Le Pont Neuf, le plus vieux pont de la capitale, sera bientôt revêtu d’une œuvre éphémère conçue par l’artiste contemporain Jean-René dit JR, intitulée La Caverne du Pont Neuf, visible du samedi 6 au dimanche 28 juin 2026.
La réalisation prendra la forme de vastes formations rocheuses illusionnistes, reliant la rive droite à la rive gauche de la Seine. Le public pourra traverser le pont ou passer en dessous, en bateau-mouche ou par les berges de la Seine.
La construction du Pont Neuf de Paris débute sous le règne d’Henri III, qui en pose la première pierre le 31 mai 1578. L’ouvrage s’achève sous Henri IV, en 1607. Les travaux, qui s’étirent sur près de trente ans, sont d’abord dirigés par l’architecte Baptiste Androuet du Cerceau (1544-1602), puis repris et menés à terme sous la conduite de Guillaume Marchant. Ils sont interrompus pendant les guerres de Religion, de 1588 à 1598.
Le Pont Neuf marque un tournant dans l’histoire de l’urbanisme parisien. Contrairement aux autres ponts de l’époque, il est conçu sans habitations et offre une vue dégagée sur la Seine ; il est équipé de trottoirs qui protègent les piétons de la boue et des déjections lors du passage des chevaux ; sa structure est entièrement faite en pierre. Toutes ces nouveautés lui valent l’appellation de Pont Neuf. Les rénovations qu’il a subies n’ont pas changé les lignes de sa physionomie générale.

Aujourd’hui, le Pont Neuf, devenu le plus vieux pont de Paris, relie le quartier du Louvre (rive droite) à la rive gauche, en passant par l’extrémité ouest de l’Île de la Cité.
Le projet monumental de l’artiste JR sur le Pont Neuf s’annonce insolite et prometteur. Il rend hommage à l’empaquetage éphémère du Pont Neuf, réalisé du 22 septembre au 7 octobre 1985 par Christo (Christo Vladimiroff Javacheff, 1935-2020) et Jeanne-Claude (Jeanne-Claude Denat de Guillebon, 1935-2009). Malgré les réticences de l’époque, l’installation avait attiré plusieurs millions de visiteurs.

Biographie :
Jean-René (né le 22 février 1983 à Paris, grandi à Montfermeil) est l’un des artistes de rue les plus connus de sa génération. Il passe beaucoup de temps sur les marchés (ses parents y travaillent) et pratique le graffiti avant de se tourner vers la photographie. En 2001, il raconte avoir trouvé un appareil photo égaré dans les transports ; ce déclic nourrit une trajectoire faite d’images collées dans l’espace public, à grande échelle, et souvent au contact direct des habitants.
Il choisit le pseudonyme JR — qu’il présente comme les initiales de son prénom — et cultive une forme de discrétion, devenue l’une des signatures de son personnage public.
Au milieu des années 2000, il lance 28 millimètres : Portrait d’une génération : de grands visages en noir et blanc, collés sur les murs, qui retournent les clichés médiatiques sur les jeunes des quartiers populaires en les rendant, littéralement, impossibles à ignorer.

En 2007, il attire l’attention internationale avec Face 2 Face, un projet mené avec Marco : des portraits monumentaux collés des deux côtés de la barrière de séparation entre Israël et la Palestine, transformant un dispositif de frontière en surface de regard.

Ses grands portraits photographiques recouvrent depuis des murs aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, JR vit de son art, entre commandes, expositions, projets participatifs et installations monumentales.
