Dans sa série Algues Maudites a sea of tears, Alice Pallot dénonce et sensibilise au problème de la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes. Son travail est encore visible au festival La Gacilly jusqu’au 3 novembre 2024.
Apportées par la présence de nitrates et de phosphates, les algues vertes envahissent le littoral et, lorsqu’elles se décomposent, deviennent toxiques. Une concentration extrême de ce fléau provoque, dès lors, un appauvrissement en oxygène, un déséquilibre des écosystèmes et une perte de biodiversité. Le travail d’Alice Pallot a fait l’objet de plusieurs expositions, notamment en 2023 à la Chambre claire de l’Université Rennes 2 durant le Glazfestival. Elle est, pour quelques jours encore, visible au festival de La Gacilly.
C’est un talent brut, une artiste sensible, soucieuse d’une vérité clinique qui est cette année récompensée par le Prix Leica des Nouvelles Écritures de la photographie environnementale, initié par le Festival Photo La Gacilly. Depuis ses débuts, au terme de ses études à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles, Alice Pallot n’a de cesse d’interroger la relation ambigüe entre l’être humain et son environnement en constante mutation, soulevant des questions intrinsèquement liées à notre époque. Visuellement, dans ses expérimentations, elle tend à révéler des réalités cachées en ouvrant les portes de son imaginaire.
« À travers [mes images], je m’intéresse à l’influence de l’Homme et de la science sur la nature et aux liens qu’ils développent entre eux, explique-t-elle. À partir de cela, je crée des univers fictionnels, souvent par le biais de la narration. Je redonne vie à une nature qui s’éteint. Pendant mes voyages, je joue avec les éléments naturels qui m’entourent. Ma démarche s’apparente à celle d’un chercheur ; je me documente, explore, recherche puis je vais sur le terrain pour développer mon projet. À travers une esthétique froide et fantasmagorique, j’entraîne le spectateur dans un univers parallèle inspiré de la réalité. »
Le résultat de cette réflexion apparaît avec force dans sa dernière série Algues Maudites qui dénonce et sensibilise au problème de la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes : apportées par la présence de nitrates et de phosphates, elles envahissent le littoral et, lorsqu’elles se décomposent, deviennent toxiques.
Une concentration extrême de ce fléau provoque, dès lors, un appauvrissement en oxygène, un déséquilibre des écosystèmes et une perte de biodiversité. De même, avec Oasis, elle dévoile le non-sens d’un marché floral qui célèbre la beauté mais génère en revanche une pollution que l’on ne soupçonne pas.
Captant l’invisible, dans une esthétique souvent futuriste, travaillant sur des couleurs étranges comme autant de filtres sur notre nature maltraitée, Alice Pallot rappelle dans ses œuvres la fragilité et l’imprévisibilité de ce monde que nous mettons à l’épreuve.
L’exposition des travaux d’Alice Pallot est visible à La Gacily jusqu’au 3 novembre 2024.
Alice Pallot est une artiste photographe française qui travaille entre Paris et Bruxelles. Elle a commencé a étudié la photographie à L’ENSAV La Cambre en 2013 et est diplômée d’un Bachelor puis d’un Master de photographie à L’ENSAV La Cambre en juin 2018. Elle a aussi réaslisé un échange Erasmus à L’Ecal en Suisse. Son travail interroge les liens qui se tissent entre les sciences développées par l’être humain et un environnement naturel en constante mutation ainsi que l’ambiguïté de la relation que nous entretenons avec notre milieu. Entre exploitation et protection, appropriation et adaptation, Alice Pallot cherche à ouvrir des perspectives nouvelles. Au fur et à mesure de ses recherches, expéditions et expérimentations, ses photographies deviennent les témoins d’une ère nouvelle et future. Alice Pallot crée des univers aux thématiques d’hybridation à travers ses séries de photographies. Ces rencontres visuelles, issues de questionnements écologiques qui émergent comme des signaux dans la vie sociale active de la jeune artiste, lui permettent d’utiliser la photographie pour mettre en lumière des ambiguïtés de notre temps.