La saison de l’opéra de Rennes s’ouvre le 16 octobre avec une audacieuse programmation baroque : Orlando.
Au-delà de l’audace du directeur de l’opéra, Alain Surans, il faut se réjouir de voir les énergies bretonnes (Opéra de Rennes, Quartz de Brest et le Centre Dramatique de Bretagne de Lorient) se fédérer autour de cette production à laquelle le Théâtre du Capitole de Toulouse et l’Opéra royal du château de Versailles n’ont pas tardé à s’agréger. « Il fallait un magicien tutélaire pour cette convergence, comme à vrai dire il en faut toujours, à l’Opéra, pour unir des corporations très diverses et les faire travailler à la fragile et fascinante incarnation d’une œuvre de théâtre musical » assure Alain Surans.
Ici, ce ne sera pas Merlin mais Zoroastre, devin et magicien agissant, qui, du début à la fin, accompagnera un Orlando tiraillé entre la gloire du guerrier et les délices de l’amour, l’ambition et la passion, le devoir et le désir, soumis aux sentiments humains jusqu’à la folie.
Pour servir l’œuvre, Alain Surans nous promet « une distribution vocale du plus haut niveau international ». À commencer par le rôle-titre tenu par le contre-ténor canadien David DQ Lee qui se produira également cette année à Copenhague et Cracovie (Le Messie), à Dortmund (Serse) ou encore à Berlin (Un songe d’une nuit d’été). Quant au public rennais, il retrouvera avec bonheur Kristina Hammarström, la Fricka pleine de sensibilité de la Walkyrie donnée à Rennes la saison passée.
Cet Orlando marquera les retrouvailles de Jean-Christophe Spinosi et Eric Vigner après leur première collaboration, en 1996 à Lorient, pour l’illusion comique.
Entre temps Jean-Christophe Spinosi a fait évoluer son Quatuor initial en Ensemble Matheus, et a connu le succès que l’on sait tout en gagnant l’amitié d’artistes tels que Cecilia Bartoli, Nathalie Dessay ou Philippe Jaroussky. Il assurera la direction musicale d’Orlando avec l’exaltation et le talent baroque qu’on lui reconnaît.
Quant à Eric Vigner, devenu directeur du Centre Dramatique de Bretagne de Lorient, il a continué d’œuvrer pour le théâtre, il a également fait ses débuts à l’opéra (La Didone à Lausanne et Montpelier, l’Empio punito à Leipzig, Antigona à Montpelier et au Châtelet). À Rennes on lui devra les décors et les costumes, ainsi que la mise en scène qu’il conçoit « comme un spectateur ébloui par le travail des chanteurs, se laissant porter par la direction musicale de Jean-Christophe Spinosi ».
Les amateurs très avertis attendront, peut-être, au tournant cette production risquée. Orlando est une œuvre exigeante : du rôle-titre, qui doit assumer la complexité du personnage et être rompu au chant baroque, au metteur en scène, confronté à neuf décors et des effets spéciaux, en passant par les musiciens qui doivent servir une partition contrastée. Les autres, au rang desquels nous sommes, attendent simplement de se laisser porter par un spectacle qu’ils espèrent magique.
MERCREDI 16, 20h – JEUDI 17, 20h – SAMEDI 19, 18h – LUNDI 21, 20h
David DQ Lee, Orlando
Adriana Kučerová, Angelica
Kristina Hammarström, Medoro
Sunhae Im, Dorinda
Luigi De Donato, Zoroastro
Eric Vigner, mise en scène, scénographie, costumes
Ensemble Matheus
Jean-Christophe Spinosi, direction
Photos : Courtoisie de l’Opéra de Rennes
Opéra de Rennes Orlando d’Haendel
Place de la Mairie, 35000 Rennes
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A l’Opéra de Rennes Orlando, un Haendel « made in Breizh »