Paris. La Galerie Kugel présente les émaux de Limoges de la Renaissance et leurs collectionneurs

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Emaux de Limoges

L’exposition Immarcescible : Les émaux de Limoges de la Renaissance et leurs collectionneurs, visible jusqu’au samedi 20 décembre 2025, donne à voir des objets émaillés de la Renaissance, issus des ateliers de Limoges.

L’exposition Immarcescible : Les émaux de Limoges de la Renaissance et leurs collectionneurs propose de découvrir un ensemble inédit de plus de 70 pièces rares. Avec leur pouvoir de traverser le temps, les émaux de Limoges de la Renaissance fascinent depuis cinq siècles par leur éclat resté intact. Cette exposition retrace leur histoire, mais aussi celle de leurs collectionneurs, passionnés et visionnaires, qui font resurgir la beauté intemporelle de ce patrimoine limougeaud.

Parmi les familles de collectionneurs figurent Rothschild & Co, Hubert de Givenchy, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, mais aussi des Américains fortunés tels que J. P. Morgan, Henry Clay Frick ou William Randolph Hearst.

Émaux de Limoges

L’exposition honore une quinzaine d’émailleurs, la plupart travaillant au sein de véritables dynasties. Elle permet de reconsidérer la place de certains d’entre eux et d’élargir considérablement la production d’autres.

La Galerie Kugel a, par exemple, rassemblé douze des cinquante-six plaques circulaires de la série des Preux de l’émailleur et miniaturiste Couly Nouailher (1515-1588) ; sur une plaque ovale figure le roi David, empreint d’expressivité. À Limoges, les émailleurs trouvent leur inspiration dominante dans les gravures nordiques et italiennes ainsi que dans celles de l’école de Fontainebleau.

Émaux de Limoges

Un peu d’histoire :

L’émail de Limoges apparaît au milieu du XIIe siècle, avec une technique de travail appelée « émail champlevé », où un peu de matière est retirée pour y incruster de l’émail. Cette technique connaît un vif succès en Europe occidentale, mais disparaît au milieu du XIVe siècle.

À la fin du XVe siècle, Limoges, déjà renommée pour ses émaux médiévaux, développe une nouvelle manière de peindre le cuivre avec une technique appelée émail peint. Les émailleurs mettent au point la grisaille, technique dérivée de l’émail peint, qui devient très vite la marque de fabrique de la production limousine de cette époque.

Émaux de Limoges

Techniquement, la pose de l’émail repose sur le principe suivant : les couleurs sont appliquées en aplats sur un fond blanc, lui-même ayant pour base une sous-couche noire. Le dessin est tracé à l’aiguille dans la couche blanche et apparaît en transparence. L’or vient relever les détails décoratifs.

Jusque dans les années 1530, les émaux se présentent sous forme de plaques montées en triptyques ou en retables. Ce sont des objets de dévotion ornés de scènes religieuses. Les artistes restent anonymes et ne signent pas leurs créations, à l’exception de Nardon Pénicaud (1470-1542). Le métier des émailleurs est encore assimilé à celui des orfèvres.

Émaux de Limoges
Nardon Pénicaud : Crucifixion

Au XVIe siècle, le marché de l’émail est bien établi hors des frontières du Limousin. C’est avec l’émailleur, dessinateur et graveur Léonard Limosin (1505-1577), introduit à la cour de France, que l’usage de l’émail peint se diversifie. Léonard Limosin reçoit d’importantes commandes du roi François Ier, puis d’Henri II et de l’entourage royal en général…

Des dynasties d’émailleurs apparaissent : celle de Nardon Pénicaud, les Reymond ou encore les Courteys, qui connaissent jusqu’à la fin du XVIe siècle une exceptionnelle réussite…

Infos pratiques :

Jusqu’au samedi 20 décembre 2025, exposition Immarcescible : Les émaux de Limoges de la Renaissance et leurs collectionneurs
Galerie Kugel, Hôtel Collot – 25, quai Anatole-France – 7e arrondissement de Paris

Ouvert du lundi au samedi, de 11h à 18h – fermeture le dimanche
Contact : 01 40 60 86 23

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.