Enquête publique à Rennes : les discriminations en hausse

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Dans le cadre du plan de lutte contre les discriminations, la Ville de Rennes et Rennes Métropole poursuivent leur engagement en faveur de l’égalité avec une nouvelle enquête sur le ressenti discriminatoire, cinq ans après celle de 2019. En 2024, 61% des répondantes et répondants déclarent avoir subi des discriminations au cours des 12 derniers mois. Cette enquête permet de nourrir les réflexions et les travaux de la Ville de Rennes et de Rennes Métropole, qui présenteront leur nouveau plan de lutte contre les discriminations, en septembre 2025.

Sur les 1 573 témoignages recueillis en 2024, 61% des personnes interrogées déclarent avoir vécu des discriminations, contre 74% en 2019. Principaux résultats :

Le sexisme demeure prédominant (17 % des cas), tandis que le racisme augmente sensiblement, notamment concernant :

  • L’apparence physique (18 % en 2024 contre 13 % en 2019) ;
  • L’origine réelle ou supposée (15 % contre 13 % en 2019) ;
  • La religion (3 % contre 4 % en 2019).

Concernant les expressions des discriminations, le mépris est majoritaire :

  • Handicap : 76 % en 2024 (contre 25 % en 2019) ;
  • Racisme : 68 % ;
  • Sexisme : 54 %.

Les discriminations vécues varient selon les publics :

  • Les victimes de racisme ou d’handiphobie subissent davantage le mépris ;
  • Les victimes de sexisme sont davantage confrontées à des regards insistants et agressions sexuelles ;
  • Les personnes LGBTQI+ subissent plus d’injures et d’agressions physiques.

Ces résultats soulignent la nécessité d’adapter les politiques publiques aux réalités vécues par chaque groupe concerné.

Des discriminations encore trop souvent silencieuses

L’enquête révèle également un manque important d’écoute et de soutien. En 2024 :

  • 40 % des répondants estiment ne pas avoir été suffisamment écoutés dans les lieux dédiés (gendarmerie, police, associations, cercles amicaux), contre 33 % en 2019 ;
  • 36 % ignorent toujours où se renseigner sur leurs droits, une proportion stable depuis 2019 ;
  • Seuls 5 % des répondants sollicitent l’aide d’une association, en légère augmentation par rapport à 2019 (3 %).

La réaction des témoins reste faible : 69 % n’interviennent pas lorsqu’ils assistent à une discrimination, principalement par peur, sidération, attente d’intervention d’autrui ou méconnaissance des bonnes pratiques.

Enfin, certains sujets restent particulièrement difficiles à aborder, comme le handicap ou la santé mentale : « C’est difficile de parler quand on est en souffrance, et souvent, quand on en parle, on ne nous comprend pas ». Plus d’une personne sur cinq n’a jamais évoqué ses expériences de discrimination.