran. C’est l’heure des grosses pièces, chaque modèle a un look propre. Le blanc est de retour, mais ré-haussé cette fois de bandes de couleur pour donner du piquant à la tenue : jaune, rouge ou rose, on sent quelque peu l’influence de Mondrian dans les rayures de ces créations.
Quand vient le tour des tailleurs, le regard devient plus admiratif (après tout, c’est une des techniques les plus compliquées en matière de couture). Ce vêtement emblématique du créateur Yves Saint-Laurent est revisité en feutre, sergé, ou coton. À chacun sa matière pour un look différent.
La marinière est également présente dans une tenue et rappelle le grand maître Jean-Paul Gauthier (il n’est jamais loin des podiums !) alors qu’un look plus rock suit : une veste en cuir noir proche du perfecto. Avec une combinaison rayée, de grosses lunettes glam’ et des escarpins noirs, le look est complet et sans faute.
Que proposent les étudiants en matière de panoplies ? Des robes longues qui collent parfaitement à la température estivale du moment, des tenues citadines et d’autres, plus extravagantes. Du kaki à l’orange, en passant par le gris et le rouille, les tons sont parfois neutres, et d’autres fois plus osés. Il en va de même pour les coupes.
Les troisièmes années et leur spécialisation
Le premier passage des troisièmes années commence avec des tenues galactiques. La transparence rencontre le simili cuir argenté avant de laisser place à une panoplie plus punk. L’emploi du tartan rappelle aussitôt Vivienne Westwood, grande prêtresse du tissu à carreaux écossais.
Les panoplies Luxe ne sont pas en reste, l’originalité est au rendez-vous. Il en va de même pour la Mode Homme.
Après le bombers et le pantalon aux motifs floraux et les broderies kitsch de la Vierge Marie et de fleurs pour un look à la dernière mode, les étudiants s’emparent des silhouettes déstructurées et volumes disproportionnés, peut-être un léger écho à Rei Kawakubo, créatrice de la célèbre marque Comme des garçons.
La spécialisation unisexe a privilégié les couleurs en demies teintes – bleu clair, gris, kaki – et les vêtements oversizes tandis que le rose et le velours, deux valeurs sûres cette année, servent une collection plus girly.
Le défilé se termine avec les Créations Scéniques. Sont proposées des créations aux techniques multiples, le travail de découpe du cuir, bleu marine à l’argenté, on passe au rose poudré et gris avant de se tourner vers le rouge et noir.
Parmi les collections, une robe couleur pastel époustouflante de par sa technique d’exécution. De multiples drapés constituent une forme et un tombé à mi-chemin entre les collections d’Alexander Mcqueen et de Viktor and Rolf. À ses côtés, les mannequins ont revêtu de capes noires bi-matière pour une collection à la fois sophistiquée et originale.
Comme tout défilé, une robe de mariée termine la soirée. Cette année, les tenues du couple de mariés prennent la forme de cape-manteaux. Avec sa longue traîne parsemée de fleurs en tissu et son tombé, la mariée fait l’unanimité dans le public et clôture le défilé sous les applaudissements.
Une nouvelle fois, le pari est gagné. Les étudiants peuvent enfin souffler et jeter un regard en arrière, satisfait de leur travail. Quelles nouvelles surprises pour l’année prochaine ?