Paris. La Monnaie de Paris propose une plongée dans l’art de Maurits Cornelis Escher jusqu’au 1er mars 2026

1991
Maurits Cornelis Escher

L’exposition M.C. Escher, à la Monnaie de Paris, dans le 6e arrondissement, rassemble plus de 200 œuvres de Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Ce maître néerlandais est connu pour ses illusions d’optique, ses lithographies et ses gravures sur bois.

L’exposition, produite par Artemisia et Fever, en partenariat avec la M.C. Escher Foundation et Maurits, invite le public dans l’univers imaginaire et vertigineux de ce génie visionnaire néerlandais. Le travail de Maurits Cornelis Escher se situe à la croisée de la rigueur scientifique et de l’imagination poétique. Il a beaucoup influencé le monde du design, du graphisme et de la communication visuelle. Ses illusions d’optique et ses architectures impossibles prennent vie dans cette exposition immersive…

Maurits Cornelis Escher

L’exposition magistrale est composée de huit sections qui retracent le parcours artistique de Maurits Cornelis Escher :

1 – Ses débuts et ses œuvres de jeunesse, où le public perçoit l’influence de l’Art nouveau et du symbolisme ; 2 – La période italienne et les voyages, où l’artiste réalise des croquis et des photographies, qu’il traduira ensuite en lithographies et xylographies ; 3 – Les pavages, pour lesquels l’imagination et la géométrie sont habilement combinées, et qui amènent Maurits Cornelis Escher à réaliser des compositions abstraites, de fantaisie et d’inspiration géométrique ; 4 – Les métamorphoses, qui donnent lieu à des tourbillons de transformations de formes abstraites en formes animées, et vice versa…

Maurits Cornelis Escher

5 – La structure de l’espace : l’organisation de la composition spatiale, avec l’étude et la fascination pour les sphères, les solides géométriques et les surfaces réfléchissantes et topologiques ; 6 – Les travaux sur commande : Maurits Cornelis Escher, en tant que graphiste, a reçu au fil des années des commandes de différentes natures ; 7 – Les paradoxes géométriques : ses architectures et compositions géométriques présentent des distorsions de perspective et la reproduction graphique de l’infini ; 8 – L’eschermania : l’importante fascination exercée par Maurits Cornelis Escher auprès de nombreux artistes, musiciens, designers et publicitaires.

Dans les salons historiques de la Monnaie de Paris, des pièces commémoratives, frappées pour les 100 ans de la naissance de Maurits Cornelis Escher, sont présentées ainsi que des dessins préparés pour la réalisation de billets de banque, bien qu’hélas ils n’aient pas été émis en raison de leur complexité d’exécution.

Biographie :

Maurits Cornelis Escher vient au monde le 17 juin 1898 à Leeuwarden, aux Pays-Bas. Son père est ingénieur hydraulique ; il est un des rares Néerlandais ayant travaillé au Japon à la fin du XIXe siècle, sur invitation de l’empereur. Maurits Cornelis Escher a une enfance heureuse, mais une santé fragile. À l’âge de sept ans, en 1905, il passe beaucoup de temps dans un centre de convalescence pour enfants à Zandvoort. Il est doué en dessin et suit également des leçons de piano, jusqu’à ses 13 ans. À l’âge de 21 ans, il intègre l’école d’architecture et des arts décoratifs à Haarlem, puis la faculté d’arts graphiques. En 1922, le jeune homme quitte l’école, ayant acquis une maîtrise du dessin. Il se met à voyager, séjourne en Italie, visite la Calabre, la Sicile, les Abruzzes et Naples, puis découvre l’Espagne. À Grenade, il découvre les mosaïques aux motifs répétitifs, qui influenceront son œuvre plus tard.

En février 1924, Maurits Cornelis Escher expose pour la première fois aux Pays-Bas, à la galerie De Zonnebloem de La Haye, et c’est le succès ! À partir de 1929, il réalise de plus en plus souvent des lithographies. Il maîtrise cette technique à la perfection, ce dont témoignent ses gravures Goriano Sicoli, Abruzzi et Autoportrait.

L’artiste expose régulièrement en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas, mais aussi en Pologne et en République tchèque… En 1934, sa lithographie Nonza, Corse, qui représente le village corse de Nonza, remporte le troisième prix à l’occasion de l’exposition de gravures contemporaines à Chicago, aux États-Unis.

Maurits Cornelis Escher
Nonza, Corse

En raison de la montée du fascisme en Italie, Maurits Cornelis Escher quitte le pays le 4 juillet 1935 avec sa femme et ses deux fils, pour rejoindre Château-d’Œx, en Suisse, dans un premier temps, puis Bruxelles, en Belgique, en 1937, où un troisième fils vient agrandir la famille. De l’Italie, il conservera son inspiration des paysages méditerranéens et son observation de la nature, qui jouent un rôle prépondérant dans ses gravures. Comme la Belgique ne l’inspire pas, les paysages de Maurits Cornelis Escher se métamorphosent en une fascination pour les paysages mentaux : des paysages fantaisistes qu’il invente. Il passe des heures à imaginer la création d’univers d’une réalité impossible, tout en s’inspirant de l’Italie…

En 1941, Maurits Cornelis Escher regagne les Pays-Bas et s’installe à Baarn, où il restera jusqu’à la fin de sa vie. En 1951, les magazines professionnels anglais The Studio, Time et Life couvrent l’œuvre d’Escher ; cela crée un véritable engouement aux États-Unis. L’artiste reçoit alors, pendant des mois, des demandes de nouvelles gravures. Jour et Nuit (1938) connaît un succès remarquable.

Jour et Nuit
Jour et Nuit

Maurits Cornelis Escher reçoit en 1965 la récompense de la culture de la ville d’Hilversum, avant de recevoir un honneur royal en 1967. Il réalise sa dernière xylographie en 1969 : Serpents.

Maurits Cornelis Escher
Serpents

Comme sa santé se détériore, l’artiste s’installe en 1970 dans la maison de retraite Rosa Spier Huis, à Laren, fondée en 1969 par la harpiste néerlandaise Rosa Spier, pour y accueillir des artistes et scientifiques âgés, désireux de vivre et de travailler ensemble.

Maurits Cornelis Escher s’éteint le 27 mars 1972. Au cours de sa vie, il a réalisé 448 lithographies et gravures sur bois, plus de 2 000 dessins et esquisses ; il a également illustré des livres, des tapisseries, des timbres et des œuvres murales…

Infos pratiques :

Exposition M.C. Escher, jusqu’au dimanche 1er mars 2026, à la Monnaie de Paris
11, quai de Conti, dans le 6e arrondissement de Paris

Horaires : du mardi au dimanche de 11h à 18h, sauf le mercredi : nocturne jusqu’à 21h — fermeture le lundi.
Contact : 01 40 46 56 66

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.